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Le Polisario, une menace terroriste sous couverture politique

Par Yassine Andaloussi


Dans le silence du désert, une menace avance masquée. Le mouvement du Polisario, longtemps présenté comme une cause politique, s’est mué au fil des années en acteur armé sans légitimité et sans responsabilité. Derrière le discours figé de la prétendue autodétermination se cache une réalité inquiétante. Le Polisario partage aujourd’hui les méthodes, les zones d’action et parfois les intérêts des groupes terroristes qui déstabilisent le Sahel.

Le retour à la violence en 2020 a levé les derniers doutes. Les attaques revendiquées contre les Forces armées royales marocaines à Guerguerat ou le long du mur de défense traduisent une dérive assumée. Le mouvement ne cherche plus la diplomatie mais la confrontation armée. Ses communiqués, souvent rédigés dans un langage guerrier, glorifient la lutte et appellent à la haine. Cette radicalisation idéologique rapproche dangereusement le Polisario de la rhétorique utilisée par les organisations extrémistes comme Al-Qaïda au Maghreb Islamique, le JNIM ou l’État islamique dans le Grand Sahara.

Les camps de Tindouf, installés sur le territoire algérien, sont devenus une zone grise où s’effacent les frontières entre réfugiés, combattants et trafiquants. L’absence de contrôle international, la pauvreté endémique et la manipulation politique transforment ces camps en espace de recrutement et de transit pour des réseaux terroristes. Plusieurs anciens éléments du Polisario ont été identifiés au sein de l’AQMI ou du JNIM, tandis que d’autres ont rejoint l’EIGS. Ces connexions ne sont plus accidentelles. Elles traduisent une convergence d’intérêts entre des groupes séparatistes en perte d’influence et des structures terroristes cherchant de nouvelles routes et des relais logistiques.

Le Sahel forme aujourd’hui un couloir d’instabilité qui s’étend de Gao jusqu’à Tindouf. Dans cette géographie de l’insécurité, le Polisario joue un rôle intermédiaire. Ses réseaux participent à la contrebande d’armes, au trafic de carburant et au passage de migrants. Ces flux financent ses activités militaires et renforcent sa dépendance vis-à-vis des groupes armés transnationaux. AQMI et le JNIM profitent de cette économie souterraine pour maintenir leurs capacités opérationnelles, tandis que le Polisario y trouve une source de revenus et une protection implicite.

Cette symbiose dangereuse met en péril la stabilité du Maghreb. Le Maroc, conscient de cette menace, multiplie les efforts de sécurisation de sa frontière sud. Ses services de renseignement coopèrent activement avec leurs homologues européens et africains, permettant d’anticiper plusieurs infiltrations planifiées depuis le sud algérien. Le mur de défense marocain ne sépare plus seulement deux visions politiques, il marque la ligne de front entre la stabilité et le chaos.

L’Algérie, qui héberge et arme le Polisario, porte une lourde responsabilité. En offrant une base arrière à un mouvement impliqué dans des activités criminelles et des alliances douteuses, elle affaiblit toute stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Ce soutien ne relève pas d’un engagement humanitaire, mais d’un calcul géopolitique. Le pouvoir algérien maintient le conflit artificiellement ouvert afin de contenir le Maroc et détourner les tensions internes. Ce jeu dangereux fait du Polisario un instrument de guerre par procuration et un acteur complice du désordre sahélien.

La communauté internationale ne peut plus se contenter de la neutralité diplomatique. Les faits sont établis. Le Polisario agit dans une zone hors contrôle, entretient des liens logistiques avec des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, et finance ses activités à travers des réseaux criminels transfrontaliers. Sa présence alimente le chaos, compromet la sécurité des populations et sape les efforts de stabilisation du Sahel.

Le désigner comme entité terroriste relèverait de la logique. Cette reconnaissance permettrait d’assainir le débat international, de couper les circuits de financement, et d’imposer à ses soutiens une responsabilité juridique claire. Elle renforcerait également la cohérence de la lutte mondiale contre le terrorisme, qui ne peut tolérer de doubles standards. On ne peut combattre le JNIM ou l’EIGS au Mali tout en fermant les yeux sur leur partenaire silencieux de Tindouf.

Le temps des illusions est terminé. Dans le nouveau contexte géopolitique sahélien, le Polisario n’est plus un acteur politique marginal, c’est un acteur terroriste régional.


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