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Le poids des mots, le devoir de respect

Dans un pays où chaque mot peut résonner bien au-delà des frontières d’une salle de réunion ou d’un meeting partisan, le choix du langage n’est jamais anodin. Le débat politique marocain s’est de nouveau vu parasité par des déclarations qui, au lieu d’éclairer, blessent. Réduire des citoyens à de simples « microbes » n’est pas une formule maladroite. C’est une offense. Et c’est un recul pour le vivre-ensemble.

Le Maroc traverse une phase de profondes mutations. À l’heure où les défis économiques, sociaux et géopolitiques exigent des réponses collectives, le discours public devrait incarner l’exemplarité. Au lieu de cela, certains mots viennent cliver, exclure, humilier. Le problème n’est pas que la parole soit libre. Elle doit l’être. Mais elle se transforme parfois en arme de disqualification. Or, la grandeur d’un débat démocratique se mesure à sa capacité à inclure, à écouter, à dialoguer même dans la divergence.

Il ne s’agit pas ici de viser une personne, mais de défendre un principe. Celui selon lequel tout responsable, quel que soit son passé ou son aura, a un devoir de retenue. Parce que les mots forgent les imaginaires, polarisent les communautés, influencent les jeunes. Un mot peut faire tomber une insulte dans la rue. Un autre peut briser un élan citoyen.

Ce n’est pas du politiquement correct. C’est du respect. Celui qui protège la cohésion nationale. Celui que l’on doit à chaque citoyenne et chaque citoyen de ce pays, quelles que soient ses opinions ou son combat.

Le Maroc a besoin de confrontations d’idées, pas de confrontations d’égos. Il mérite des débats à la hauteur de ses ambitions, pas des règlements de comptes par médias interposés. Il mérite surtout qu’on lui parle avec dignité.


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