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Le PLF 2026 : Le Maroc accélère l’émergence sociale et territoriale

Budget 2026 : 380 milliards de dirhams pour le "Maroc Émergent". Le budget qui va tout changer ?

Par Mohammed Taoufiq Bennani


Nadia Fettah, a dévoilé, lundi 21 octobre 2025 à Rabat, les contours stratégiques du Projet de Loi de Finances (PLF) n°50-25 pour l’année budgétaire 2026. Devant une séance plénière commune des deux Chambres du Parlement, Mme Fettah a captivé l’attention en soulignant l’engagement du gouvernement. Le PLF 2026 n’est pas seulement un exercice comptable, il s’agit d’un instrument visant à concrétiser les ambitieux chantiers du « Maroc Émergent ». Ce projet entend réaliser un développement national qui allie harmonieusement justice sociale et développement territorial intégré, assurant ainsi des bénéfices équitables pour l’ensemble de la population.

 

Les quatre piliers de l’action gouvernementale

Pour atteindre ces objectifs fondamentaux, le PLF 2026 s’articule autour de quatre priorités stratégiques majeures. Tout d’abord, la consolidation des acquis économiques constitue un point crucial, visant à renforcer la position du Maroc parmi les nations émergentes. Ensuite, le gouvernement prévoit le lancement d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré. De plus, l’effort se concentrera sur la poursuite de la consolidation des piliers de l’État social et des grandes réformes structurelles. Enfin, un accent soutenu sera mis sur la préservation des équilibres des finances publiques.

 

Infrastructures : 380 milliards de dirhams mobilisés

Le PLF 2026 vise à accélérer la mise en œuvre des chantiers structurels et des stratégies sectorielles. Ainsi, une enveloppe d’investissement public avoisinant les 380 milliards de dirhams (MMDH) sera mobilisée. Ce financement sera orienté vers des projets d’infrastructures prioritaires, favorisant le développement territorial selon une approche spatiale intégrée. En effet, la priorité sera donnée à l’exécution accélérée des projets de transport et de logistique. Cela comprend l’extension des aéroports, le développement de la flotte aérienne nationale, la réalisation de projets ferroviaires et l’extension du réseau autoroutier. Par ailleurs, le gouvernement compte achever le port de Nador West Med et accélérer la réalisation du projet du port Dakhla Atlantique. De même, des mesures se poursuivront pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans les zones en déficit hydrique. Des stratégies sectorielles spécifiques (agriculture, industrie, tourisme, artisanat, économie sociale, numérique et transition vers les énergies vertes) bénéficieront également d’une attention particulière pour accélérer leur mise en œuvre.

 

Dynamiser l’investissement privé et la régionalisation

L’État ne s’appuiera pas uniquement sur l’investissement public. En outre, le gouvernement affiche sa volonté de dynamiser l’investissement privé pour soutenir l’effort global. Pour ce faire, il poursuivra l’application de la Charte de l’investissement et œuvrera à l’amélioration du climat des affaires. De plus, il est prévu de consolider le rôle du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, de réformer le secteur financier et de soutenir les projets à forte valeur ajoutée générateurs d’emplois, ciblant particulièrement les jeunes. Sur un autre registre, la nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré sera lancée. Ce mouvement confirme la régionalisation avancée comme un choix stratégique du Royaume. Un intérêt particulier est accordé au déploiement du Programme national de développement intégré des centres ruraux émergents, ciblant 36 centres pilotes pour une enveloppe globale de 2,8 MMDH.

 

Renforcement colossal du secteur social

Dans sa dynamique de réduction des disparités sociales et territoriales, le gouvernement met l’accent sur le renforcement budgétaire des secteurs de la santé et de l’éducation nationale en 2026. L’enveloppe totale dédiée à ces secteurs atteindra 140 MMDH, soit une hausse significative de 21 MMDH par rapport à 2025. De ce fait, plus de 27 000 postes budgétaires seront créés au profit de ces deux domaines.

Concernant la santé, l’État s’emploiera à résorber le déficit d’infrastructures sanitaires. Cela passera par la mise en service des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) d’Agadir et de Laâyoune, le parachèvement du CHU Ibn Sina de Rabat et la poursuite des travaux des CHU de Béni Mellal, Guelmim et Errachidia. En outre, le développement des ressources humaines et le renforcement de la gouvernance du système de santé se poursuivront.

S’agissant de l’éducation, la réforme prévoit d’accélérer la généralisation de l’enseignement préscolaire. Il est également prévu d’améliorer la qualité de la formation en élargissant le réseau des Écoles pionnières, avec une généralisation visée d’ici 2027-2028. Par ailleurs, l’opérationnalisation de la réforme pédagogique globale et intégrée de l’université marocaine continuera.

 

Le filet de sécurité de l’état social

Le PLF 2026 poursuivra la consolidation des piliers de l’État social, notamment à travers la généralisation continue de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). L’État prendra en charge les cotisations de près de 11 millions de citoyens issus des catégories démunies. Cette aide représente un montant de 10,5 MMDH pour l’année 2026. De même, le gouvernement maintiendra ses efforts pour soutenir le pouvoir d’achat et garantir la stabilité des prix des produits de base, allouant 14 MMDH à cet effet. Un autre axe fort concerne l’offre de logements et les conditions de vie décentes des familles. Ceci inclut le programme d’aide directe pour l’acquisition du logement principal, dont plus de 68 000 familles avaient déjà bénéficié à la mi-octobre 2025, pour un montant total dépassant 5,6 MMDH.

 

Vers une gouvernance renouvelée des politiques publiques

Parmi les priorités transversales du PLF 2026 figure l’amélioration de l’efficacité de l’investissement public, le renforcement de la convergence et de la territorialisation des politiques publiques, afin de préserver les équilibres financiers. C’est pourquoi le gouvernement entend mettre en œuvre la réforme de la loi organique relative à la loi de finances (LOLF), un chantier majeur. Cette réforme illustre « une transformation profonde du modèle de gouvernance des politiques publiques, davantage orienté vers la reddition de comptes et l’atteinte de résultats ».

Cette transformation de la gouvernance vise trois objectifs clairs. Premièrement, améliorer l’efficacité des politiques publiques. Deuxièmement, renforcer la soutenabilité des finances publiques. Troisièmement, consolider le rôle du Parlement en intensifiant son implication dans l’élaboration et l’exécution des lois de finances.

 

L’ambition des résultats

Le Projet de Loi de Finances 2026, présenté par Mme Fettah à Rabat, se positionne comme un document stratégique essentiel qui consolide l’orientation du Maroc vers l’émergence socio-économique. Avec 380 MMDH d’investissements publics et 140 MMDH pour les secteurs sociaux, le gouvernement confirme sa détermination à poursuivre les réformes structurelles, à soutenir le pouvoir d’achat et à garantir l’accès aux services sociaux de base. En somme, la feuille de route est claire. Justice sociale, développement territorial équilibré et stabilité macroéconomique. Reste à savoir si la réforme profonde de la gouvernance, notamment celle de la LOLF, permettra d’atteindre l’efficacité souhaitée pour que tous ces investissements génèrent un impact tangible sur le quotidien des citoyens, comme promis.


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