Le PLF 2026 : Le contrat social et la dynamique d’émergence au cœur du débat parlementaire
La majorité promet de parachever l’État social, plaçant "le citoyen marocain au cœur de ses politiques". Les groupes parlementaires défendent le PLF 2026 pour concilier "réalisme économique et justice sociale". Le PLF 2026 inclut des dispositions "inédites", dépassant les attentes sociales, selon la majorité.
Par Mohammed Taoufiq Bennani
L’arène parlementaire, creuset des politiques publiques, a récemment été le théâtre d’une mobilisation significative. Le mardi 28 octobre 2025, à Rabat, la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants a accueilli un débat général crucial pour l’examen du Projet de Loi de Finances pour l’année 2026 (PLF-2026).
En présence de Nadia Fettah, Ministre de l’Économie et des Finances, et de Fouzi Lekjaa, Ministre délégué chargé du Budget, la majorité gouvernementale a dressé un rempart argumenté en faveur de ce texte. Ce projet, loin d’être un simple exercice comptable, incarne, selon ses défenseurs, une ambition inébranlable, celle de pérenniser la dynamique de développement du Royaume, tout en érigeant l’État social comme pilier central.
L’impératif de l’État social
La majorité parlementaire, dès le début des échanges, a souligné que le PLF-2026 formalise la volonté du gouvernement de poursuivre la dynamique de développement. D’abord, ce texte illustre une démarche complexe, celle de concilier « réalisme économique et justice sociale ». L’objectif fondamental demeure de garantir que l’ensemble des Marocains bénéficient des retombées de la croissance, et de même, de consacrer l’égalité des chances sur les plans économique et social.
Le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohamed Chouki, a qualifié le projet d’« ambitieux ». De plus, il a précisé que le PLF-2026 s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre du programme gouvernemental, agissant comme un véritable « contrat politique avec les citoyens ». Par conséquent, le texte traduit la volonté de l’Exécutif de parachever les programmes de l’État social, une démarche qui place résolument le citoyen marocain « au cœur de ses politiques et de ses actions ».
Des jalons macroéconomiques robustes
La détermination du gouvernement à accélérer l’émergence du Royaume se manifeste par des indicateurs financiers précis. Le président du groupe Istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, Allal Amraoui, a affirmé que le projet consolide la place du Maroc parmi les pays émergents. Cependant, cette volonté se manifeste clairement à travers deux marqueurs essentiels. Ainsi, M. Amraoui a relevé une prévision de taux de croissance de 4,6%, et également, une réduction significative du déficit budgétaire, ramené à 3% du PIB.
En outre, les priorités fixées par le projet répondent aux aspirations citoyennes pour l’édification d’un Maroc fondé sur l’équité territoriale et l’inclusion sociale. Cette orientation s’aligne d’ailleurs en droite ligne avec les Hautes Orientations Royales. Par ailleurs, il est crucial de rappeler que la Ministre Nadia Fettah avait présenté les quatre axes majeurs du PLF n°50-25 lors d’une séance plénière conjointe : la consolidation des acquis économiques pour conforter la place du Maroc parmi les nations émergentes, le lancement de la nouvelle génération des programmes de développement territorial intégré, la poursuite de la consolidation des piliers de l’État social et des grandes réformes structurelles, et enfin, la préservation des équilibres des finances publiques.
L’exigence de rendement et la justice spatiale
Au-delà des chiffres macroéconomiques, le débat a mis en lumière l’impératif de l’efficacité de l’action publique. Ahmed Touizi, président du groupe du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a décrit la discussion du PLF comme un « moment constitutionnel et politique majeur », essentiel pour illustrer les politiques auxquelles le gouvernement s’est engagé. Néanmoins, il a rappelé l’importance d’accélérer la marche du « Maroc Émergent ».
C’est pourquoi, il a plaidé pour le lancement d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial, visant à consolider la justice sociale et spatiale. De ce fait, la réalisation de ces objectifs exige la mobilisation de toutes les ressources disponibles et une lutte contre les pratiques qui « gaspillent le temps, les efforts et les moyens ». M. Touizi a insisté avec fermeté, soulignant l’urgence contextuelle, que « la conjoncture actuelle ne permet aucun relâchement en matière d’efficacité et de rendement de l’investissement public ».
Des mesures inédites dans les secteurs vitaux
Malgré les contraintes budgétaires avérées auxquelles l’Exécutif fait face, le PLF-2026 intègre des dispositions audacieuses, notamment dans les secteurs de première nécessité sociale. En effet, Mohamed Chouki a mis en lumière des « mesures et dispositions inédites dans les domaines de la santé et de l’éducation ». Autrement dit, ces avancées dépassent les attentes traditionnelles en matière de demande sociale. Ce point confirme l’orientation structurelle du gouvernement visant à renforcer les piliers fondamentaux de l’État.
La défense du PLF-2026 par les groupes de la majorité dessine les contours d’une feuille de route ambitieuse, alliant la pérennité économique à la quête d’une équité sociale et territoriale. Ce projet de loi de finances cherche à consolider les acquis pour faire du Maroc une nation émergente, tout en ancrant durablement les piliers de l’État social. La volonté d’atteindre une croissance de 4,6% tout en maîtrisant le déficit à 3% du PIB pose un défi managérial significatif. Finalement, l’efficacité du rendement de l’investissement public demeure le véritable baromètre de la réussite de cette feuille de route.
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