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Le Parlement européen sonne l’alarme : fin du statu quo pour la défense européenne

LA VÉRITÉ


« Nous ne pouvons plus nous cacher derrière des compromis fragiles. L’Europe doit agir, et agir maintenant. » Ces mots d’un député européen résonnent comme un cri d’urgence à Strasbourg, où le Parlement a adopté mercredi une résolution historique exigeant une refonte totale de la politique de défense. Face aux menaces croissantes, le statu quo n’est plus une option.

Un appel à l’unité et à l’audace

Le Parlement européen a lancé un message clair : l’Union doit rompre avec sa dépendance stratégique et investir massivement dans sa sécurité. La résolution adoptée à Strasbourg martèle que « les besoins urgents ne peuvent attendre » et réclame des financements innovants, comme des obligations européennes de défense, pour accélérer les projets militaires.

« Notre modèle actuel est trop lent, trop divisé, et trop coûteux », a insisté un parlementaire allemand. « Sans une industrie de défense unifiée, l’Europe restera vulnérable. »

Des mesures concrètes pour une autonomie réelle

L’institution paneuropéenne propose plusieurs leviers :
Création d’un Conseil des ministres de la Défense pour coordonner les stratégies.
Passage à la majorité qualifiée dans les décisions (sauf pour les opérations militaires), pour éviter les blocages.
Renforcement du pilier européen au sein de l’OTAN, pour une autonomie d’action en cas de crise.

Ces propositions s’inspirent du « Livre blanc » sur la défense, que la Commission européenne présentera prochainement. Un document censé acter des « efforts révolutionnaires », selon Ursula von der Leyen, dont le plan « ReArm Europe » vise à moderniser l’arsenal européen.

La pression des réalités géopolitiques

Derrière ces annonces, une réalité inquiétante : l’Europe est confrontée à des menaces sans précédent. Guerre en Ukraine, cyberattaques, instabilité au Sahel… Les crises se multiplient, tandis que les budgets de défense restent fragmentés.

« Aujourd’hui, l’UE consacre 1,5% de son PIB à la défense, contre 3,5% pour les États-Unis, rappelle un expert. Cet écart nous rend dépendants des technologies étrangères. »

Le Parlement européen met aussi en garde contre la lenteur administrative : « En cas de conflit majeur, nos procédures actuelles pourraient coûter des vies. Il faut simplifier, accélérer, et mutualiser », insiste un rapporteur de la résolution.

Vers une Europe « maître de son destin » ?

L’objectif est clair : transformer l’UE en une puissance capable de « protéger ses citoyens sans attendre l’aide extérieure ». Une ambition qui nécessite de dépasser les égoïsmes nationaux.

« La France et l’Allemagne ont déjà commencé à collaborer sur des projets comme le char MGCS, souligne un député français. Mais d’autres pays doivent suivre. »

Les critiques ne manquent pas : certains craignent une militarisation excessive, d’autres dénoncent le coût pour les contribuables. Pourtant, les parlementaires défendent une vision pragmatique : « Investir dans la défense, c’est investir dans la paix », résume une eurodéputée polonaise.

Un tournant historique

Cette résolution marque un point de non-retour. Après des décennies de dépendance, l’Europe prend enfin les rênes de sa sécurité. Mais la route sera longue : harmoniser les budgets, convaincre les réticents, et surtout, éviter que les divisions ne resurgissent.

Comme le rappelle un diplomate : « L’Europe a le choix entre être un acteur ou un terrain de jeu pour les puissances étrangères. » Le message est entendu.


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