Le Maroc fait vibrer le monde au rythme du piano

Par Kenza El Mdaghri

Sur les grandes scènes de Rabat et de Marrakech, le piano s’impose comme un symbole d’ouverture et de prestige. Longtemps discret dans le paysage musical national, il est aujourd’hui au cœur d’une dynamique culturelle qui place le Maroc sur la carte mondiale de la musique classique. Entre le Concours international de piano S.A.R. la Princesse Lalla Meryem, prévu du 24 au 31 octobre 2025, et l’OPM Competition organisé par l’Orchestre Philharmonique du Maroc, le Royaume attire des pianistes venus d’Europe, d’Asie et d’Afrique, tout en révélant une nouvelle génération de talents marocains formés localement.

Ce renouveau s’inscrit dans la continuité de la vision royale qui fait de la culture un levier de développement et de rayonnement international. En relançant ce concours après plusieurs années d’interruption, le Maroc affirme une ambition claire : associer excellence artistique et diplomatie culturelle. Soutenu par le ministère de la Culture et la Fondation Maroc Cultures, l’événement confirme la place du Royaume comme acteur reconnu du dialogue des civilisations.

La vitalité du piano au Maroc s’exprime aussi à travers la montée en puissance des institutions musicales. L’Orchestre Philharmonique du Maroc a consacré son édition 2025 à cet instrument, tandis que les écoles de musique de Rabat, Casablanca, Tanger et Agadir attirent chaque année davantage d’élèves. De nouvelles académies voient le jour, des masterclasses sont organisées avec des professeurs venus d’Europe, et les jeunes pianistes marocains participent désormais à des concours internationaux où leurs performances retiennent l’attention.

Mais au-delà de la virtuosité, cette effervescence participe d’une véritable diplomatie culturelle. Le soutien affiché de plusieurs ambassades européennes, notamment celles d’Allemagne, de France et de Tchéquie, illustre la reconnaissance croissante du Maroc comme terre d’accueil des arts. Ces échanges favorisent une dynamique d’apprentissage, de coopération et d’ouverture où la musique devient un langage universel.

Les retombées dépassent le seul domaine artistique. Ces événements nourrissent une économie culturelle, stimulent le tourisme, mobilisent des mécènes et créent des vocations. Le piano devient un instrument de développement autant qu’un symbole d’excellence, au service d’une image nationale fondée sur la créativité et le partage.

Le défi désormais est de consolider cette dynamique : soutenir les écoles, renforcer la formation des professeurs, faciliter l’accès aux instruments de qualité et encourager les jeunes à poursuivre la voie de l’excellence. Car cette nouvelle scène du piano incarne plus qu’une passion : elle reflète une vision, celle d’un Maroc qui dialogue avec le monde à travers la musique, la culture et le talent de sa jeunesse.