Le Maroc, entre main tendue et claque diplomatique

Par Yassine Andaloussi

Le Maroc a toujours préféré le langage de la paix à celui de la confrontation. Sa diplomatie s’est bâtie sur la patience, la mesure et la confiance en la légitimité de sa cause. Le Royaume n’a jamais cherché le conflit, encore moins la provocation. Il a toujours choisi le dialogue, la coopération et la stabilité comme piliers de son action régionale. La main qu’il tend au monde n’est pas celle d’un acteur faible, mais celle d’un pays sûr de lui, de son histoire et de sa vision.

Depuis des années, le Maroc avance avec constance sur la voie du règlement politique du dossier du Sahara. Le plan d’autonomie proposé par Rabat n’est pas une manœuvre diplomatique, mais une offre de paix sincère. Il s’agit d’un projet tourné vers l’avenir, fondé sur la responsabilité, la dignité et le développement. Ce plan est aujourd’hui considéré par la majorité des acteurs internationaux comme la seule solution réaliste, crédible et durable. Le Maroc n’impose rien, il propose une issue honorable pour tous, sans vainqueur ni vaincu.

Mais pendant que le Maroc bâtit la paix, le Polisario persiste dans la provocation. Acculé, isolé et déconnecté des réalités du terrain, ce mouvement cherche à exister à travers la tension et la manipulation. Ses provocations répétées dans la zone tampon, ses campagnes de désinformation et ses mises en scène médiatiques montrent une organisation qui a perdu le sens politique. Au lieu de servir la cause des populations qu’il prétend représenter, il choisit la confrontation pour ne pas sombrer dans l’oubli.

Le Maroc, fidèle à son sang-froid, n’entre pas dans cette logique de réaction immédiate. Sa réponse est mesurée, réfléchie et stratégique. Cependant, il serait naïf de confondre la patience marocaine avec de la faiblesse. Le Royaume observe, anticipe et prépare chaque scénario. Si le Polisario franchit la ligne rouge en tentant de saboter le processus politique ou de menacer la stabilité régionale, la main tendue du Maroc se refermera. Et cette fermeture ne sera pas un geste d’humeur, mais un acte de défense légitime.

Le Maroc ne cherche pas la guerre, mais il ne fuira jamais la responsabilité de protéger son intégrité. Le Royaume a la légitimité du droit international, la cohésion d’un peuple uni et la force tranquille d’un État solide. Derrière son calme se trouve une conviction profonde, celle que la paix n’existe que lorsque la souveraineté est respectée. Aucune nation ne peut accepter que son territoire soit instrumentalisé par des groupes qui vivent de l’instabilité.

Dans le contexte actuel, le monde observe attentivement le Maroc. Sa diplomatie inspire le respect par sa cohérence et sa vision de long terme. Ses réformes internes, son ancrage africain et son ouverture vers de nouveaux partenaires économiques et stratégiques font du Royaume un acteur incontournable. À l’inverse, le Polisario apparaît de plus en plus comme un vestige d’une époque révolue, incapable de s’adapter à la nouvelle réalité géopolitique.

Le Conseil de sécurité s’apprête à voter une nouvelle résolution qui pourrait conforter le plan d’autonomie marocain. Si cette orientation se confirme, ce sera une victoire du réalisme sur la manipulation, de la paix sur le chaos. Mais ce moment décisif pourrait également pousser le Polisario à la provocation. Le Maroc, conscient de cette éventualité, reste prêt à défendre chaque grain de sable de son Sahara.

L’histoire a montré que la patience marocaine n’est jamais éternelle. Le Royaume sait tendre la main quand il le faut, mais il sait aussi se faire respecter lorsque la ligne est franchie. La main tendue peut se transformer en claque, non par colère, mais par nécessité. Une claque politique, diplomatique ou sécuritaire, selon la nature de la menace.

Car au Maroc, la paix est un choix, pas une faiblesse. La souveraineté est un droit, pas un sujet de négociation. Et la dignité nationale n’a pas de prix. Si le Polisario persiste à défier la logique du dialogue, il finira par comprendre que la main du Maroc, celle qui construit, protège aussi. Elle construit la paix, mais elle défend la patrie.

Le Maroc a prouvé au monde qu’il est un acteur de stabilité et de vision. Sa force est dans la retenue, mais aussi dans la détermination. Et si le Polisario s’obstine à confondre ouverture et faiblesse, il découvrira que derrière la douceur du geste marocain se cache la puissance d’un pays qui ne plie jamais quand il s’agit de son unité.