Le Maroc désigné pour organiser la 6ᵉ Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants

LA VÉRITÉ
Le Royaume du Maroc a été choisi par acclamation des membres du Conseil d’administration de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour accueillir la sixième Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants en 2026. Cette désignation fait du Maroc le premier pays arabe à organiser cet événement mondial, couronnant ainsi les efforts déployés par la mission permanente du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève en coordination avec le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, du Travail et des Compétences.
Un cadre crucial pour accélérer la lutte contre le travail des enfants
Prévue au deuxième trimestre de 2026, cette conférence vise à évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD), qui appelle à l’élimination complète du travail des enfants d’ici 2025. Bien que cet objectif ne soit pas atteint, la conférence permettra de définir des actions collectives pour l’après-2030 et de renforcer les engagements mondiaux en matière de justice sociale.
L’événement sera également l’occasion de faire le point sur les conclusions du deuxième Sommet mondial pour le développement social, prévu en novembre 2025 à Doha, notamment sur les causes profondes du travail des enfants et les moyens de les combattre.
La sixième Conférence mondiale s’inscrit dans la continuité des précédentes éditions, dont la dernière s’est tenue à Durban en mai 2022. Elle offrira un espace d’échange pour dresser le bilan des avancées réalisées et identifier les défis persistants. Les participants partageront des bonnes pratiques, renforceront la coopération internationale et promouvront une cohérence des politiques entre les États membres.
Renforcer les engagements mondiaux et régionaux
Cette conférence mettra également en lumière les liens entre l’élimination du travail des enfants et d’autres principes fondamentaux du travail, tels que l’égalité des chances, la protection sociale et la lutte contre la pauvreté. Elle encouragera de nouveaux engagements grâce à des initiatives comme la Coalition mondiale pour la justice sociale et l’Alliance 8.7, tout en mobilisant des partenariats public-privé pour soutenir des transitions justes.
Depuis sa création en 1997, la Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants joue un rôle clé dans la promotion du dialogue international et la mise en œuvre de politiques efficaces. Les déclarations adoptées lors des éditions précédentes ont permis de fixer des priorités stratégiques et de mobiliser un soutien politique croissant pour éradiquer ce fléau.
Un bilan mitigé mais des opportunités à saisir
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans certains pays et régions, notamment en matière de législation et de pratique, la lutte mondiale contre le travail des enfants reste insuffisante. Selon les estimations publiées en 2021, près de 160 millions d’enfants dans le monde sont encore victimes de travail forcé ou dangereux. La pandémie de COVID-19 et d’autres crises mondiales ont aggravé la situation, menaçant de réduire à néant les acquis antérieurs.
Si la Convention sur les pires formes de travail des enfants est désormais universellement ratifiée depuis 2020, la Convention sur l’âge minimum n’a été ratifiée que par trois nouveaux pays (Australie, Bangladesh et Libéria) depuis 2022. Pour atteindre la ratification universelle, 11 États membres doivent encore adhérer à cette convention.
Une opportunité pour le Maroc de rayonner sur la scène internationale
En tant qu’hôte de cette conférence, le Maroc aura l’occasion de mettre en avant ses propres efforts en matière de lutte contre le travail des enfants et de promouvoir son rôle de leader régional dans le domaine des droits sociaux. Cet événement renforcera également sa position sur la scène internationale en tant qu’acteur engagé dans la réalisation des Objectifs de développement durable.
La désignation du Maroc reflète non seulement sa capacité à organiser des événements mondiaux majeurs, mais aussi son engagement à contribuer activement à la construction d’un avenir plus juste et inclusif pour tous.