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Le jour d’après à Gaza : Washington, Ankara, Doha et Le Caire supervisent la trêve

Les Palestiniens accueillent la trêve avec prudence, entre soulagement et méfiance face à la supervision internationale du cessez-le-feu

LA VÉRITÉ


À Gaza, le silence des armes résonne comme un soulagement fragile après des années de bombardements et de deuils. Depuis vendredi, les habitants redécouvrent la rumeur de la vie : les enfants jouent à nouveau dans les ruines, les hôpitaux tentent de soigner les blessés, et les familles fouillent les décombres à la recherche d’un peu d’espoir. Derrière ce calme précaire, le cessez-le-feu, présenté comme « historique », reste placé sous la surveillance étroite des États-Unis, de la Turquie, du Qatar et de l’Égypte.

Sous la direction du Commandement central américain (CENTCOM), des forces étrangères s’installent désormais entre Israël et Rafah. Cette présence, censée garantir le respect des engagements, réveille dans l’opinion palestinienne le souvenir amer d’une paix imposée d’en haut, souvent dictée sans réelle consultation du peuple concerné.

Selon l’accord, la libération progressive des otages israéliens s’accompagne d’un échange avec des prisonniers palestiniens. À Gaza, beaucoup saluent cette mesure tout en dénonçant son déséquilibre : des centaines de détenus palestiniens, dont des femmes et des mineurs, restent exclus du dispositif.

Les ONG locales alertent sur l’extrême gravité de la crise humanitaire : les bombardements ont détruit plus de 80 % des infrastructures, et les habitants peinent toujours à accéder à l’eau, à l’électricité et aux soins.

 

Les discussions sur la reconstruction s’ouvrent déjà, mais sans véritable voix palestinienne autour de la table. Les grandes puissances régionales se disputent la gestion des fonds et la supervision des chantiers. À Gaza, beaucoup craignent que la « reconstruction » se transforme en dépendance durable, sans garantie d’autonomie politique ni de souveraineté réelle.

Mais pour la population gazaouie, la trêve apporte un souffle de répit, mais l’avenir demeure suspendu à la réalité quotidienne des besoins les plus élémentaires. Dans les quartiers dévastés, l’eau potable reste rare, l’électricité sporadique et les soins médicaux insuffisants pour répondre à l’ampleur des blessures physiques et morales. L’aide humanitaire, bien que cruciale, ne saurait constituer une fin en soi : elle doit être massive, régulière et adaptée aux urgences du terrain, mais surtout équitable et respectueuse de la dignité des habitants.

Le défi sera de garantir que cette aide ne se transforme pas en instrument de dépendance, mais en levier d’autonomie. Les Palestiniens doivent pouvoir reconstruire leurs foyers, leurs écoles, leurs hôpitaux, et au-delà, leur confiance en un avenir qu’ils auront choisi eux-mêmes. La lumière qui revient peu à peu dans les rues de Gaza doit être plus qu’un symbole : elle doit signifier la reprise d’un cycle vital fondé sur la liberté, la stabilité et la responsabilité collective.

 

Lorsque les infrastructures de base, eau, électricité, logement, santé… , seront rétablies, commencera le vrai chantier : celui de la reconstruction intérieure, sociale et politique. C’est alors, et seulement alors, que Gaza pourra renaître, non pas comme un territoire sous tutelle ou une zone humanitaire permanente, mais comme un peuple déterminé à reprendre en main son avenir.

À présent, tous les regards se tournent vers Le Caire, où Donald Trump est attendu dans les prochaines heures pour parapher l’accord de paix entre Israël et le Hamas. Sa visite marque le début officiel d’un processus que beaucoup espèrent voir enfin aboutir après deux années de guerre et de souffrances.

Dans les capitales arabes comme dans les rues de Gaza, l’annonce suscite un mélange d’espoir et de prudence : l’espoir d’un avenir apaisé, mais aussi la crainte que la paix ne reste qu’une promesse de plus. La signature au Caire devrait sceller le retour du dialogue, ouvrir la voie à la réhabilitation progressive de Gaza et consacrer la volonté de plusieurs générations d’en finir avec le cycle de la destruction.

Pour les peuples, ce moment symbolique pourrait bien être le premier pas, fragile mais décisif, d’un long chemin vers une paix durable.

 


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