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Le Ghana enterre le Polisatio

le réalisme ghanéen

Par Yassine Andaloussi


Dans un contexte géopolitique africain en pleine recomposition, le Ghana vient de franchir un pas significatif en rompant tout lien avec le mouvement séparatiste du Polisario, en optant pour un partenariat stratégique avec le Maroc. Ce choix n’est pas anodin. Il illustre une volonté de s’aligner sur une vision africaine tournée vers la stabilité, le développement partagé et l’intégration continentale, loin des chimères idéologiques héritées de la guerre froide.

Un virage diplomatique assumé

En suspendant ses relations avec la soi-disant « RASD », entité autoproclamée sans reconnaissance effective par la majorité des États membres de l’ONU, le Ghana ne fait pas que réviser une vieille position, il acte un changement de cap clair en faveur du pragmatisme. Accra choisit désormais de soutenir la souveraineté du Maroc sur son Sahara et d’appuyer la recherche d’une solution politique réaliste, telle que préconisée par les Nations unies, notamment à travers l’initiative marocaine d’autonomie.

Ce tournant diplomatique confirme que de nombreux pays africains, longtemps influencés par des logiques idéologiques dépassées, se réapproprient aujourd’hui leurs choix stratégiques. Ils le font en tenant compte des réalités géopolitiques actuelles, des enjeux de développement, et surtout des bénéfices concrets que peuvent offrir des partenariats solides et équilibrés.

Une dynamique africaine de désaveu du séparatisme

Le Ghana rejoint ainsi une dynamique continentale claire : depuis quelques années, plus de 25 pays africains ont gelé ou rompu leurs relations avec le Polisario. Cette évolution témoigne de la fin d’un cycle d’aveuglement idéologique, entretenu par certains régimes à des fins de déstabilisation régionale. En optant pour le soutien au Maroc, le Ghana reconnaît le rôle central que joue le Royaume dans la stabilité de la région sahélo-saharienne et dans le développement du continent.

Le Maroc, par son approche panafricaine concrète et non doctrinaire, a su bâtir des relations solides avec de nombreux pays, fondées sur le respect, la coopération économique et l’échange d’expertise. Contrairement à un Polisario sans projet viable ni légitimité populaire, Rabat offre des partenariats qui génèrent emploi, savoir-faire, infrastructures et montée en compétence locale. Le choix du Ghana devient ainsi le reflet d’un intérêt bien compris.

Un partenariat gagnant-gagnant avec le Maroc

Le Royaume du Maroc n’est pas seulement un acteur majeur de l’Afrique du Nord. Il est aussi devenu un moteur du développement africain dans plusieurs secteurs : agriculture, formation professionnelle, énergies renouvelables, finance, télécommunications, industrie pharmaceutique… Le Maroc investit, échange, et tisse un réseau d’alliances africaines fondées sur la co-construction. Le Ghana, en privilégiant cette voie, ouvre la porte à une coopération sud-sud à fort potentiel.

Ce partenariat est également stratégique sur le plan logistique et commercial. Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, traversant plusieurs pays dont le Ghana, en est l’illustration parfaite. Il incarne une Afrique interconnectée, qui mise sur ses propres ressources, ses propres talents, et qui entend être maître de son destin. Accra, en s’insérant dans ce projet structurant, choisit d’avancer avec ceux qui bâtissent, et non avec ceux qui divisent.

Le réalisme comme boussole diplomatique

Le geste du Ghana n’est ni isolé, ni symbolique. Il s’inscrit dans une lecture lucide des rapports de force, mais aussi des enjeux futurs du continent. L’Afrique ne peut plus se permettre de perdre du temps et des ressources dans des querelles entretenues par des groupes sans projet de société. Le dossier du Sahara ne peut être résolu par l’idéologie, mais par la négociation, le compromis et la recherche d’un équilibre durable. Le Maroc, avec son plan d’autonomie, propose justement une solution sérieuse et crédible, adoubée par de nombreuses puissances internationales.

En mettant fin à son soutien à une entité sans fondement étatique, le Ghana affirme son attachement à une Afrique forte, unie, et tournée vers le développement. Ce choix courageux et clair est à saluer. Il montre que la solidarité africaine ne doit pas être synonyme de soumission à des héritages obsolètes, mais de soutien mutuel entre nations responsables.

Un signal fort pour l’Union africaine

Ce changement d’orientation envoie aussi un message à l’Union africaine, trop longtemps paralysée par des divisions artificielles autour du dossier du Sahara. Il est temps pour l’instance continentale de sortir de l’ambiguïté, de recentrer ses priorités sur la paix, la sécurité et l’intégration économique. Le Ghana, en actant ce changement de cap, montre la voie à d’autres pays africains encore hésitants.

En somme, la décision du Ghana de tourner le dos au Polisario pour renforcer ses liens avec le Maroc marque un moment charnière dans l’histoire diplomatique africaine. C’est une victoire du réalisme sur l’idéologie, du partenariat productif sur le clientélisme politique, et surtout, une avancée pour l’Afrique qui veut se construire sur la base de ses propres choix, de ses propres intérêts, et de sa propre souveraineté.


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