Le financement climatique, indissociable de la gestion urbaine
ES : Mohamed Achraf LAARAJ
Le financement climatique est indissociable de la gestion urbaine en faveur de la population rurale, a affirmé, mercredi à Bakou, la doyenne de la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Tétouan, Maria Boujddaine.
Intervenant lors d’un événement parallèle au Pavillon Maroc en marge de la COP29, sur “La gouvernance du financement climatique dans les stratégies de planification urbaine”, Mme Boujddaine a souligné l’impératif d’adopter une gestion urbaine efficace afin de permettre à toutes les populations de bénéficier du financement climatique, notamment celles les plus exposées aux risques dans le milieu rural.
L’adaptation aux changements climatiques passe par le financement de projets d’infrastructures résilientes aux catastrophes naturelles, a-t-elle indiqué lors de cette rencontre organisée par l’Association marocaine Economie Verte pour l’environnement et la justice climatique (GEA-EC-Morocco).
L’universitaire a, à cet effet, appelé à tenir compte de la dimension urbaine lors de l’élaboration des politiques climatiques en vue de favoriser la justice spatiale et atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
Pour sa part, le secrétaire du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Abdallah Mokssit, a insisté sur l’importance de tirer profit du financement international dans le but d’atténuer les effets de la crise climatique dans les pays défavorisés.
Il a ainsi relevé que le financement constitue un élément crucial de lutte contre les changements climatiques, et la clé de voûte de la mise en œuvre de toutes les stratégies et programmes élaborés à cet effet.
De son côté, le président de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, a fait savoir que la population rurale est très touchée par le réchauffement climatique, sur fond de raréfaction des ressources en eau et de difficultés liées à la baisse des récoltes et à l’élevage, d’où l’appauvrissement de ces zones.
Il a, d’autre part, évoqué le besoin de mettre en place des programmes de mobilité durable accessibles à tous, pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, recommandant de simplifier l’accès aux moyens liés au financement climatique et de renforcer les compétences des ressources humaines dans ce domaine.
Dans la même veine, le président fondateur du Centre de Développement de la Région du Tensift (CDRT), Ahmed Chehbouni, a mis l’accent sur le renforcement de la résilience des communautés et des écosystèmes, par le recours à l’adaptation aux changements climatiques.
Il est primordial de développer la gestion urbaine et de faciliter le financement de l’adaptation de manière équitable, a-t-il dit.
Le vice doyen chargé de la recherche scientifique et de la coopération à la FSJES de Tétouan, Mohamed Tlidi, s’est, quant à lui, penché sur la législation et la responsabilité pénale face aux infractions climatiques, dans la mesure où l’instauration des règles climatiques permettra de protéger l’environnement.
Il s’agit du fondement juridique sur lequel repose la régulation des activités humaines à risque, a-t-il expliqué, estimant que l’établissement d’accords avec les contrevenants pourrait réparer les dommages ou permettre d’adopter des mesures correctives sans passer par une procédure judiciaire.
Au cours de la COP29 (11-22 novembre), le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable abrite, au Pavillon marocain, plusieurs événements parallèles axés notamment sur le marché du carbone, le financement climatique, les énergies renouvelables, la digitalisation, l’agriculture, le transport et la biodiversité.