Le dépistage précoce des cancers du sein et du col de l’utérus augmente considérablement les chances de guérison
LA VÉRITÉ / MAP
L’efficacité du traitement des cancers du sein et du col de l’utérus varie selon les stades de la maladie, a affirmé Dr Wafa Allam, spécialiste en oncologie, soulignant que “plus le dépistage est précoce, plus le traitement est facile et les chances de guérison sont grandes”.
Dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la campagne “Octobre rose” de sensibilisation au dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, la spécialiste a expliqué que 90% des cas du cancer du sein, qui touche une femme sur neuf, peuvent être traités si la tumeur est détectée à un stade précoce.
Le dépistage précoce du cancer du sein se fait, d’abord, par un auto-examen des seins (autopalpation), a-t-elle poursuivi, précisant que chaque femme devrait se dresser, une fois par semaine, devant le miroir, examiner l’aspect général des seins et relever s’il y a des changements dans la couleur ou la texture de leur peau, ou la présence de gonflements au niveau de la zone inférieure des aisselles.
Et d’ajouter: à partir de 45 ans, les femmes doivent également consulter un médecin généraliste, un oncologue ou un gynécologue pour passer un examen médical une fois par an.
“A partir de 45 ans, les femmes doivent également réaliser une mammographie tous les deux ans, ce qui est aussi une méthode de dépistage précoce du cancer du sein”, a fait savoir Dr Allam.
Quant au dépistage précoce du cancer du col de l’utérus, l’oncologue a relevé qu’il concerne toutes les filles, dès le premier rapport sexuel, en procédant à un “frottis” une fois tous les trois ans.
Concernant les stades du cancer du sein, la spécialiste a soutenu qu’ils dépendent de l’ampleur de sa propagation au moment du dépistage, notant que la détermination du degré d’un cancer est très importante dans le choix du traitement à suivre.
Il y a plusieurs stades qui sont en lien avec la taille de la tumeur, de l’endroit de sa propagation et de l’ampleur d’infection des ganglions lymphatiques, a-t-elle précisé, détaillant qu’au premier stade de l’infection, durant lequel le cancer est limité à la zone du sein et non à l’extérieur, l’efficacité du traitement est de 95%, tandis qu’au deuxième stade, où le cancer s’étend au-delà du sein, elle est estimée à près de 75%.
S’agissant du troisième stade, lorsque le cancer se propage hors du sein pour atteindre la zone des aisselles, l’efficacité du traitement est de 55%, tandis qu’elle est inférieure à 20% pour le quatrième stade durant lequel d’autres parties du corps sont touchées comme les os, les poumons et le foie.
Pour le cancer du col de l’utérus, a ajouté Dr Allam, on distingue également quatre stades qui sont en rapport avec l’ampleur de la propagation de la tumeur, que ce soit au niveau du col de l’utérus, de l’utérus, des ganglions lymphatiques ou d’autres parties du corps, précisant que pour ce type de cancers, les chances d’efficacité du traitement sur cinq ans sont plus faibles que celles pour le cancer du sein, surtout aux stades avancés de la maladie qui sont difficiles à traiter.
Par ailleurs, en tant que nutritionniste, Dr Allam a mis en évidence l’importance de l’alimentation dans la prévention du cancer, expliquant que 90% des causes des cancers sont liées à l’environnement du patient et seulement 10% à la présence d’une maladie génétique, affirmant que l’on peut contrôler les facteurs cancérigènes de 90% grâce au respect d’une alimentation saine, à la lutte contre l’obésité et à la pratique d’une activité physique, comme l’ont confirmé de nombreuses études scientifiques.
A cet égard, elle a soutenu qu’il existe plusieurs aliments classés comme interdits car il a été scientifiquement prouvé qu’ils augmentent le risque de tout type de cancers, en particulier le cancer du système digestif: il s’agit notamment d’aliments contenant des gras saturés, de la viande transformée et des conserves.
Elle a fait remarquer qu’il existe aussi d’autres études scientifiques en cours qui étudient le rapport entre d’autres aliments et le risque accru du cancer.
Les personnes complètement guéries d’un cancer risquent de développer à nouveau la maladie en l’absence d’un engagement à observer une alimentation équilibrée et variée et à pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes de marche rapide par jour), a-t-elle averti.