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Le Coronavirus est le futur de l’humain et de la nature

Pour la planète, la crise du covid-19 est une bouffée d’oxygène. L’environnement s’améliore avec des émissions d’effet de serre à un niveau historiquement très bas. Les gros nuages de pollution qui englobent les grandes villes se sont dissipés. 

On entend les oiseaux le matin dans les grandes villes : une habitude longuement perdue. Les balcons ne sont plus des niches de pollution, les familles confinées peuvent s’y asseoir et respirer de l’air propre tant désiré. La nature est en fête et les animaux se promènent dans les rues désertées—des photos illustrent des éléphants en Thaïlande, des moutons en Angleterre, des sangliers au Maroc, des cerfs en France, des kangourous en Australie, des phoques en Argentine, et même des crocodiles en Californie, qui se sont retrouvés dans les jardins des habitations.

Plusieurs caricatures mettent au ridicule la force arrogante des humains face à son écosystème.  Mais, nous savons tous que cela ne va pas durer. Contrairement aux premières impressions, la pandémie ne va pas vraiment aider l’amélioration de l’environnement. Même si les émissions en CO2 ont atteint leur plus bas depuis 15 ans, baissant de 17%, ce niveau n’est pas assez pour réduire le réchauffement climatique. 

En effet, les Nations Unies a mis en garde contre la réduction enregistrée comme étant un événement isolé, considérée par les experts en tant que restriction ponctuelle aux émissions globales. 
En chiffre, cela représente une baisse des émissions journalières en CO2 de 17 millions de tonnes, comparée à 2019, principalement grâce à l’arrêt des véhicules durant le confinement, et la diminution des émissions industrielles ainsi que celles provenant des plateformes de production énergétique.
 S’ajoute à cela la mise en parking des avions dans les aéroports, qui représentent dans un jour normal, 10% des émissions en CO2. Aussi, les pays ont produit 26% en moins de CO2 durant les plus grands moments de confinement. 

Toutefois, dès que l’activité économique reprendra, les émissions habituelles vont se déclencher. C’est pourquoi des efforts continus sont nécessaires, pour réaliser les objectifs de l’Accord de Paris et atteindre la baisse de température ciblée face au réchauffement planétaire. Les Nations Unies estiment qu’une baisse moyenne de 7,6% serait nécessaire par année d’ici 2030.  
Aussi, la mobilisation pour les changements climatiques devrait être maintenue et même renforcée, surtout que le confinement a bien montré qu’il est possible de baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. De plus, le réchauffement climatique rend le développement des bactéries plus propices et la propagation des virus plus rapide. Rappelons-nous que le Covid-19 est arrivé juste après les feux ravageurs de l’Australie. 

L’Angleterre a l’air de prendre le lead en maintenant cette situation de répit environnemental. Le pays a décidé de réserver certaines grandes artères pour les piétons, les bicyclettes et les bus, avec pour but de diminuer la pollution, et garder un niveau d’émission relativement bas à Londres.

De plus, le gouvernement encourage les Londoniens à prendre les transports en commun et la distanciation pour éviter la rechute vers l’enfer du coronavirus. Plus d’actions similaires doivent voir le jour à travers les continents.

S’agissant de la biodiversité, il est vrai que les animaux ont retrouvé leur liberté durant les états d’urgence, mais la nature est restée menacée. D’une part, le braconnage a augmenté en Afrique, en Amérique du Sud et en Inde. D’autre part, comme les communautés ont eu des difficultés à trouver de quoi manger et que les surveillances se sont relaxées, il y a eu plus de déforestation en Amazonie et en Afrique, des activités minières illégales en Colombie et au Pérou, et des échanges criminelles qui tirent profit de la mobilisation des pays vis-à-vis du coronavirus.  

S’ajoutant à cela, après la perte d’emplois dans les villes, les gens sont entrain de revenir dans les zones rurales, mettant plus de pression sur la chasse, la pêche et la nature en général.La protection de la nature doit non seulement continuer durant la pandémie, mais être renforcée. 

Il ne faut pas oublier que la contagion entre les animaux et les humains pourrait devenir une réelle menace, même après la disparition du virus chez l’humain. Aussi, la restauration des écosystèmes est vitale pour la prévention des pandémies et pour reconstruire des économies plus vertes et plus inclusives.  Enfin, la pandémie a bien montré combien on dépend en la nature pour survivre.

C’est pourquoi, un changement d’attitude des preneurs de décisions au niveau national et international est indispensable, la manière d’agir et de se comporter vis-à-vis du monde doit être altéré dans le future, pour prendre en considération la préservation de la planète, la gestion durable des ressources, la considération des populations démunis, la sécurité alimentaire et des produits de base, et bien sûre l’équilibre financier et géostratégique mondiale. 

Aussi, un nouveau monde est entrain de se dessiner par la force des choses. Il devrait voir naitre des sociétés et des économies plus équitables et plus inclusives. 

Ce nouveau monde comme l’a exprimé l’experte Américaine de la santé Alanna Shaikh lors d’un Ted Talk, est redessiné par le coronavirus qui représente aujourd’hui « l’avenir de l’homme ». L’experte fait référence a une rupture avec les habitudes d’avant et une revue des priorités et des choses les plus importantes.  Elle insiste sur les gestes d’hygiène et de lavage des mains en continue qui feront partie des nouveaux réflexes de toute personne. On a besoin de tourner la page sur les modes de vie traditionnels, qui ont toujours été basés sur la surconsommation, la surproduction, les chaines de valeurs étendues, la mobilité, l’urbanisation rapide, et la surexploitation de la nature.

Ce comportement est à l’origine même de la propagation vertigineuse de la crise sanitaire et de la multiplication des catastrophes climatiques.

Ce qui est ironique est que l’économie ne va plus parce que les gens n’achètent plus que ce dont ils ont besoin! C’est pourquoi on a réellement besoin d’un changement radical, moins en terme géostratégique, mais plus en terme civilisationnel, pour sauver l’humanité et la planète.

En conclusion, cette méditation globale de la planète et de la société signe un vrai changement dans l’état d’esprit des preneurs de décisions et des comportements des gens. Cette pause de réflexion nous rappelle les priorités qui paraissaient inutiles, voire futiles, face à la digitalisation, la starisation, la rapidité du monde de la consommation, des dépenses, des déchets, et de la cupidité. 


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