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L’alliance maroco-israélienne bouscule les antisémitismes de l’Allemagne profonde: L’heure de la fermeté

Mohammed Taoufiq Bennani


Certes, avant d’en arriver là où le Maroc a affiché de manière ostensible sa fermeté à l’égard d’une vieille connaissance diplomatique, l’Allemagne avait déjà collectionné les bévues au détriment de l’ancien empire chérifien qui connut justement à Berlin, lors de la conférence de 1884/85, le démembrement qui lui coûta l’amputation au profit de l’Espagne de sa province méridionale aujourd’hui objet de toutes les méconnaissances et toutes les surenchères malveillantes. Pour abréger ce processus de malentendus, faisons un saut dans les temps modernes et scrutins les événements qui ont conduit la diplomatie marocaine à cette posture sévère et inhabituelle.

Un snobisme de mauvais aloi

Ce snobisme allemand s’est manifesté avec la réunion de janvier 2020 à Berlin qui devait accueillir tous les pays utiles à la résolution du conflit libyen et où le Maroc, à la grande surprise des observateurs avisés, ne faisait pas partie des invités.

Cette démarche obtuse du pays-hôte a surpris tous ceux qui avaient applaudi le succès de la réunion des protagonistes à Skhirat. D’ailleurs la suite des événements a montré de manière irréfutable l’apport décisif de l’intervention marocaine pour faire avancer concrètement ce dossier. L’Allemagne a d’ailleurs toute honte bue, essayé de se rattraper en octobre 2020 en adressant une invitation au Maroc qui a préféré décliner une participation de son MAE.

La proclamation américaine a dévoilé les soubassements de l’hostilité germanique

En décembre 2020, il y a eu l’historique proclamation du président Trump qui a reconnu la marocanité du Sahara avec une réaction allemande que l’on peut qualifier de franchement hostile et agressive à l’égard du Maroc.
En effet, le secrétaire d’Etat de ce pays a fait une sortie médiatique pour dire que la position américaine était contraire à la légalité internationale et le directeur des affaires bilatérales du MAE a surenchéri en ajoutant qu’elle n’allait pas aider à faire aboutir le processus de paix de l’ONU.
L’Allemagne a d’ailleurs demandé une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Sahara juste après la proclamation de Trump.

L’on se rappelle qu’ensuite une réunion du Conseil de sécurité a été organisée à la demande de l’Allemagne mais cette dernière n’a pu faire admettre son point de vue. Et comble de défaite diplomatique pour la première puissance économique d’Europe, ladite réunion n’a même pas été sanctionnée par un communiqué.

Un drapeau du polisario accroché sur un bâtiment officiel de l’Allemagne

Pour couronner ce processus d’hostilités inexpliquées, le Maroc apprend lundi 1er mars, qu’un drapeau du polisario avait été accroché, on ne peut plus officiellement, au fronton d’un bâtiment du länder allemand de Brême, comme si de rien n’était.

L’alliance maroco-israélienne a brutalement bousculé les antisemitismes

La reprise de la normalisation entre le Maroc et Israël, concomitante à la reconnaissance du Sahara marocain par les États Unis d’Amérique, a tellement bousculé l’Etat profond en Allemagne qui ne s’est pas totalement débarrassé de ses démons d’antisémitisme.
L’Allemagne, a été historiquement et arbitrairement hostile aux droits du Maroc sur ses provinces sahariennes. D’ailleurs, c’est un ponte de la nomenklatura algérienne qui le rappelle.
Dans une interview accordée au pure-player algérien TSA, l’ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saadani a lancé : “le Sahara est marocain et rien d’autre”, parlant d’un point de vue historique.

“Il a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin”, a précisé l’homme politique, à la tête de du FLN entre 2013 et 2016. Une référence à la conférence de Berlin qui s’est tenue de novembre 1884 à février 1885, et durant laquelle les pays européens colonisateurs se sont partagés l’Afrique. Il était alors question de codifier l’équilibre des puissances, afin d’éviter un affrontement.

Donc, il est incontestable que la malveillance de Berlin à l’égard du Maroc ne date pas d’aujourd’hui. L’hypocrisie a tout de même constamment prévalu. Même lorsque Le témoignage d’une tête visible du principal soutien du mouvement de guérilla terroriste, le Polisario, sur les plans militaire, politique et économique, est crédible et ne souffre la moindre restriction mentale.

Maintenant, il nous appartient de poser cette question qui interpelle : comment un pays se disant moderne et champion de la liberté d’entreprendre se porte au secours d’une république fantomatique. Sachant que naguère porté par, outre les pétrodollars qui continuent de l’arroser, le socialo-communisme en vogue, le Polisario est depuis de nombreuses années en phase d’extinction et son isolement international grandissant le condamne dans l’irrationnalité et l’absurdité de ses prétentions.

Le 31 mars 1905, le kaiser Guillaume d’Allemagne débarquait à Tanger

Celui qui fut le troisième et dernier empereur allemand, mais également neuvième et dernier roi, est venu rendre visite au Sultan Moulay Abdelaziz de l’empire chérifien du Maroc.
Ce jour-là, Guillaume II, bien qu’il n’ait pas d’intérêts économiques particuliers au Maroc, débarquait à l’improviste à Tanger pour déclarer son soutien au sultan Moulay Abdelaziz dont le royaume a été démembré lors de la conférence de Berlin (1884/1885). En réalité, le principal objectif de son voyage visait surtout à perturber l’entente anglo-française, formée un an auparavant, en avril 1904.

Autres époques mêmes mœurs politiques

A l’examen de tous les éléments de cette actualité, les autorités marocaines ont constaté qu’il y avait un non-respect des institutions et de l‘intégrité territoriale du Maroc alors que la neutralité doit dicter les relations internationales.

A partir de ce moment, la suspension de tous les contacts jusqu’à nouvel ordre avec l’ambassade allemande, sauf exceptions approuvées par le MAE marocain est donc l’occasion de remettre les choses à plat.
En effet, il est temps que les choses soient réinitialisées pour savoir dans quelle direction l’Allemagne veut aller avec le Maroc et quelle dynamique politique doit être engagée à l’issue de ce cumul intolérable d’offenses allemandes.

Quant à la question de savoir si la réaction marocaine allait porter ses fruits et contraindre l’Allemagne à changer de comportement, les milieux proches du dossier estiment que “certains coups de gueule s’imposent et peuvent être salutaires pour enclencher une dynamique plus vertueuse.”

Si la décision marocaine ne signifie pas une rupture des relations diplomatiques des deux pays, il n’en reste pas moins que le gel des contacts entre les diplomaties marocaine et allemande devrait quand même avoir des conséquences.


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