[ after header ] [ Mobile ]

[ after header ] [ Mobile ]

La santé mentale au cœur du plaidoyer du CPH

LA VÉRITÉ


Un débat engagé pour une cause négligée

Une rencontre-débat intitulée « La santé des personnes en situation de handicap mental tout au long de la vie : réalités et défis » s’est tenue lundi au siège de Special Olympics Morocco , à l’initiative du Collectif marocain pour la promotion du droit à la santé des personnes en situation de handicap (CPH) . L’événement a réuni des représentants institutionnels, des acteurs de la société civile, des professionnels de santé et des organisations internationales, dans une démarche collective visant à « analyser les réalités du terrain, identifier les défis structurels, partager les bonnes pratiques et formuler des pistes d’action concrètes » .

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la santé mentale des personnes en situation de handicap reste largement sous-estimée, malgré les avancées législatives et les engagements internationaux du Maroc, notamment la ratification de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (2007) et l’adoption de la loi 118-13 sur la protection des personnes en situation de handicap (2016) .

Réalités complexes et obstacles persistants

Durant les débats, les participants ont mis en lumière les multiples barrières auxquelles font face les personnes en situation de handicap mental : accès limité aux soins spécialisés, stigmatisation sociale, manque de professionnels formés, et absence de politiques publiques intégrées . Une étude présentée par un expert du ministère de la Santé a révélé que moins de 30 % des centres de santé mentale au Maroc disposent d’une infrastructure adaptée aux besoins spécifiques des personnes handicapées.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc a souligné que « les troubles mentaux affectent 1 personne sur 5 dans le monde, mais ce chiffre grimpe à 1 sur 3 chez les personnes en situation de handicap. Pourtant, les systèmes de santé les excluent souvent de leurs priorités » .

Les acteurs de la société civile, notamment l’association Autisme Maroc , ont insisté sur l’urgence de « repenser les parcours de soins pour les rendre inclusifs » , en intégrant des formations pour les médecins et des services psychosociaux accessibles.

Des solutions innovantes et une mobilisation accrue

Face à ces défis, plusieurs pistes ont été proposées :

Renforcer la formation des professionnels de santé via des programmes spécialisés en santé mentale et handicap.
Développer des centres d’accueil pluridisciplinaires associant psychologues, ergothérapeutes et travailleurs sociaux.
Promouvoir la sensibilisation communautaire pour combattre les préjugés, notamment à travers des campagnes médiatiques et des partenariats avec les médias.
Intégrer la santé mentale dans les stratégies nationales de lutte contre le handicap , en alignant les actions sur les objectifs de développement durable (ODD).
Le CPH a également appelé à une « réforme urgente de la loi 118-13 pour garantir un accès universel aux soins mentaux » , tandis que Special Olympics Morocco a partagé son expérience dans la mise en œuvre de programmes sportifs thérapeutiques pour les jeunes autistes.

Le débat a conclu sur un message d’espoir, marqué par la détermination des participants à transformer les paroles en actes. « Le Maroc a les ressources et les compétences pour devenir un modèle régional en matière d’inclusion. Il nous faut maintenant la volonté politique et des financements dédiés » , a déclaré un responsable du CPH.

Cette journée a ainsi rappelé que la santé mentale ne doit pas être un droit réservé à quelques-uns, mais un pilier fondamental de l’égalité des chances pour toutes les personnes en situation de handicap.


À lire aussi
commentaires
Loading...
[ Footer Ads ] [ Desktop ]

[ Footer Ads ] [ Desktop ]