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La culture est un ciment social

L’équation est très simple. Elle est au premier degré. Connaître sa culture, s’en nourrir, la remodeler pour en faire une culture pour tous. Pas seulement pour les Marocains.  Mais une culture qui dialogue avec toutes les identités riches qui composent cette Terre. Une culture qui nourrit et se nourrit des autres. Une culture sure de ses héritages et désireuses de les partager avec les autres, dans le respect et l’estime des identités multiples des humains.
Si aujourd’hui d’autres cultures nous atteignent, nous séduisent, nous attirent, nous portent et nous transportent en nous inspirant, c’est qu’elles ont réussi ce pari d’offrir un message universel, axé sur l’humain, pour l’humanité. Et c’est cette démarche universelle qui doit caractériser la culture marocaine, dans ses nombreuses sinuosités, avec ses profondes inspirations, à la fois historiques et civilisationnelles.
Sans ambages et en toute clarté, la question qui se pose aujourd’hui avec insistance dans un Maroc en profondes mutations et qui essuie des attaques de toutes parts pour cette volonté certaine qui l’anime pour s’inscrire irréversiblement dans la modernité avec tous ses grands défis et toutes ses grandes promesses pour les générations futures, est celle de la place du Royaume du Maroc sur l’échiquier du monde tel qu’il se précise aujourd’hui devant nos yeux, avec de nouveaux paradigmes, de nouvelles visions stratégiques, une autre approche de l’humanité, dans ses innombrables ramifications et surtout face à l’impératif de faire société résolument nourri par des valeurs fondamentales telles que l’ouverture vers les cultures du monde, le désir assumé du dialogue avec les autres, la volonté certaine de travailler avec la planète dans son intégralité dans des relations d’égal à égal et surtout dans les respects des différences et des particularités de chaque identité et de chaque histoire.
Si la politique, la démocratie et l’essor économique sont des fondamentaux pour assurer à un pays sa stabilité et son développement, la culture et les arts restent un véritable levier de développement humain. Un réel ciment social aussi. Sans parler du rayonnement international, de l’image véhiculée, des interactions humaines et civilisationnelles qui se mettent en branle pour créer une dynamique créatrice. On peut nommer ce processus : une movida. Une mouvance, une mutation. Celle-ci n’est possible que si elle puise son essence même dans son environnement. Celle-ci n’est performante que si elle porte en elle l’universalité du propos.
Dans une certaine mesure, on peut affirmer, avec des réserves certes, que le Maroc, depuis quelques décennies, vit une certaine forme de movida. Mais à son rythme.  Il est vrai que les artistes et autres créateurs marocains offrent aux yeux du monde un Maroc multiculturel. Un Maroc de créateurs, un Maroc de réflexion, un pays où il fait bon vivre, un pays tolérant, un État paisible dont la stabilité doit servir d’exemple à d’autres pays dans la région. Il faut dire ici qu’au moment où les médias comptent les morts dans d’autres pays arabes, livrés à la guerre civile, quand la grogne sociale gronde de plus belle dans de nombreux pays du monde, quand la guerre envahit de nouveau l’Europe et signe le début d’un réel conflit mondial, quand les crises sociales frappent plus fort en Europe et ailleurs, le Maroc inaugure une nouvelle dynamique moderne, il lance une panoplie de chantiers importants et structurants, dans tous les domaines de la vie, il lie des alliances encore plus solides avec des alliés incontournables, il change son fusil d’épaule quand la Realpolitik l’impose, il consolide ses positions de leader en Afrique, il renforce sa puissance régionale et demeure l’interlocuteur le plus crédible au Monde arabe.  Le Maroc semble également avoir compris que la culture, que la création, que les arts sont l’avenir des Marocains, au même titre que la démocratie, que l’essor économique que les défis du quotidien pour faire de cette nation un pays résolument tourné vers la modernité.
Aujourd’hui, les Marocains, dans leur différence, ont tous un rendez-vous avec l’histoire, et cette rencontre doit optimiser les possibilités, qui sont immenses, dans un monde qui a déjà changé de visage et qui. Nous sommes de réagir dans l’urgence pour ne pas rater le train de la modernité telle qu’elle se décline aujourd’hui, avec de nouveaux paramètres, loin des visions archaïques du faire culturel  tel qu’il a encore droit de cité chez nous, avec des responsables de la chose culturelle qui sont aux antipodes des véritables réalités de ce pays, qui semblent fonctionner comme il y a un demi-siècle, recyclant les mêmes poncifs, les mêmes concepts surannés, les mêmes erreurs que d’autres ont commises avant eux, n’apprennent rien de la dialectique de l’histoire, qui, elle, nous montre cruellement, qu’il faut être visionnaire, qu’il faut s’armer d’intelligence, qu’il faut prévoir, anticiper et marquer son empreinte avant que les autres ne vous l’imposent. Aujourd’hui, il est clair que chacun, à sa mesure, chacun selon son regard et ses convictions, peut créer une dynamique culturelle et la porter pour participer au mouvement collectif qui enrichit la scène culturelle et sociale, qui nourrit les hommes et les femmes, qui répond aux attentes des jeunesses et qui travaille sur l’éveil des enfances marocaines pour leur apprendre le sens de l’initiative, le goût de la liberté et la force de la beauté.

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