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La BAD : un géant financier à la croisée des défis et des ambitions

La Banque africaine de développement : Présidence 2025, un choix décisif pour l’avenir du continent

Par Fayçal El Amrani


Le Maroc : architecte d’une Afrique intégrée

Sous la vision audacieuse du roi Mohammed VI, le Maroc s’impose comme un partenaire clé de la BAD, alliant pragmatisme économique et leadership continental. Imaginez, depuis 1978, 15 milliards de dollars investis dans l’avenir. Pas juste des chiffres, mais des vies transformées. Derrière ces milliards, il y a plus de 150 projets qui respirent l’audace – comme les géants solaires de Noor Ouarzazate, dont la lumière touche des millions de foyers, ou le port Nador West Med, futur cœur battant du commerce africain et scène clé pour le Mondial 2030. Ces projets ne sont pas que du béton et des panneaux solaires : ce sont des emplois pour les jeunes, de l’espoir pour les familles, des solutions face au défi climatique.

Avec la Stratégie Pays 2024-2029, on ne construit pas seulement des infrastructures – on bâtit un pacte avec les générations futures. Priorité à l’innovation qui protège la planète, à la formation qui libère les talents, et à des villes où l’eau et l’énergie deviennent des droits, non des privilèges. Le tout, en écoutant les besoins des communautés.

Mais le Maroc ne se contente pas de partenariats bilatéraux : il incarne une approche « transnationale », selon les mots d’Achraf Tarsim, responsable de la BAD pour le pays. La reconstitution historique du Fonds africain de développement (FAD) à Tanger en 2022, qui a mobilisé 10 milliards de dollars, ou encore l’Africa Investment Forum, catalyseur de flux transfrontaliers, montrent comment Rabat articule ses priorités nationales avec les ambitions africaines. Un partenariat avec la CGEM (Confédération générale des entreprises marocaines) explore même les chaînes de valeur industrielles (automobile, textile), renforçant l’intégration économique continentale.

Achraf Tarsim, responsable de la BAD pour le Maroc

Présidence 2025 : un choix décisif pour l’avenir du continent

Si la BAD se félicite d’avoir préservé sa note de crédit AAA malgré les turbulences pandémiques, le défi majeur réside désormais dans le renouvellement de sa direction. Cinq candidats se disputent la succession d’Akinwumi Adesina, dont le mandat a triplé les financements de la Banque (102 milliards de dollars) et touché 565 millions de personnes via le programme High 5 . Pourtant, le prochain président devra naviguer entre des urgences contradictoires : accélérer l’industrialisation, répondre à la crise climatique, et concrétiser les promesses de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), tout en maintenant la solvabilité de l’institution.

Ce scrutin, impliquant 81 pays membres, cristallise les tensions entre légitimité historique et nécessité d’adaptation. Alors que certains plébiscitent une continuité stratégique, d’autres exigent une rupture face aux défis émergents. Le choix influencera non seulement la trajectoire de la BAD, mais aussi la capacité de l’Afrique à peser dans un ordre mondial multipolaire.

 

Qui succédera à Akinwumi Adesina à la tête de la BAD ?

l’Espoirs d’une Afrique économique 

Au-delà des chiffres, la BAD incarne un pari osé : convertir l’épargne africaine en moteur de croissance autonome. Les investissements dans l’eau (1,5 milliard d’euros), la santé ou l’éducation révèlent une volonté de diversifier les axes de développement, mais leur succès dépendra de leur ancrage local et de leur capacité à surmonter les disparités entre pays membres. Ainsi, les usines de dessalement financées avec l’OCP au Maroc, qui alimentent 1,5 million de personnes et des industries clés, illustrent comment des solutions innovantes peuvent répondre à des crises structurelles.

Pourtant, l’Afrique reste confrontée à des fractures persistantes : inégalités régionales, chômage des jeunes, et vulnérabilité climatique. La BAD, en soutenant les projets majeurs, cherche à créer des modèles reproductibles, mais son efficacité reposera sur sa capacité à concilier ambitions macroéconomiques et besoins concrets des populations.

Afrique 2025 : un tournant stratégique

L’Afrique se trouve à un carrefour décisif. La BAD, entre croissance financière spectaculaire et défis géopolitiques, incarne à la fois les espoirs et les fragilités d’un continent en recomposition. Le Maroc, avec sa double logique bilatérale et continentale, offre un modèle inspirant, mais le défi reste immense : transformer des promesses en réalités durables. Car l’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle des années précédentes : l’Afrique est un acteur global, capable de réinventer ses alliances et de redéfinir son destin. La question n’est plus si l’Afriquepeut réussir, mais comment elle y parviendra.


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