La BAD s’engage pour une Afrique intégrée et prospère : La ZLECAf au cœur de la transformation économique

LA VÉRITÉ
L’Afrique est à un tournant décisif de son histoire économique. Réunis à Casablanca sous l’égide de l’African Leadership Organization, des ministres, des acteurs du secteur privé et des partenaires financiers ont discuté des moyens de renforcer l’intégration régionale et de tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Joy Kategekwa, directrice de l’intégration régionale à la Banque africaine de développement (BAD), a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir cette vision.
La ZLECAf : une opportunité historique
Joy Kategekwa n’a pas mâché ses mots : “La ZLECAf est une opportunité en or pour l’Afrique.” Avec un marché de 1,5 milliard de consommateurs et un PIB cumulé de 3 400 milliards de dollars, cette initiative pourrait augmenter le commerce intra-africain de 52 % d’ici 2035. “Il ne s’agit pas seulement de déplacer des marchandises, mais aussi de libérer la circulation des personnes, des idées et des opportunités”, a-t-elle souligné. Pour y parvenir, la BAD mise sur des investissements massifs dans les infrastructures et la facilitation des échanges.
Investir dans les infrastructures : un impératif
La BAD a déjà injecté des dizaines de milliards de dollars dans des projets stratégiques : corridors de transport, ports, aéroports, chemins de fer, et instruments de facilitation du commerce. Cependant, le déficit de financement des infrastructures en Afrique reste colossal, estimé à plus de 130 milliards de dollars par an. “Nous devons intensifier nos efforts pour combler ce gap”, a déclaré Mme Kategekwa. Parmi les priorités figurent l’harmonisation des normes commerciales et le développement des infrastructures numériques, essentielles pour connecter les PME aux opportunités continentales.
Vers une co-industrialisation africaine
Au-delà du commerce, la BAD plaide pour une stratégie ambitieuse de co-industrialisation. “C’est en renforçant nos synergies industrielles que l’Afrique pourra émerger”, a expliqué Mme Kategekwa. La Banque soutient des projets visant à positionner les avantages comparatifs de chaque pays dans les chaînes de valeur régionales. Par exemple, des initiatives dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et des transports visent à créer des pôles industriels intégrés, capables de rivaliser à l’échelle mondiale.
Des mécanismes de financement innovants
Pour accélérer cette transformation, la BAD mise sur des mécanismes de financement innovants. Ces outils visent à stimuler les investissements intra-africains et à faciliter les opérations de commerce extérieur. “Nous devons mobiliser des ressources supplémentaires et encourager les partenariats public-privé”, a-t-elle ajouté. Ces financements sont essentiels pour développer des infrastructures transfrontalières et soutenir les entreprises locales.