Khouribga : Le FICAK 2025 inspire la jeunesse
Le Festival International Africain du Cinéma de Khouribga dédie une programmation spécifique à la nouvelle génération, valorisant les contenus locaux et engageants.

LA VÉRITÉ
Des dizaines enfants ont assisté, émerveillés, aux projections du “Cinéma d’animation pour enfants”, organisées à la médiathèque de l’OCP à Khouribga dans le cadre de la 25e édition du Festival international africain du cinéma de Khouribga (FICAK), une initiative qui vise à initier le jeune public à l’univers cinématographique africain.
Pour cette 2e édition, le “Cinéma de l’enfant” propose une sélection de films d’animation et de courts-métrages aux messages éducatifs, porteurs de valeurs africaines et adaptés à la sensibilité des jeunes spectateurs. Une manière pour le festival de renforcer son ouverture sur les nouvelles générations et d’enrichir l’imaginaire collectif à travers des récits authentiques issus du continent.
Les projections ont réuni enfants et parents dans une ambiance conviviale, autour d’œuvres telles que Le mystère de Waza de Claye Edou (Cameroun), Mon papi à moi de Komi Messan Anthony (Togo), Les aventures de Kady & Djudju de Yacouba Diémé (Sénégal), Ma grand-mère de Médessè Akohouandji (Bénin), Entre Paya & de Koulou de Dramane Minta, ainsi que Tremblement de Nicolas Jaquet et Lilya & Rayane de Yassine Lahrichi (Maroc).
Dans une déclaration à la MAP, Abdelaziz Tellat, directeur de la communication et des médias de la Fondation du FICAK, a souligné que cette initiative n’est pas nouvelle, mais qu’elle se renforce cette année avec une programmation spécifiquement pensée pour l’enfant africain.
“L’enfant a besoin d’images enracinées dans sa culture pour construire son imaginaire”, a-t-il affirmé, ajoutant que la sélection s’est basée sur des critères alliant simplicité narrative et profondeur éducative.
Pour M. Tellat, “L’enfant n’est pas un public secondaire, mais un acteur central dans le projet culturel du festival”.
Le réalisateur marocain, Yassine Lahrichi, présent lors de la projection du premier épisode de sa série Lilya & Rayane, a salué l’intégration croissante du jeune public dans les politiques culturelles africaines. Produite entièrement au Maroc, cette série de 30 épisodes de cinq minutes mêle divertissement et apprentissage, et ambitionne de toucher une nouvelle génération à travers un contenu local et engageant.
“La dynamique est là. Nous assistons à une montée en puissance des contenus audiovisuels destinés aux enfants, dans une optique d’ancrage culturel”, a-t-il précisé.
Dans cette même logique, le FICAK accueille cette année Fotchin Yakam, responsable du “Kids Cinema Corner” du Festival Écrans Noirs (Cameroun). Constatant un manque de contenus adaptés aux jeunes publics en Afrique, elle a mis en place un espace de projection et d’ateliers dédié aux enfants, avec l’ambition de faire émerger de jeunes talents et d’accompagner les vocations précoces.
“Nous voulons familiariser les enfants à l’image, à la narration visuelle et à l’interprétation, tout en leur offrant un espace de créativité”, a-t-elle confié à la MAP, notant que cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large d’éducation à l’image dès le plus jeune âge.
Le “Kids Cinema Corner”, actif toute l’année depuis janvier, se veut un véritable laboratoire artistique où se forgent de nouveaux regards sur l’Afrique, portés par sa jeunesse.
Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le FICAK 2025 réunit quelque 350 cinéastes venus de 45 pays. Placée sous le thème “Du griot à l’algorithme, le cinéma évolue”, cette édition ambitionne de questionner les mutations profondes du 7e art africain à l’ère de l’intelligence artificielle et de la révolution numérique.