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Kebir Mustapha Ammi: Le rôle de l’écrivain et de l’artiste n’est pas de décrire le monde, mais de le remettre en question

LA VÉRITÉ


Les écrivains et les artistes n’ont pas pour vocation de décrire le monde mais de le remettre en question, a souligné, jeudi à Rabat, l’écrivain Kebir Mustapha Ammi, estimant que l’art et la littérature sont “un chemin pavé de questionnements”.

“Une œuvre littéraire ou picturale qui ne suscite pas des questionnements est une œuvre ratée”, a décrété le romancier qui animait une conférence sur “Arts et littérature” à l’auditorium du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, dans le cadre de la 2ème édition de la Nuit des Musées et des Espaces culturels.

“L’art comme la littérature sont en quête permanente de vérité”, a indiqué l’auteur, ajoutant que cette quête reste éminemment subjective dans la mesure où “l’on n’écrit pas avec des mots, de même que l’on ne peint pas avec des couleurs et l’on ne fait pas de la musique avec des notes et des rythmes, mais avec son univers intérieur, ses émotions, sa mémoire, ses rêves et ses blessures”.

Selon lui, “l’esthétique est le bras armé de la littérature” et les écrivains comme les artistes sont des “bâtisseurs qui construisent des passerelles vers un monde plus apaisé où nos différences, loin de nous séparer, enrichissent notre humaine condition”.

Abordant son dernier roman “A la recherche de Glitter Faraday”, paru récemment aux éditions Project’îles, Kebir Mustapha Ammi a fait savoir qu’il s’agit d’un road trip entre l’Algérie et l’Amérique où “il est question de musique, de fraternité et de respect de l’autre” et où “la musique est le reflet du monde et le jazz est la voix des vaincus et des marginaux”.

“Comme dans la toile d’un peintre, je mets en scène dans ce roman trois personnages principaux que rien ne semble unir de prime abord: un Noir, une Blanche et un Indien, mais qui partagent en réalité les mêmes souffrances et les mêmes désillusions”, a-t-il dit.

De son côté, Driss Khrouz, académicien et chercheur, a indiqué que cette rencontre est l’occasion de découvrir l’itinéraire et l’univers littéraire de Kebir Mustapha Ammi, un auteur prolifique vivant entre le Maroc, l’Algérie, la France et les États-Unis qui est “habité par l’écriture et la beauté de la langue”.

“Ammi est un romancier qui porte une préoccupation intellectuelle, celle d’interroger son époque et d’exprimer les problèmes de la société”, a souligné M. Khrouz, notant que cette préoccupation est illustrée par le roman “A la recherche de Glitter Faraday”, un récit partagé entre l’Algérie et l’Amérique des années 1960 qui relate les “illusions et désillusions” de générations entières de part et d’autre de l’Atlantique ainsi que “les grandeurs et les déchéances d’une époque”.

Né en 1952 à Taza d’un père algérien et d’une mère marocaine, Kebir Mustapha Ammi est un essayiste et écrivain spécialisé dans le roman historique. Après avoir fait ses études aux États-Unis, il s’installe en France où il travaille comme professeur d’anglais.  Il est l’auteur d’une série de romans et essais qui tournent autour de l’Histoire et de la quête identitaire dont “Le Partage du monde” (1999), “Les Vertus immorales” (2009), “Abd el-Kader. Non à la colonisation” (2011), “Mardochée” (2011) et “Ben Aicha” (2019).

La deuxième édition de la Nuit des Musées et des espaces culturels a été célébrée jeudi 22 juin dans 19 villes, où plus de 80 musées, galeries et espaces culturels ont ouvert leurs portes gratuitement de 18h à minuit.


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