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Journée mondiale de l’eau: Une célébration sous le spectre du stress hydrique


Au Maroc, la terre, l’eau et l’environnement sont souvent étroitement imbriqués, d’autant plus que la corrélation et les liens de réciprocité entre ces trois composants demeurent prédominants, voire une question de survie.

En effet, ils sont révélateurs d’une réflexion royale depuis belle lurette pour contourner un stress hydrique que le Maroc l’ait su et pu maîtriser en mobilisant des moyens colossaux pour garantir sa sécurité en eau.

A cet égard, le Maroc célèbre le 22 mars de cette année, sous le spectre du stress hydrique, la journée mondiale de l’eau dont le thème intitulé: “l’Eau et le changement climatique “, en mettant en place une politique hydro-agricole prometteuse qui s’adapte aux changements climatiques, et ce pour garantir sa sécurité alimentaire et hydrique.

En moyenne, le Royaume reçoit 140 milliards m3 de pluies, dont 108 milliards m3 s’évaporent. D’où la valorisation de l’eau des pluies est l’une des voies d’adaptation les plus importantes au pays.Selon le directeur de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan-II-IAV de Rabat, Ali Hammani, le Maroc consomme presque la totalité de ses ressources en eau, et il est, d’ores et déjà, en phase de s’adapter à mieux valoriser ses ressources et d’économiser l’eau d’irrigation, et ce suivant une politique visionnaire, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, laquelle a permis d’atteindre les objectifs de la sécurité alimentaire, et qui s’inscrit dans une stratégie d’adaptation aux changements climatiques.

De son côté, le directeur du Centre d’excellence et de conseil agricole maroco-allemand (CECAMA), Klaus Goldnick a souligné dans une déclaration à la MAP que la nécessité de s’adapter au changement climatique, n’est plus à démontrer.”Tout le monde a vu ces dernières années que la température augmente et les précipitations deviennent de plus en plus rares” a-t-il fait savoir, ajoutant qu’il faut que l’agriculture s’adapte à cette nouvelle donne.

Bien que la situation aujourd’hui est alarmante, quant au dérèglement climatique et à la raréfaction des ressources en eau, la volonté royale a anticipé ce dilemme depuis les années soixante, et a mis en place une politique de barrages dans l’espoir de conserver cette source précieuse pour la vie.”Faire du Maroc la Californie de l’Afrique était et demeure l’une des préoccupations majeures du Royaume.

Édifier un barrage chaque année, c’était l’engagement pris par Feu SM Hassan II depuis 1963 dont leur financement frôlait 60% des fonds destinés à l’agriculture”, a déclaré à la MAP Abdelmalek Ihazrir professeur de Sciences politiques à l’Université Moulay Ismail –Meknès et expert évaluateur au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST)Le but c’était atteindre l’irrigation d’un million d’hectares, a-t-il expliqué, poursuivant que depuis 1966 le Maroc a créé neuf (09) Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), dotés de puissants moyens pour promouvoir l’activité agricole dans les grands périmètres irrigués du Royaume dans les régions de Doukkala, Gharb, Ouarzazate, Souss-Massa-Drâa, Malouya, El Haouz, Tadla, Tafilalet et Loukous.

De nos jours, avec plus de 145 barrages, le Maroc, sous la Sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, continue de choisir cette voie et sur la même longueur d’onde, y voyant un motif de fierté quant à la gestion du stress hydrique. Dans ce contexte, et jusqu’à 18 mars 2020, les retenues des principaux barrages nationaux, tout usage confondu, ont atteint un taux de remplissage de 46,2 % contre 62% à la même période de 2019.

Plus de 2 milliards m3 se sont évaporés en une seule année. La réserve hydrique est passée de 9,6 milliards m3 en 2019 à 7,2 milliards m3 aujourd’hui, selon la situation journalière établie par le Ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau.

Pour faire face à ce déficit hydrique, et avec un sacrifice budgétaire qui frôle 115 milliards de dirhams répartis sur cinq axes, le Maroc mise sur l’élaboration du Programme national prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, et du projet de plan national de l’eau pour la période 2020-2030.

L’objectif de ces programmes porte d’abord sur le développement de l’offre en eau, notamment par la construction de 20 grands barrages d’une capacité de 5,38 milliards m3, pour atteindre 27,3 milliards m3 de capacité totale de stockage.

Puis, la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, et ensuite la promotion de l’approvisionnement en eau potable dans le monde rural et la lutte contre la précarité dans certaines zones, notamment en période de sécheresse.

Encore faut-il ajouter la réutilisation des eaux usées traitées à travers un programme national intégré d’assainissement du liquide dans les zones urbaines et rurales, ainsi que la sensibilisation de l’importance de la modération dans la consommation de l’eau, sans oublier l’optimisation de sa production et de sa valorisation qui suivent cette tendance.

Pourtant, la protection des ressources et des écosystèmes naturels et la gestion des phénomènes climatiques extrêmes sont aussi parmi les objectifs stratégiques de ces programmes ambitieux Dans ce sens, le gouvernement avait promis des réformes institutionnelles, juridiques et financières en vue d’améliorer la gouvernance et d’appuyer la gestion intégrée et décentralisée des ressources hydriques.

Par ailleurs, la deuxième phase du Plan Maroc vert baptisée “Génération Green 2020-2030” et “Forêts du Maroc”, lancée récemment, constitue aussi un pari atteignable et sécurisant pour les futures générations. Aussi, la protection du patrimoine naturel, géologique, forestier ou hydrique est d’une nécessité majeure dont le Royaume ne cesse de le rappeler à travers plusieurs assises et rencontres scientifiques et académiques.

Dans le même sillage, en ce qui concerne le changement climatique, le Maroc a démontré, lors de la COP22 à Marrakech, son engagement fort aux côtés des pays engagés dans la sauvegarde du patrimoine naturel et de la planète.

Célébrée le 22 mars de chaque année, la journée mondiale de l’eau constitue l’occasion propice de concrétiser les actions de sensibilisation à une ressource naturelle qui ne cesse de s’épuiser face à la forte et croissante demande.

Lors de cette journée, initiée en 1994, le public se mobilise pour mener ces actions de sensibilisation à travers notamment les publications, les diffusions de documentaires, l’organisation de conférences, de tables rondes, de séminaires et d’expositions liés à la conservation et au développement des ressources en eau. 

Abdelilah EDGHOUGUI


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