Immobilier au Maroc en 2024 : Stabilité, boom des transactions et défis régionaux

LA VÉRITÉ
Un marché entre équilibre et mutations
L’année 2024 aura marqué un tournant pour l’immobilier marocain. Malgré un contexte économique incertain, le secteur a démontré une résilience remarquable, avec une **stabilité globale des prix** et un dynamisme retrouvé des transactions. Selon les données conjointes de Bank Al-Maghrib (BAM) et de l’ANCFCC, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) est resté inchangé par rapport à 2023, masquant toutefois des disparités sectorielles et géographiques qui dessinent un paysage complexe.
Stabilité des prix… mais pas pour tous
Si l’IPAI affiche une stabilité annuelle, les chiffres révèlent des tendances contrastées :
–Résidentiel : Les prix des terrains ont grimpé de 0,1%, tandis que ceux des biens professionnels (bureaux, commerces) ont légèrement reculé (-0,1%).
–Logements : Une hausse de 1,1% pour les appartements et les maisons, contre une stagnation des villas.
« Ce n’est pas un hasard, explique un économiste de la BAM. Le marché s’adapte aux réalités actuelles : taux d’intérêt élevés, inflation, et une demande qui privilégie désormais la praticité des appartements plutôt que les grandes villas. »
Transactions en hausse : les investisseurs reviennent
Le véritable enseignement de 2024 reste l’explosion des ventes :
–+5% sur l’année, portées par un engouement pour le résidentiel (+5,2%) et les terrains (+5,8%).
–Coup d’éclat au 4ᵉ trimestre : Les transactions ont bondi de 17,7%, avec des hausses spectaculaires pour les villas (+16,9%) et les bureaux (+61%).
« Les investisseurs sentent que le marché a touché le fond, commente un promoteur à Casablanca. Les prix stabilisés et les rendements locatifs attractifs attirent à nouveau les acheteurs, surtout dans les zones portées par le tourisme ou les infrastructures. »
Les régions à la loupe : Marrakech brille, Casablanca patine
Les disparités géographiques ont marqué l’année :
– Marrakech (+1%) et Rabat (+0,3%) tirent leur épingle du jeu, portées par le tourisme haut de gamme et la demande administrative.
– Casablanca (-0,2%) et Tanger (-0,1%) souffrent d’une offre excédentaire et d’un contexte économique morose.
« Pour investir en 2025, il faut cibler les niches, conseille un agent immobilier. Les villas à Marrakech, les bureaux à Rabat, ou les terrains en périphérie des villes moyennes offrent les meilleures perspectives. »
La méthode derrière les chiffres
L’IPAI, calculé via les ventes répétées, élimine les biais liés à l’hétérogénéité des biens. Seuls les actifs vendus au moins deux fois sur la période sont pris en compte, garantissant une fiabilité accrue. Un atout pour les investisseurs en quête de données tangibles.
2025 : Prudence et opportunités
Les experts anticipent une légère hausse des prix en 2025, notamment dans les zones touristiques et périurbaines. Mais les risques persistent :
–Aléas climatiques : Inondations et sécheresses menacent les projets en zones vulnérables.
–Géopolitique : Les tensions internationales pourraient freiner les investissements étrangers.
« Le marché est mature, mais il doit s’adapter, conclut un analyste. L’innovation et la diversification des offres seront clés pour maintenir cette dynamique. »