Hydrocarbures : La production marocaine de gaz peut dépasser 1,5 milliard de Nm³ vers 2030
LA VÉRITÉ
L’Onhym est sur tous les fronts. Entre le projet de Gazoduc africain Atlantique reliant le Nigeria au Maroc et la gestion totale du Gazoduc Maghreb-Europe depuis 2021, l’Office poursuit avec détermination son rôle de catalyseur de l’exploration pétrolière au Maroc. Sa directrice générale, Amina Benkhadra, revient en détail sur le potentiel de production du Royaume ainsi que sur les investissements engagés ou prévus dans les infrastructures gazières. Pour la responsable, le Maroc s’est engagé dès 2009 dans une transition énergétique sobre en carbone avec pour orientations :
• La mise en place d’un bouquet énergétique diversifié et optimisé, notamment pour la production électrique, autour de choix technologiques propres, fiables et compétitifs.
• Le développement à grande échelle des ressources nationales considérables en énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien.
• La promotion de l’efficacité énergétique, érigée en priorité nationale.
• La mobilisation des ressources nationales fossiles par l’intensification de l’exploration pétrolière.
• L’intégration dans le système énergétique régional africain et euro-méditerranéen pour renforcer la sécurité énergétique et les transferts de technologies.
• L’application en amont des dispositifs de préservation de l’environnement dans toutes les activités énergétiques.
Cette stratégie est basée sur la réalisation d’un mix énergétique ouvert, incluant toutes les sources d’énergie : énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique), gaz et charbon propre. Le choix des énergies renouvelables (EnR) est un choix stratégique pour développer les ressources nationales abondantes et contribuer au développement durable.
En effet, le Maroc dispose d’atouts considérables pour réaliser cette transition et notamment à travers la réalisation des Plans solaire et éolien, lancés par Sa Majesté le Roi Que Dieu l’Assiste avec un objectif de 52% d’EnR de la puissance électrique totale en 2030.
Dans le cadre de cette transition, le Maroc développe non seulement les énergies renouvelables, mais également le gaz. En effet, de manière globale, le gaz reste un vecteur essentiel de la transition énergétique, on peut même dire que c’est la colonne vertébrale de la transition énergétique.
Le gaz reste une énergie nécessaire pour assurer l’équilibre des réseaux. L’Onhym en tant qu’opérateur dans les hydrocarbures, promeut l’utilisation du gaz naturel qui est une énergie propre et essentielle pour l’équilibre du mix énergétique avec des énergies renouvelables. La production locale est aujourd’hui localisée au niveau des bassins du Gharb et d’Essaouira pour répondre aux besoins des industriels principalement. Ainsi au niveau des bassins du Gharb, le gaz produit alimente les industriels du secteur automobile : Stellantis et son écosystème et au niveau du bassin d’Essaouira le gaz naturel et le condensat produit sont destinés aux unités de séchage et de calcination de l’Office Chérifien des phosphates (OCP) situées à Youssoufia. Nous avons des régions qui présentent du potentiel. De nombreuses zones ont montré des indices d’huile ou de gaz.
Trois projets sont en phase d’études pour une production à partir de 2025. Il s’agit du champ de Tendrara à l’Est, de Anchois au large de Larache et du Grand Meskala au niveau d’Essaouira. Par ailleurs, il convient de souligner que l’Onhym a engagé, conformément à la demande des pouvoirs publics, le développement des activités de transport et de stockage du gaz naturel (secteur Midstream) à travers, notamment :
• Le Projet stratégique du gazoduc africain Atlantique Nigéria-Maroc, dont les études sont bien avancées.
• La mise en place d’une société dédiée en charge des opérations et de la maintenance des infrastructures gazières.
• La gestion du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) avec l’inversion du sens de circulation («reverse flux») du gaz naturel depuis l’Espagne. Cette première historique a été possible grâce aux efforts d’anticipation de l’Onhym qui a préparé les outils nécessaires à la mise en œuvre d’une solution de repli dans le cas où cela se serait avéré nécessaire. Ainsi, l’Onhym a finalisé les dispositions réglementaires avec ses homologues espagnoles et réalisé les travaux nécessaires pour approvisionner le Maroc depuis l’Espagne, ce qui a permis, la livraison sans délai du gaz naturel acheté par l’ONEE sur les marchés internationaux depuis l’Espagne à travers le GME.
• La mise en place d’un plan de développement des infrastructures de transport et de stockage de gaz naturel dans le cadre de la stratégie gazière nationale.