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Génocide en Palestine : La soif comme arme de destruction massive

Par Sanae El Amrani


En plus d’imposer la famine, Israël réduit délibérément la quantité d’eau disponible pour les résidents de la bande de Gaza, en particulier les sources d’eau potable, ciblant intentionnellement les plus de 2,3 millions de personnes qui y vivent dans le cadre de son génocide, qui se poursuit depuis octobre 2023. Dans cette politique de la torture, des dommages importants ont été constatés à une usine de dessalement dans le quartier d’Al-Zaytoun, au sud de la ville de Gaza, à la suite d’un tir direct israélien. La station, qui fournissait des services à au moins 50 000 personnes dans plusieurs quartiers résidentiels voisins, a subi des dommages importants après avoir été bombardée par l’armée israélienne avec un missile GBU qui a traversé plusieurs étages et a explosé au rez-de-chaussée.

Avec la hausse des températures estivales, la population de la bande de Gaza est confrontée à d’importants problèmes d’accès à l’eau. Les estimations montrent que depuis octobre de l’année dernière, la part d’eau par habitant dans la bande de Gaza a diminué de 97 % en raison de la destruction massive des infrastructures d’eau par Israël.

Pendant ce temps, 146 pays reconnaissent la Palestine comme État souverain alors que les Nations Unies comptent 193 États membres. Ce qui donne une large majorité de nations qui ont opté pour la voix de la raison en reconnaissant au peuple palestinien le droit d’avoir une terre, une capitale et des frontières. Pourtant, personne n’a pu empêcher Israël de perpétrer ces crimes contre l’humanité. Quand on se penche sur la carte mondiale des pays qui reconnaissent l’État palestinien, on trouve que les pays africains, dans leur totalité reconnaissent la Palestine et somment la communauté internationale de peser de tout son poids pour doter les territoires occupés de frontières infranchissables, quitte à ce qu’elles soient gardées et protégées par des casques bleus. Dans cette liste de pays qui soutiennent la Palestine, on compte presque toute l’Asie, sauf le Japon et la Corée du Sud. On retrouve aussi toute l’Amérique Latine, la Russie et presque la totalité des pays de l’ex-Union Soviétique, en Asie Centrale et en Europe de l’Est.

Par contre, les pays dits occidentaux, les États-Unis d’Amérique, le Canada, tous les pays de l’Europe dite de l’Ouest, excepté la Suède, la Norvège, l’Irlande, l’Espagne, la Slovénie, l’Islande et le Vatican, ne reconnaissent pas la Palestine. En Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne reconnaissent pas non plus la Palestine, mais ils entretiennent des relations officielles avec l’Autorité palestinienne. Historiquement, les pays d’Europe centrale et de l’Est ainsi que les États d’Asie Centrale, anciens satellites de l’URSS ont très tôt reconnu l’État palestinien. Cela fait partie de leur héritage communiste et socialiste propice à la souveraineté des peuples en opposition aux alliances occidentales durant la guerre froide qui étaient et sont toujours pro-israéliens. On s’en souvient, immédiatement après la déclaration d’indépendance de la Palestine, proclamée par Yasser Arafat à Alger le 15 novembre 1988, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie, qui se transformera en 1993 en deux États distincts, la République tchèque et la Slovaquie reconnaissent cet État. Chypre et Malte le font au même moment. La Suède les rejoindra en 2014.

Dix ans plus tard, le 28 mai 2024, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, qui ne fait pas partie de l’Union Européenne, ont à leur tour reconnu l’État de Palestine. Ces pays ont enfin été suivis par la Slovénie, dont le Parlement a voté un décret de reconnaissance de la Palestine le 4 juin 2024. Voici pour les faits historiques et les dates. Maintenant, posons-nous de simples questions : À quoi peuvent servir toutes ces reconnaissances ? Qu’est-ce que cela peut changer sur le terrain des massacres des populations palestiniennes? Est-ce que ces reconnaissances qui se multiplient vont mettre un terme au génocide et obliger l’État d’Israël d’arrêter l’épuration ethnique à Gaza ? Enfin, est-ce que ce soutien peut un jour aboutir à l’indépendance de la Palestine, avec une capitale propre et des frontières sécurisées et inviolables ?

Tout porte à croire qu’aujourd’hui, tout ce soutien n’est qu’un vœu pieux qui, certes, déclare au peuple palestinien qu’il n’est pas complètement oublié et livré à lui-même, mais ceci n’a aucun poids pour faire arrêter la liquidation massive des Palestiniens dont le nombre de victimes a dépassé les 37 000 morts, depuis le 7 octobre 2023. On le vérifie à chaque vote à l’ONU, les 146 pays qui soutiennent la Palestine n’arrive pas à faire changer de position à Washington, Londres et Paris, qui financent et apportent une aide très conséquente en argent, en moyens technologiques, en armes sophistiquées et en pressions diplomatiques pour laisser les coudées franches à Tel-Aviv d’aller au bout de son plan : en finir avec la Palestine une bonne fois pour toute.


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