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Frères Musulmans : Retailleau dénonce un « islamisme à bas bruit » qui s’infiltre

Les Frères musulmans, une "menace pour la cohésion nationale" se développe "par le bas", alerte un rapport en France

Par Mohammed Taoufiq Bennani


Un signal d’alarme retentit dans les sphères du pouvoir à Paris. Un rapport gouvernemental confidentiel met en lumière une menace croissante pour la société française, émanant des Frères musulmans. Selon ce texte, consulté par l’AFP le 20 mai 2025, cette menace ne prend pas la forme d’une attaque frontale, mais se déploie insidieusement, « par le bas », au cœur des villes et communes de la l’Hexagone. Attendu ce mercredi en Conseil de défense, ce rapport décortique une stratégie qui, selon ses auteurs, fait peser un « risque d’atteinte au tissu associatif et aux institutions républicaines » et fragilise la cohésion nationale en France.

Une influence locale et progressive

Le rapport souligne que la mouvance est bien établie en France. Cependant, l’islamisme politique se diffuse principalement au niveau local et municipal. Cette propagation « par le bas » constitue une menace perçue à court et moyen terme. Les auteurs pointent un « islamisme municipal » qui pourrait avoir des « effets croissants dans l’espace public et le jeu politique local ».

Un projet subtil, une visée subversive

Loin d’un « séparatisme agressif », la stratégie des Frères musulmans est qualifiée de « visée subtile ». Le rapport insiste sur le « caractère subversif du projet ». Il vise à « œuvrer au long cours en vue d’obtenir progressivement des modifications des règles locales ou nationales », s’attaquant particulièrement aux principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes.

L’entrisme dans le tissu associatif

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, exprime de vives inquiétudes face à un « entrisme » des Frères musulmans. Il dénonce un « islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d’infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres ». Selon lui, ils sont « passés maîtres dans cet art du retournement des valeurs, de la dissimulation des vrais objectifs ». Ce phénomène contribuerait au « repli communautaire » et à la formation d' »écosystèmes islamistes de plus en plus nombreux ».

Musulmans de France, la branche identifiée

Le rapport identifie Musulmans de France comme la « branche nationale des Frères musulmans en France ». Cette organisation a succédé à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) en 2017. Elle représenterait environ 7% des lieux de culte musulmans répertoriés en France, avec quelque 139 lieux affiliés et 68 considérés comme proches. Le secteur éducatif apparaît comme une « priorité de la branche française des Frères musulmans ».

Des objectifs ultimes discutés

Si Bruno Retailleau estime que l’« objectif ultime est de faire basculer toute la société française dans la charia », un but qu’il juge « inacceptable » et incompatible avec la République, le rapport apporte une nuance importante. Les auteurs affirment qu’« aucun document récent ne démontre la volonté de Musulmans de France d’établir un Etat islamique en France ou d’y faire appliquer la charia ».

Quelles réponses possibles ?

Face à cette menace jugée « très claire vis-à-vis de la République », le gouvernement envisage d’agir. Une interdiction directe de la mouvance semble difficile en raison d’un « discours très très lisse », selon Bruno Retailleau, qui préfère cibler les associations ou les écoles. Les auteurs du rapport préconisent une « action de terrain résolue et de longue haleine », une « sensibilisation de l’opinion publique », un « discours laïque renouvelé » et des « signaux forts et positifs à destination de la communauté musulmane », comme la réglementation funéraire ou l’apprentissage de l’arabe.

 

Ce rapport lève le voile sur une stratégie d’influence et de modification progressive, opérant localement et dans la durée. Perçue comme une menace subversive pour les institutions républicaines et la cohésion nationale, elle pose la question de la capacité de la République à identifier et contrer efficacement cette forme d’entrisme subtil. Reste à savoir comment l’État et la société civile peuvent-ils se prémunir contre cette « menace à bas bruit » tout en renforçant le lien avec la communauté musulmane.


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