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France, Algérie, Tunisie L’entente du mal

La France d’Emmanuel Macron, l’Algérie de Abdelmajid Tebboune et la Tunisie de Kaïs Saïed. Trois pays qui traversent, chacun à sa mesure, des crises profondes et installées dans la durée. Trois pays qui font face à une colère sociale de plus en plus accrue. Trois pays qui n’arrivent pas à redresser leurs économies bancales et au bord de la faillite. Trois pays dirigés par trois présidents coupés des réalités, les leurs et celles du monde où ils bricolent tous les trois dans l’incurable : à savoir la récession, le vide politique, la mégalomanie et l’ajournement de la chute. Trois pays qui ont décidé de sceller une alliance formant un axe isolé sans incidence, naviguant contre-courant, dans un jeu trouble, sur fond de racisme, de xénophobie, de barbouzeries, de corruption et d’aveuglement à tous les niveaux. Un trio défaillant qui a choisi le conciliabule et la fuite en avant en attendant le pire. Radioscopie.

Pour décortiquer cette alliance contre-nature qui lie aujourd’hui Paris, Alger et Tunis, contre le reste de l’Afrique, et surtout contre le Maroc, ennemi désigné qui a coiffé au poteau les trois rivaux se positionnant comme le leader contesté dans la région du Maghreb et en Afrique, il faut analyser la situation économique et politique de chacun des trois pays.
D’abord, la Tunisie, le pays le plus pauvre des trois. Le pays le plus fragile aussi. Menacé de toutes parts, des crises à répétition, une récession économique sans précédent, un vide politique dangereux et une inclination assumée au non-sens et à l’aveuglement politique, dans toutes ses manifestations. Avec Kaïs Saïed, la Tunisie plonge dans le marasme et le chaos à tout-va. Pour le toucher de plus près, voici huit indicateurs cruciaux qui nous donnent le pouls des réalités de la Tunisie en 2023 et qui expliquent pourquoi ce pays est devenu un État vassal de son voisin, l’Algérie. Selon Fayçal Derbel, expert-comptable, universitaire et ancien conseiller de Youssef Chahed, ces huit points ont été déterminants dans la destruction du tissu économique national et le recul de ses fondamentaux. «Nous parlons du déficit budgétaire, du volume des dettes, du taux d’endettement, des effectifs dans la fonction publique, de la rémunération de la fonction publique, de l’inflation, du chômage et du RNDP (Revenu national disponible par habitant)», énumère l’expert, qui fait le bilan de plus de deux décennies pour expliquer la profondeur de cette faillite qui n’en finit pas de balayer les dernières illusions d’un pays au bord de l’explosion.
Sous perfusion

«En 2010, le déficit budgétaire était de 1%. Les dettes publiques s’élevaient à 25,512 milliards, le taux d’endettement était de 38,8%, le nombre de fonctionnaires de 435.487, les rémunérations publiques de 6,876 milliards et le taux de chômage de 13%. L’inflation était pour sa part de 4,4%, le RNDP de 4.210 dollars, soit près de 13.500 dinars par an, et pour finir, les notations souveraines de la Tunisie étaient un Baaa2 selon Moody’s, BBB PS (perspectives stables) par Fitch et A-PS par R&I», explique l’analyste qui fait la comparaison avec ce qu’est la Tunisie aujourd’hui, presque 12 ans plus tard, en parlant d’une chute vertigineuse : «2022, la chute vertigineuse : un déficit budgétaire de plus de 7%, des dettes publiques de 114,142 milliards de dinars, un taux d’endettement de 82,6%, augmentation du nombre de fonctionnaires à 654.922, hausse des rémunérations publiques à 21,573 milliards de dinars, un taux de chômage de 15,3%, un taux d’inflation au mois de septembre de 9,1% et le RNDB/Habitant établi à 3.300 dollars, soit près de 10.600 dinars. En 12 ans, quatre présidents de la République, plus de 11 gouvernements, des centaines de ministres et des milliers de cadres ont chacun une part de responsabilité dans la décennie noire économique de la Tunisie et une économie nationale qui a considérablement reculé ». C’est on ne peut plus clair. Les données sont là, visibles, ne souffrant aucune ombre. Voici donc les réalités d’une Tunisie sous perfusion, qui, en plus d’une décennie, a presque tout perdu : sa stabilité, ses illusions économiques, ses fondements sociaux et les principes de sa politique, qui, aujourd’hui flirte avec le fascisme le plus basique, sous la coupe d’un président qui a décidé de centraliser tous les pouvoirs dans une course sur place pour fuir les graves problèmes qui rongent le corps d’un pays moribond, qui ne peut plus respirer tout seul et qui a besoin du peu d’oxygène que lui distille son voisin algérien.

Au bord de l’explosion

Pour Fayçal Derbel, la situation est aujourd’hui chaotique : «Seulement 11% des employés tunisiens sont « engagés » dans leur travail d’après une enquête réalisée en 2021 par Gallup dans son « Rapport sur l’état de lieu du travail mondial » et dont les conclusions ont été publiées par Havas. La baisse des perceptions de la qualité de vie est un facteur qui nuit au niveau d’engagement au travail des employés. Pour Gallup, les sentiments négatifs peuvent créer une spirale descendante qui nuit à la productivité, à la rentabilité et à la qualité des relations avec les clients de l’entreprise. De ce point de vue, la Tunisie et les Français ont les plus mauvais résultats en matière d’engagement des employés : “seuls 11% des Tunisiens se sentent aujourd’hui enthousiasmés par leur travail et leur lieu de travail, contre 14% au Maroc, 33% en Amérique du Nord et 27% en Asie du Sud, mais seulement 6% des Français». Le lien est fait avec cette France qui veut chapeauter les deux pays maghrébins, à savoir l’Algérie et la Tunisie, alors que l’économie française, elle-même, n’a jamais été aussi en berne, accusant de graves défaillances, dans de nombreux secteurs stratégiques, le tout aggravé par la guerre en Ukraine et la crise énergétique, qui a fait que le président Emmanuel Macron a flirté pendant un temps avec son ami de circonstances, Abdelmajid Tebboune, avant que l’épisode barbouzard de la journaliste Amira Bouraoui, qui a fait voler en éclats la courte lune de miel entre un président français qui donne dans l’amateurisme le plus basique et un dirigeant algérien, qui, lui, fait montre d’une profonde instabilité psychique et humaine. Et au milieu de tout ce magma : «Pour la population tunisienne, l’aggravation de la crise économique que traverse le pays se traduit en premier lieu à la caisse. Malgré les subventions du gouvernement, l’inflation a dépassé les 10% en 2022. Cette hausse des prix, particulièrement forte dans le pays en ce qui concerne la viande, les œufs et les huiles, est liée à la guerre en Ukraine. Le conflit a fait exploser le prix des matières premières et notamment des céréales, utilisées pour nourrir le bétail. En parallèle, les pénuries se sont multipliées dans les rayons pour de nombreuses denrées alimentaires de base comme le sucre blanc, le café ou le riz », comme le souligne Fayçal Derbel. Résultat : entre 2019 et 2021, la dette publique du pays a ainsi crû de 7,5 milliards d’euros, dépassant 32 milliards, soit 85,5 % du PIB.

Gestion catastrophique

Cela se passe de commentaire. Autrement dit, la Tunisie est sous oxygène via le peu de gaz algérien qu’elle reçoit en guise de récompense pour son hostilité déclarée à l’ennemi désigné d’Alger, le Maroc. Un jeu de dupes sur fond de grave crise qui risque de plonger et la Tunisie et l’Algérie dans le chaos absolu. Alors que la France, de son côté, moribonde et tirant la langue, peut toujours s’accrocher à la locomotive Made in Germany.
On comprend mieux aujourd’hui les déclarations, ô combien réalistes, des observateurs tunisiens qui craignent le pire pour un pays souffrant de plusieurs maux et fragilisé en profondeur par des dissensions sociales et politiques, sur fond d’idéologies assassines et autres visions politiciennes rétrogrades. «Très difficile», «catastrophique», «historique», «terrible»… la tourmente économique que traverse la Tunisie n’a jamais atteint un tel niveau, depuis la chute du régime de Zine Al Abidine Ben Ali. «Tous les indicateurs économiques et sociaux, affectés, entre autres, par la crise sanitaire mondiale, flanchent et ne cessent de confirmer le marasme qui perdure d’une année à une autre», affirment plusieurs économistes tunisiens. Dans cette équation inextricable, le chômage pèse de plus en plus lourd et dépasse les 30%. D’après les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), le rang des sans-emplois diplômés de l’enseignement supérieur a atteint les 30,1% contre 28,6% à la même période en 2019. La baisse de l’investissement à 13% et de l’épargne à 6%, au cours de l’année 2020, entrave encore plus la création de richesses dans le pays. En 2022, ces chiffres ont littéralement explosé pour dépasser les prévisions les plus pessimistes. Sans oublier, une accumulation de dettes, orientées vers le paiement des dettes antérieures et non l’investissement. Dans ce sens, la dette extérieure a atteint un niveau record de 92 milliards de dinars (environ 30 millions d’euros).
Une autre preuve pour montrer à quel point le pays n’arrive plus à fonctionner correctement même dans des secteurs où il avait une certaine maîtrise : les phosphates. Dans ce domaine, la Tunisie est passée, en quelques années, du cinquième au douzième rang mondial des pays producteurs.

Kleptocratie

Les facteurs de crise sont si nombreux qu’on peut allonger les pages pour tous les citer et les commenter. C’est dire qu’une décennie après «la révolution», la Tunisie s’embourbe chaque année davantage dans la crise économique et financière. Pour résumer, les causes sont limpides : l’instabilité politique porte un coup fatal à la riposte économique. Ce qui plonge encore plus profondément la Tunisie dans une véritable kleptocratie, avec la corruption, pratiquée à très grande échelle, comme unique monnaie d’échange dans un pays où chacun tente de tirer la couverture sur lui-même. Une fragmentation économique qui répond à une fragmentation politique dans un paysage politique très polarisé, a fait ombrage à l’économie en plongeant le pays dans une crise multisectorielle et protéiforme avec la détresse sociale comme baromètre éruptif marqué par des grèves sans fin, des sit-in qui ont pris d’assaut les rues tunisiennes, malgré le blackout sur les images et sur l’information qui circule au compte gouttes dans un pays de plus en plus fermé sur lui-même. Dans ce paysage de désolation, de très nombreuses entreprises ont déclaré faillite. Ceci, sans compter la fuite des capitaux qui a porté un coup fatal à une Tunisie aux abois. Le tout sous-tendu par une politique dépensière à outrance pour se payer une hypothétique paix sociale, qui s’éloigne chaque jour encore plus : «Les majorations salariales et les nouveaux recrutements dans la fonction publique sont passés de 350 000 en 2011 à plus de 600 000 en 2018/2019, ce qui a entraîné une augmentation vertigineuse de la masse salariale, et éreinté le budget de l’Etat», comme le souligne Wajdi Ben Rajeb, l’économiste tunisien.

 

 

Algérie
L’histoire d’une faillite

La situation inextricable dans laquelle est plongée l’Algérie aujourd’hui remonte à plusieurs décennies, autant dire, depuis l’indépendance du pays de la colonisation française en 1962, à après 132 ans de présence française. Après ce qui s’apparente à une acculturation des Algériens, avec leurs différentes identités et leurs variétés ethniques, la France laisse derrière elle un tel chaos dont les Algériens ne se sont jamais relevés. Un chaos tel que la première action des chefs algériens a été d’ouvrir un front à l’Ouest pour livrer une guerre au Maroc, pays ami, qui a soutenu pendant plus d’un siècle et la résistance algérienne et les mouvements d’indépendance qui se sont succédés dans le pays jusqu’à la déclaration qui aboutit à la sortie des Français en juillet 1962. Pour faire un juste rappel de l’Histoire, tous les chefs algériens, devenus plus tard, président de la république, ont vécu au Maroc, ont été reçus au Maroc, ont reçu de l’argent du Maroc, ont été soutenu logistiquement en armes et an aides humaines, pourtant la réponse des leaders algériens, les Ben Bella, les Boumediene, les Bouteflika et les autres, a été une déclaration de guerre pour ce que les annales de l’Histoire gardent sous le nom de guerre des sables où l’Algérie a essuyé une défaite amère qui nourrit encore aujourd’hui toute la haine qui suinte au palais de la Mouradiya par tous les chefs d’État qui ont dirigé ce pays depuis les années 60 du siècle dernier à aujourd’hui, avec l’arrivée au pouvoir de monsieur Abdelmajid Tebboune.

Vengeance maladive

Aujourd’hui, en 2023, ce désir de vengeance de l’Algérie est exacerbé par l’essor et les progrès que réalisent le Maroc, dans tous les domaines, tant sur les plans politique, économique, social que géopolitique et géostratégique, avec toutes les alliances que Rabat a consolidées avec des puissances mondiales comme les États-Unis d’Amérique qui ont reconnu officiellement par la voix de leur président, Joe Biden, la marocanité du Sahara, comme la Russie qui appuie les visions marocaines dans divers secteurs, comme la Chine qui s’est érigé en partenaire privilégié du pays, comme l’Inde, comme toute l’Amérique Latine, comme les riches pays du Golfe, qui ont fait du Maroc leur allié favori, comme l’Union européenne, malgré quelques couacs de la part de Madrid et de Paris. Le tout avec la politique marocaine qui fait de l’Afrique un pôle économique en passe de devenir l’une des régions les plus prospères de la planète dans les décennies à venir. Sans oublier, bien entendu, la normalisation du Maroc avec l’État d’Israël, qui a été l’allume gaz d’une escalade dangereuses entre Rabat et Alger, avec des menaces et des accusation du côté algériens qui frisent l’absurde et versent dans une aberration et une illogique criarde rendant compte de l’état d’esprit du régime algérien, qui essuie camouflet sur camouflet, en continuant de serrer son implacable étau sur un peuple algérien qui souffre, qui ploie sous le joug d’une junte militaire, qui dirige de main de fer, dans une dictature assumée, le sort de dizaines de millions de personnes qui vivent dans la pauvreté, dans la précarité et dans un désespoir grandissant chaque jour davantage tant tous les horizons sont bouchées dans un état militaire et policier, qui ne connaît en guise de réponse aux attentes et aux revendications des Algériens que la loi de la matraque et de l’oppression.

Terrorisme d’État

Pour des populations qui ont vécu la guerre civile des années 1990, avec les 200 000 victimes du terrorisme et de la répression militaire, ce vent d’espérance qui a soufflé avec ce que nous nommons communément «printemps arabes» a été avorté dans l’œuf, par la violence et la loi des représailles. Une situation extrême qui a culminé à un point de non-retour avec le règne interminable d’un président à vie, monsieur Abdelaziz Bouteflika, qui même mourant, ayant perdu toutes ses capacités mentales avait continué à diriger en fantôme, sur sa chaise roulante, plongé dans le mutisme, dans la surdité et dans l’hébètement. Un simulacre de règne par un dirigeant qui a toujours voulu être consacré monarque, appuyé en cela par un régime militaire où les généraux dictent toutes les lois et rythment la vie politique réduite à son minimum, par des privations, des exactions, des interdictions et des verdicts sommaires réduisant au silence toutes les voix dissidentes dans un pays où il n’y a plus aucune place pour les libertés individuelles. La même voie que suit aujourd’hui Abdelmajid Tebboune, coupé du monde, isolé, irrationnel et donnant de forts signes de sénilité.

Au bord de l’explosion

Voici les réalités flagrantes d’un État au bord du gouffre, un pays qui traverse de graves et profondes crises intérieures, avec des populations qui sont aujourd’hui prêtes à tout pour changer de destin, quitte à en mourir. Des populations qui savent que leur pays aurait pu devenir l’un des États les plus riches et les plus prospères du monde, grâce à la manne pétrolière et gazière qui assure au pays des centaines de milliards de dollars en devises. Pourtant, les Algériens veulent partir, ils veulent quitter leur terre et s’aventurer dans la Méditerranée en quête d’une autre vie, sous d’autres cieux. Des Algériens qui manquent de tout, dans un pays qui les maintient sous sa coupe en les privant de tout. Un pays si coupé des réalités que quand il est frappé par des incendies n’a même pas pu en venir à bout, parce qu’il manque cruellement d’infrastructures, de technologie et de moyens dédiés à ce type de catastrophes naturelles. Une débâcle pour un pays qui dépense des milliards de dollars, chaque année en équipements militaires, en chars et en avions de combat, préparant encore et toujours une nouvelle guerre contre l’ennemi désigné, ce voisin marocain, qui sert d’exutoire à chaque fois que les crises internes se font entendre, à chaque fois que le peuple grogne, à, chaque fois que l’ordre édicté et imposé risque d’imploser emportant dans ses sillages les derniers relents d’une dictature qui a fait son temps.
Chaos ajourné

Aujourd’hui, le bilan de l’Algérie ne souffre aucune ombre : une économie moribonde, une politique discordante et passéiste, une société en effervescence, une culture qui se meurt et un peuple sacrifié sur l’autel des pétrodollars, pour le compte d’une minorité criminelle dont le sort devrait être en toute logique, le Tribunal pénal international pour répondre de tous ces assassinats d’opposants, des procès sommaires et expéditifs pour se débarrasser des leaders d’opinion qui ont cher payé leurs rêves d’une Algérie à visage humain. Sans oublier une véritable enquête pour déterminer comment tout un régime a autorisé l’assassinat de 200 000 citoyens en toute impunité. Mais il faut dire que cette impunité est imposée par le poids des barils de pétroles et des gazoducs, ces mêmes produits qui pourront voir débouler certaines puissances étrangères pour semer le chaos dans le pays et s’emparer des hydrocarbures comme nous avons pu le voir dans des pays tout aussi désaxés comme la Libye, comme l’Irak, comme le Yémen et d’autres. La roue de l’Histoire tourne et elle est implacable. Tout porte à croire aujourd’hui que l’Algérie pourrait livrer une guerre ouverte au Maroc ou alors par polisario interposé, mais ce sera sans dernier sursaut avant la chute finale.

France : Quand l’Afrique s’insurge

Dans un climat mondial en profondes mutations, l’Afrique décide finalement de prendre son destin en main et de ne plus se laisser exploiter par les anciens colonisateurs, notamment la France, qui multiplie, sous l’ère Macron des effets de manche disant une chose et son contraire, prêchant le faux pour semer le faux, manipulant les États en les remontant les uns contre les autres, s’ingérant ouvertement dans les affaires internes d’États africains souverains qui n’acceptent plus ni la tutelle de Paris ni ses anachroniques leçons de morale.
Autrement dit, la coupe est pleine. Et elle a débordé de partout éclaboussant les relations entre plusieurs pays africains et l’Europe, avec la France en ligne de mire, avec une politique rétrograde du président français, qui fait montre d’un manque d’expérience criard pensant encore que les Africains sont les vassaux des Français recyclant des visions hégémonistes éculées. San oublier les échecs cuisants au Mali, en Côte-d’Ivoire et dans toute la région du Sahel, qui une plaie ouverte causée par une France en parfait décalage avec l’Histoire. Avec la méthode Macron qui ne fait que nuire aux relations futures avec l’Afrique, Paris, qui a déjà perdu du terrain en Afrique, est en passe de perdre le peu de crédibilité qui lui restait.

Une France rétrograde

De Nicolas Sarkozy qui avait dit que «l’homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire» à Emmanuel Macron qui dit que «Notre pays est souvent attaqué. Et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et par des manipulations. Et le continent africain en est le meilleur laboratoire» oubliant toutes les dérives postcoloniale, avec une politique nommée Françafrique, qui a favorisé le pillage des anciennes colonies, favorisant des dictatures et faisant fi des droits de l’Homme, cheval de bataille de Paris à chaque fois qu’il est question des relations avec le Maghreb, le Sahel ou l’Afrique de l’Ouest. Tout ce passif vient s’ajouter à ce que précise le politologue ivoirien Sylvain Nguessan : «Les discours de Sarkozy à Dakar, de Macron à Ouagadougou ; la guerre en Côte d’Ivoire ; les résultats décourageants de la campagne contre le terrorisme… Les questions liées à la monnaie, à la dette, au soutien aux dictateurs locaux et aux mots mal choisis». C’est l’échec flagrant d’une diplomatie aux abois. C’est aussi le résultat d’une vision politique qui n’a pas su apprendre des erreurs du passé en établissant des relations saines avec une Afrique qui a changé d’état d’esprit, qui croit en la coopération Sud-Sud, qui a trouvé d’autres partenaires plus solides et plus respectueux comme la Chine ou encore la Russie.

Le niet africain

Ce malaise profond explique aujourd’hui que des voix africaines des quatre régions du continent se lèvent et affirment leur refus en disant un « Non » massif et franc à la politique française en Afrique. La rue africaine suit le mouvement et les populations accusent la France de leurs déboires, de leur précarité, de son soutien aux régimes tyranniques, d’avoir fermé les yeux sur les exactions et les dérives de plusieurs régimes soutenus par Paris malgré les faits, qui même camouflés restent des faits. Ce n’est pas anodin qu’au Burkina, on change le nom de l’avenue Charles De Gaulle par Thomas Sankara. Tout un symbole pour ces Africains qui disent : « Ça suffit ». Mais la France est-elle capable d’entendre la voie de la raison face aux réalités africaines d’aujourd’hui. Una Afrique qui veut des partenariats et refusent les aides. Une Afrique qui veut que l’on traite avec elle d’égal à égal. Une Afrique qui veut bien tourner la page noire des colonialismes, mais qui n’oublie pas. Mais, il ne faut pas perdre de vue dans cette équation à plusieurs degrés que la France est au pied du mur. Elle traverse sa pire crise économique depuis plus de vingt ans, avec la grogne sociale qui monte au créneau, avec des scandales politiques, avec une crise énergétique majeure, le tout sous-tendu par une récession que l’on tente de colmater en bricolant dans l’incurable. C’est dans ce sens que Paris s’acharne, contre toute logique et bon sens, à vouloir grignoter encore le maximum possible avant de se faire éjecter définitivement de l’Afrique. Cela rejoint les paroles de Jared Diamond, dans «Effondrement» : «Des économistes justifient rationnellement ce souci exclusif des profits à court terme en arguant qu’il peut-être de meilleur aloi de récolter une ressource aujourd’hui que demain, dès lors que les profits d’aujourd’hui peuvent être investis et que les intérêts de cet investissement entre aujourd’hui et demain tendent à rendre la récolte d’aujourd’hui plus valable que celle de demain. Quitte à ce que les conséquences néfastes soient supportées par la génération à venir, qui, par définition, n’est pas encore ici pour faire droit à une prospective à long terme.»
Pour la France, la situation politique et économique n’a jamais été aussi désastreuse. Pire, la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 montrent d’autres points faibles de cette économie à la traîne, en comparaison avec ses voisins allemand et espagnol. Dans cette terrible conjoncture, l’économie française s’embourbe dans des déficits à tous les niveaux. Un an après la guerre en Ukraine, la crise énergétique sévit dans les différents départements de l’Hexagone, avec comme indicateur de la faillite, les coupures d’électricité qui marquent le début de l’année 2023. Du jamais vu pour une France qui tente encore de faire illusion sans y arriver étant en queue de peloton dans une zone euro où, chacun, aujourd’hui, joue solo. C’est pour cette raison majeure que Paris jette son dévolu sur Alger et Tunis. D’un côté le gaz. De l’autre, les phosphates. Avec, comme monnaie d’échange : une guerre ouverte et tripartite contre le Maroc, qui file, avec d’autres alliances, plus solides, plus crédibles et plus stables.


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