Fouzi Lekjaa clarifie le financement des projets du Mondial 2030
LA VÉRITÉ
Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a tenu à dissiper les malentendus entourant le financement des infrastructures liées à la Coupe du monde 2030, affirmant que ces dépenses ne relèvent pas du budget général de l’État. Il a également rappelé la place prioritaire du secteur de la santé dans la feuille de route nationale.
Face aux députés de la Commission des finances à la Chambre des représentants, Fouzi Lekjaa a répondu aux interrogations concernant le coût des projets liés au Mondial 2030, notamment la construction ou la rénovation des stades.
Le ministre a précisé que « le coût global lié au Mondial s’élève à environ 3 milliards de dirhams, dont 1,6 milliard destiné à l’Office national des chemins de fer », tout en soulignant que ces montants ne sont pas issus du budget général de l’État.
Il a insisté sur le fait que la logique des investissements engagés dépasse le cadre strictement sportif : « L’essentiel pour notre pays est la réalisation de ces projets, que nous accueillions ou non la Coupe du monde », a-t-il déclaré, rappelant que ces infrastructures auront un impact direct sur la croissance, l’emploi et l’aménagement du territoire.
Selon lui, l’objectif stratégique est de relier le nord au sud et l’est à l’ouest du royaume, une condition indispensable au développement équilibré du pays. Ces projets s’inscrivent dans une perspective de long terme, avec 2030 comme horizon structurant.
Interrogé sur les priorités gouvernementales, notamment en matière de santé, Lekjaa a réaffirmé que le développement des infrastructures sportives ne se fait pas au détriment des services essentiels.
« Nous avons rénové le stade Moulay Abdellah en un temps record ; mais lorsque nous avons voulu construire un centre hospitalier universitaire, nous avons également pu le faire dans un délai très court », a-t-il souligné.
Le ministre a ajouté que le Maroc ne saurait suspendre ses projets structurants sous prétexte de priorités concurrentes : « Si nous annulions la Coupe du monde, devrions-nous cesser de moderniser les aéroports ou de réformer le système de santé ? Bien sûr que non.»
Répondant également à certaines polémiques, il a évoqué des campagnes de désinformation cherchant à semer le doute sur les capacités du Maroc depuis sa victoire face à ses concurrents pour l’organisation de la CAN.
Pour lui, la Coupe du monde 2030 représente un catalyseur de développement, elle permet d’accélérer la réalisation de projets qui, sans cette échéance, auraient été retardés jusqu’en 2031 ou 2032.
Lekjaa a rappelé que le dossier marocain, présenté conjointement avec l’Espagne et le Portugal, a obtenu l’approbation unanime de la FIFA, et qu’il comprend des engagements précis, notamment en matière de santé publique et de sécurité sanitaire.
« L’organisation du Mondial ne peut se faire que si notre système de santé répond aux normes requises pour les soins, les urgences et les services destinés aux joueurs comme aux spectateurs », a-t-il conclu.
Si la vision présentée par le ministre met en avant la cohérence du projet et la portée stratégique du Mondial 2030, une exigence demeure, celle du contrôle rigoureux de la dépense publique, en particulier dans le secteur de la santé.
Le Maroc ne peut pas se permettre de briller sur la scène internationale sans d’abord répondre pleinement aux attentes de ses citoyens. Les hôpitaux, les services d’urgence et la qualité des soins constituent le premier front de la crédibilité nationale.
Accueillir la Coupe du monde suppose, avant tout, de garantir les standards sanitaires exigés par cet événement planétaire. Mais au-delà des exigences de la FIFA, il s’agit d’une responsabilité morale et politique envers le citoyen marocain.
En cela, la transparence budgétaire et le suivi des dépenses publiques dans ce secteur devraient être au cœur du débat non pas pour freiner la dynamique du développement, mais pour lui donner toute sa légitimité.
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