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Face à la crise mondiale des céréales, le blé indien se fait le salvateur

LA VÉRITÉ / MAP


Si la crainte d’une pénurie mondiale du blé a fait exploser le cours de cette céréale, mettant au péril les réserves notamment des pays pauvres les plus dépendants, l’Inde en a trouvé une aubaine pour renflouer les revenus des petits agriculteurs et leurs familles qui représentent près de la moitié des 1,3 milliard d’habitants mais aussi de s’imposer plus que jamais en un important acteur mondial de l’or jaune.

En ces temps de pénurie alimentaire et de hausse des taux d’inflation presque partout dans le monde, les entrepôts indiens regorgent de céréales et les agriculteurs du pays se préparent pour une nouvelle récolte record. Alors que les exportations ukrainiennes de blé sont en chute libre du fait de la guerre qui fait rage dans ce pays européen depuis février dernier, les pays concurrents dont l’Inde connaissent une augmentation significative des exportations de blé. En Inde, la récolte de blé de cette année est fixée à un record de 111,3 millions de tonnes, ce qui en fait la sixième saison consécutive où le pays, deuxième producteur mondial de blé après la Chine, a produit un excédent. Après la diplomatie du vaccin qui a permis à New Delhi, à la faveur de ses dons et ses ventes de vaccins, de raffermir ses liens avec plusieurs pays en Asie et ailleurs, vient celle du blé ! La bonne récolte a poussé le Premier ministre indien, Narendra Modi à proposer de “fournir des stocks alimentaires au monde si l’Organisation mondiale du commerce le permet”. “Aujourd’hui, le monde est confronté à une situation incertaine. Les réserves alimentaires mondiales diminuent. L’essence, le pétrole et les engrais sont difficiles à se procurer. Tout le monde veut sécuriser ses stocks après le début de la guerre Russie-Ukraine”, considère le PM indien. En fait, les exportations de blé de l’Inde ont atteint 7,85 millions de tonnes au cours de l’exercice clos en mars, un record et une forte augmentation par rapport aux 2,1 millions de tonnes de l’exercice précédent. Désormais, le monde se tourne vers l’Inde. Dans ce sens, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Piyush Goyal, a fait savoir qu’entre deux et trois millions de tonnes de blé ont été exportées au cours des dernières semaines, et qu’un contrat d’exportation de trois à trois millions et demi de tonnes de blé a été signé pour le trimestre avril-juin. L’année dernière, a-t-il rappelé, le gouvernement a acheté un record de 43,34 millions de tonnes de blé auprès des agriculteurs locaux, bien plus que la quantité dont il a besoin pour le programme de protection sociale. Cette année, les achats du gouvernement devraient chuter, selon des analystes, car les commerçants privés offrent aux agriculteurs un prix plus élevé que le prix du gouvernement, ce qui laisse un excédent plus important pour l’exportation. Outre le blé, l’Inde a pu s’assurer une production rizicole de 122 millions de tonnes, de même que le colza, cette graine avec sa forte teneur en huile dont la production s’est établie à 10,1 millions de tonnes. De toute évidence, l’agriculture en Inde demeure un important moteur économique dont dépend près de 60 % de la population active, soit environ 263 millions de personnes. Néanmoins, le secteur agricole fait face toujours à plusieurs défis liés notamment, aux pressions croissantes sur les forêts, aux méthodes de production peu modernisées et aux conflits pour l’eau d’irrigation entre communautés et États fédérés. Au-delà de la dépendance à la mousson, qui contribue en moyenne à 80 % des précipitations annuelles, l’agriculture indienne est susceptible d’être fortement affectée par les effets du changement climatique exacerbés par la hausse prévue de la température de plus de 2°C d’ici 2050.


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