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Exportations automobiles : Accélération de la relance après un début d’année difficile

Par Fayçal El Amrani


Pilier des échanges extérieurs, le secteur automobile traverse un repli conjoncturel en ce début 2025. Mais les fondamentaux restent solides. Entre amélioration des flux logistiques, diversification des débouchés et percées stratégiques comme celle conclue avec l’Égypte, la reprise se précise.

Le premier trimestre a démarré sur une baisse sensible des performances. Les exportations se sont établies à 37,4 milliards de dirhams, contre 40,5 milliards un an plus tôt, soit un recul de 7,8 %. Cette correction intervient après une année 2024 exceptionnelle, avec 157 milliards de dirhams exportés, en hausse de 6,3 % sur un an.

Les perturbations logistiques se confirment, notamment au port de Tanger Med, où les délais d’embarquement s’allongent en raison de la saturation des quais et de la rareté des conteneurs. À cela s’ajoutent les tensions dans le Canal de Suez et une baisse de la demande sur plusieurs marchés européens, en particulier l’Allemagne.

Tous les segments ne sont pas affectés de la même manière. La construction automobile recule fortement, à 13,7 milliards de dirhams au T1 contre 17,9 milliards l’an dernier, soit –23,7 %. À l’inverse, le segment du câblage poursuit sa croissance avec 14,4 milliards de dirhams exportés, en hausse de 2,4 %.

Les autorités ont enclenché un plan de soutien, incluant le dispositif Fast Track Export pour fluidifier les opérations douanières. Des guichets dédiés ont été mis en place à Tanger Med. Parallèlement, les efforts de prospection se poursuivent sur de nouveaux marchés en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

Percée stratégique vers l’Égypte : un nouvel axe pour la relance industrielle

Dans cette dynamique de diversification, un accord commercial a été conclu avec l’Égypte pour l’exportation de 3 000 véhicules par an. L’initiative s’inscrit dans une volonté de rééquilibrer les échanges, alors que la balance reste très largement excédentaire en faveur du partenaire égyptien. En 2024, les exportations vers ce pays n’ont atteint que 41,9 millions de dollars, contre 896,5 millions dans l’autre sens.

Au-delà de la dimension commerciale, le partenariat ouvre la voie à une coopération industrielle renforcée. Une trentaine d’entreprises égyptiennes ont exprimé leur intérêt pour implanter des unités de production dans les filières connexes : composants plastiques, faisceaux, électronique embarquée. Ce mouvement vient conforter l’attractivité de la plateforme industrielle locale, déjà structurée autour d’un réseau d’équipementiers de premier plan.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce a souligné, à ce sujet, l’objectif de faire émerger l’écosystème automobile le plus intégré et compétitif de la région, avec un positionnement affirmé sur l’électrification et les nouvelles mobilités. Les perspectives ouvertes par cette coopération sud-sud vont au-delà du seul chiffre des véhicules exportés, pour s’inscrire dans une logique de corridor industriel à moyen terme.

Cap sur l’électrique et montée en gamme industrielle

Du côté des constructeurs, les signaux de confiance se maintiennent. Stellantis continue de renforcer les capacités de production de son site de Kénitra, désormais calibré pour dépasser les 250 000 unités par an. L’accent est mis sur les modèles hybrides et électriques, destinés à l’export. Renault poursuit pour sa part l’intégration locale de ses chaînes, avec une couverture commerciale sur plus de 70 marchés à partir des usines de Tanger et Casablanca.

En dépit des turbulences conjoncturelles, le secteur dispose d’atouts structurels solides : écosystème intégré, proximité logistique avec l’Europe, capital humain qualifié et orientation vers les standards internationaux. La correction du début d’année apparaît dès lors comme un ajustement, plus qu’un retournement de cycle. Chiffres-clés du secteur automobile

 

 

      • 157 Mds DH : valeur des exportations en 2024, en hausse de 6,3 % sur un an
      • 37,4 Mds DH : niveau atteint au 1er trimestre 2025, contre 40,5 Mds en 2024
      • –7,8 % : baisse globale des exportations sur le T1 2025
      • –23,7 % : recul du segment construction automobile (13,7 Mds DH)
      • +2,4 % : progression du câblage (14,4 Mds DH au T1)
      • 3 000 véhicules/an : volume prévu à l’export vers l’Égypte
      • 41,9 M$ / 896,5 M$ : valeur des exportations bilatérales (vers/depuis l’Égypte)
      • 30 entreprises : groupes égyptiens intéressés par une implantation industrielle
      • 250 000 unités/an : capacité du site Stellantis à Kénitra

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