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Exercices militaires Maroc/USA: African Lion, l’Algérie panique

Abdelhak Najib


Les manœuvres militaires entre le Maroc et les États Unis d’Amérique, avec la participation d’Israël, lancées conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des Forces Armées Royales, se déroulant jusqu’au 16 juin 2023, consacrent la 19ème édition de l’exercice «African Lion». La 19e édition de l’exercice « African Lion » mobilise près de 8000 soldats en provenance de 18 pays.
Une édition qui se tient dans un climat de graves tensions avec l’Algérie qui ne voit pas de bon œil la solidité des relations entre Rabat et Washington, d’un côté, et la présence de Tel-Aviv dans ce trio désormais soudés, d’un autre côté. Ce qui explique le déploiement sans précédent des troupes algériennes le long des frontières avec le Maroc.

Tout commence le 5 juin 2023, quand au siège de l’État-Major de la Zone Sud à Agadir, une cérémonie d’ouverture a été organisée pour inaugurer le lancement officiel de l’exercice multinational interarmées, African Lion, en présence des représentants des pays participants dont les principales forces sont le Maroc et les USA, avec Israël comme invité. Le thème de cet exercice et les différentes activités au programme de cette 19ème édition ont été présentés, notamment l’exercice de planification opérationnelle pour les cadres des États-Majors de la “Task Force”, les exercices tactiques terrestres, maritimes, aériens et combinés, de jour et de nuit, un exercice combiné des forces spéciales, les opérations aéroportées, l’Hôpital militaire de campagne prévoyant des prestations chirurgicaux-médicales au profit de la population, et les exercices de lutte contre les armes de destruction massives. Ces manoeuvres qui ont lieu dans sept régions du Maroc, à savoir : Agadir, Tan-Tan, Mehbes, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit, l’exercice “African Lion 2023” sont un rendez-vous annuel qui contribue à consolider la coopération militaire maroco-américaine et également à renforcer l’échange entre les forces armées de différents pays en vue de promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région. La nouveauté de cette édition est la participation des officiers de la Brigade Golani, une unité d’infanterie d’élite de l’armée israélienne : «C’est la première fois que l’armée israélienne participe à cet exercice interarmées organisé au Maroc », comme l’a précisé le porte-parole de l’armée israélienne pour les médias arabes, Avichay Adraee. La brigade Golani que l’on nomme également la Première Brigade, est une brigade d’infanterie subordonnée à la 36ème division et traditionnellement associée au Commandement nord. La brigade est constituée de cinq bataillons : deux (les 12e et 13e) remontent à la création de la brigade ; un autre (le 51e) a été transféré de la 5ème brigade Guivati et deux bataillons sont des unités de forces spéciales.
La même semaine a connu un autre fait d’armes important pour les forces armées marocaines. Il s’agit de la cérémonie de remise des diplômes pour une promotion de pilotes de drones marocains, qui s’est tenue à Pékin, début juin 2023. En effet, des pilotes marocains ont reçu une formation à la conduite des drones de combat chinois Wing Loong II, version améliorée du drone Wing Loong 1 (véhicule aérien sans pilote) dans la catégorie MALE (Medium-Altitude Long-Endurance) conçu et fabriqué en Chine par l’Aviation Industry Corporation of China (AVIC). Le Wing Loong 2, fabriqué en Chine par Aviation Industry Corporation of China (AVIC), embarque 400 kg de munitions à guidage de précision et peut donc transporter 12 bombes ou missiles à guidage laser. Le Wing Loong 2 peut voler pendant 20 heures et atteindre une vitesse de pointe de 370 km/h. Sa portée opérationnelle est de 1 500 km et il est équipé d’un système de communication par satellite.
Une autre alliance militaire de taille pour Rabat, qui ajoute à la panique de l’Algérie qui a renforcé de manière inédite le déploiement de ses troupes le long des frontières avec le Maroc. Une concentration de soldats et d’armes lourdes qui fait dire à plus d’un observateur qu’Alger s’est déjà lancé dans les préparatifs d’une autre guerre contre Rabat.

Bruits de bottes
Face à la consolidations des relations militaires entre Rabat-Washington, Pékin et Tel-Aviv, les généraux algériens ont donné leurs ordre pour renforcer leurs positions tout au long des lignes de démarcation avec le voisin de l’Ouest, en positionnant plus de contingents militaires, plus d’armes, plus de blindés, et ce, même au niveau des camps de Tindouf, où le pouvoir militaire algérien séquestre des milliers de personnes, en dehors des lois internationales sur la protection des populations des camps, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis plusieurs décennies. Cela s’est traduit par des exercices militaires fin 2022 et début 2023 suivant la logique du surarmement algérien avec des achats massifs de systèmes d’armes se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Une course effrénée à l’armement qui répond à l’augmentation des budgets de défense que le gouvernement algérien a décidé d’approuver avant la fin 2023. Il est question d’une augmentation de 130% des dépenses de défense. Autrement dit, on passe des 10 milliards de dollars US que l’Algérie a eu l’habitude d’investir au cours de la dernière décennie, à 23 milliards de dollars US. C’est dans ce sens que le régime algérien a négocié avec la Russie un contrat militaire de 12 milliards de dollars. Les spécialistes parlent de l’acquisition par l’Algérie du chasseur de Sukhoi, le Su-75 Checkmate. L’Algérie envisage d’ailleurs, selon les déclarations de Saïd Chengriha, de devenir le premier acheteur international de ce chasseur furtif. Une arme certes sophistiquée mais qui accuse un retard curieux et un manque de tests probants qui viennent jeter un peu d’ombre sur l’efficacité de ce chasseur surtout après le camouflet commercial du Sud-57. Pourtant, cette arme est, à la base, destinée et conçue pour rivaliser directement avec les F-22 et F-35 américains de Lockheed Martin. Ces commandes à la Russie entrent également dans le projet de modernisation des armées algériennes souffrant de vieillissement du matériel et de la vétusté de presque tout l’arsenal militaire, stocké dans des étendues désertiques en proie au sable et à la rouille. Pour de nombreux observateurs, l’armée algérienne a besoin d’une modernisation générale. D’ailleurs, cela s’est montré avec clarté lors du défilé des forces armées algériennes pour les célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance du pays. Un défilé qui a fait dire à plus d’un spécialiste qu’Alger manque de nouveaux systèmes d’armes, puisque l’Algérie utilise encore de vieux BMP-1 et 2, qui sont de véritables survivants de la guerre froide, utilisées aujourd’hui sur le sol ukrainien montrant toutes leurs limites. Dans cette optique, les généraux algériens puisent dans les réserves monétaires du pays et multiplient les commandes à d’autres pays, comme la France, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud… dans le but affiché de renouveler toutes les lignes de son armée, qui se déploie depuis quelques semaines sur les frontières avec le Maroc dans une escalade unilatérale d’un conflit larvé avec Rabat, qui tend toujours la main au voisin de l’Est pour venir au Maroc parler directement et jouer carte sur table pour régler tous les différends qui divisent les deux pays voisins.

Provocations
Sur fond de profonde crise qui touche tous les domaines et tous les rapports entre le Maroc et l’Algérie, avec une escalade des hostilités du côté algérien, multipliant les accusations à l’encontre de son voisin marocain, l’armée algérienne a effectué entre 2020 et début 2023, plusieurs manœuvres navales, dans une zone très proche de la frontière avec le Maroc. Ces opérations militaires, qui ont vu la participation de sous-marins algériens, ont été interprétées par la communauté internationale comme une dangereuse provocation de la part de l’armée algérienne qui donne des signes très inquiétants et préoccupants en ce qui concerne l’avenir de la région et la stabilité dans le Maghreb. Des manœuvres militaires qui surviennent après deux décisions extrêmes prises unilatéralement par le régime algérien, à savoir, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, ensuite la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions marocains, militaires et civils.

Dans ce sens et pour marquer la propagande, la télévision algérienne a montré des images de ces exercices militaires qui ont eu lieu sur Mers El-Kébir, considérée comme la plus grande base navale algérienne située sur la côte de la ville d’Oran. Cette base est également appelée la Façade maritime Ouest, car elle couvre les côtes frontalières avec le Maroc. Ces manœuvres de grande envergure ont connu «la participation de sous-marins qui simulent une véritable bataille contre l’ennemi dans les profondeurs de la mer», comme nous avons pu le lire dans un communiqué émanant du ministère algérien de la Défense. Ces exercices ont été supervisés par Saïd Chanegriha, chef d’Etat-major de l’Armée algérienne, et le général-major Mahfoud Benmedah, Commandant des Forces navales qui ont qualifié ces exercices de grand succès visant à montrer à quel point l’armée algérienne est prête à lancer des attaques contre ses ennemis sous-entendant le Maroc. Pour les militaires algériens, ces manœuvres entrent dans le cadre de l’entraînement des forces navales à des opérations de combat proches de la réalité et de l’évaluation de la maîtrise du système d’armement moderne. L’État-major algérien a même précisé que «des missiles et des torpilles ont été lancés à partir du sous-marin Djurdjura contre des objectifs maritimes, qui ont été détruits avec succès». Il faut ici rappeler que l’Algérie possède 8 sous-marins, dont la plupart sont de fabrication russe. Ce qui fait dire aux responsables de l’armée algérienne que pour l’année 2021, dans la classification des armées dans le monde, l’Algérie occupe la 15ème place mondiale et la première en Afrique et dans le monde arabe, s’agissant de l’armement sous-marin. En tout état de cause, ces exercices militaires à répétition, alèrtent au plus haut point toutes les chancelleries européennes et surtout l’Administration américaine, qui a déploré de tels provocations et un tel timing sur fond de grave crise entre les deux pays voisins, le Maroc et l’Algérie. Cette dernière multiplie les actions hostiles et les provocations programmant d’autres manœuvres dans le Sud du pays, aux frontières avec le Maroc. Dans cet esprit, il faut aussi rappeler que l’Algérie est en train de se doter d’autres armes de combat, notamment des drones, puisque Alger déploie déjà six types de drones dont quatre d’attaque. Elle a aussi passé commande de 24 drones WingLoong II auprès du Chinois AVIC. Il s’agit là de drones de combat qui sont équipés de missiles, qui ciblent, détruisent et reviennent à leur base. Une course à l’armement aberrante qui défie toute logique pour une Algérie exsangue, qui ploie sous des crises économiques et sociales de plus en plus graves, avec le spectre du chaos qui se précise chaque jour davantage.


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