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Escalade du conflit avec les étudiants en médecine : Des coups, une année perdue et un procès devant les juges

Par Sanae El Amrani


Quelle tragédie que celle de ces milliers d’étudiants en médecine qui passent par toutes les humiliations, alors qu’ils sont censés être appelés à devenir des médecins ayant fait le serment d’Hippocrate pour occuper une place dans la société apportant des soins et protégeant les populations.

Un médecin étant l’un des piliers d’une société dont la mission participe de cette protection sociale prônée d’ailleurs par le ministère de la santé dont le titulaire est d’abord un médecin avant d’être investi de la mission de ministre.

Tout comme le ministre de l’Enseignement supérieur était lui aussi étudiant fréquentant les campus avant de devenir responsable du destin de 24 000 étudiants livrés en pâture à toutes les formes de mauvais traitements.

Affrontements avec les forces de l’ordre, jets d’eau, bousculades, crachats, coups et blessures avant de finir en garde à vue et d’être déférés devant les juges pour un procès en vue : «C’est incroyable ce qui arrive à ces étudiants, explique un ancien chef de service au CHU de Casablanca.

Réserver un traitement aussi violent à de futurs médecins, les rouer de coups, les traîner en justice après leur avoir fait perdre une année de leur vie, c’est une honte pour toute la profession et pour toutes les facultés de médecine de notre pays.

C’est triste comme on porte au nues aujourd’hui des analphabètes et des incultes, des célébrités de pacotille, qui font tant de mal à cette société, et on écrase la force vive de notre nation, sa jeunesse estudiantine, et à plus forte raison, ses futurs médecins».

En effet, le procureur du Roi auprès du tribunal de première instance de Rabat a annoncé le 27 septembre 2024, la mise en examen de 28 étudiants en médecine, internes et résidents, tous placés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour “des accusations liées à la participation à des manifestations non autorisées et à la résistance aux forces de l’ordre”.

La première audience de leur procès est prévue le mercredi 23 octobre 2024. Face à cette escalade qui mène tout le monde dans l’impasse, l’Union nationale des étudiants en médecine a exprimé son refus absolu de faire l’objet d’arrestations « sommaires », comme celles qui ont eu lieu lors des manifestants “pacifiques” des étudiants, à Rabat.

Pour l’organisation, la répression subie et l’usage de la force pour étouffer “leurs revendications légitimes” sont inacceptables. Elle demande aux autorités de cesser ces mesures “répressives” et d’entamer immédiatement un dialogue ouvert et constructif avec les étudiants pour éviter que ce bras de fer ne dégénère en un conflit encore plus grand.

Surtout que le pays est secoué par des grèves touchant plusieurs secteurs faisant boule de neige à un moment où la crise sociale prend de plus en plus d’ampleur, face au silence de l’Exécutif, souvent interprété comme une marque de désintérêt pour les problèmes qui frappent de plein. Fouet les populations marocaines.


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