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Entre Pékin et Washington, Rabat trace une ligne d’équilibre au service de ses priorités souveraines

Diplomatie marocaine : l’art de l’équilibre

Par Yassine Andaloussi


Par un jeu d’équilibrisme diplomatique finement mené, le Maroc parvient à se positionner comme un acteur stratégique incontournable sur l’échiquier international, tissant des relations aussi solides qu’agiles avec les deux grandes puissances que sont la Chine et les États-Unis.

C’est du moins ce que souligne récemment un article du New York Times, mettant en lumière l’approche singulière de Rabat, façonnée par une volonté ferme de préserver, voire de renforcer, ses intérêts nationaux – au premier rang desquels figure la question du Sahara.

Le Royaume ne se contente pas d’entretenir des liens bilatéraux classiques. Il bâtit, pierre après pierre, une architecture diplomatique fondée sur la diversification des partenariats, sans jamais sacrifier sa ligne de souveraineté. Non seulement Rabat renforce sa coopération économique et militaire avec Washington, mais il développe également des échanges soutenus avec Pékin, notamment en matière d’investissement, d’infrastructures et de santé. En sus, le Maroc participe activement aux forums multilatéraux chinois, tels que le Forum sino-africain, tout en demeurant un partenaire stratégique clé de l’OTAN et des pays du G7.

 

Une souveraineté affirmée, entre prudence stratégique et partenariats ciblés

De ce fait, la diplomatie marocaine s’apparente à une chorégraphie subtile. Si les États-Unis restent un allié indéfectible sur le dossier du Sahara, notamment depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ce territoire en 2020, la Chine n’est pas en reste. Pékin, tout en adoptant une position de neutralité de principe, s’abstient de toute hostilité envers la position marocaine, ce qui traduit, en creux, une forme de reconnaissance implicite des équilibres régionaux voulus par Rabat.

Parallèlement, le Royaume consolide son ancrage africain. L’adhésion croissante de pays subsahariens à la position marocaine sur le Sahara s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération Sud-Sud, soutenue tant par des initiatives économiques concrètes que par une diplomatie religieuse et culturelle assumée. Cette orientation panafricaine s’accompagne d’un retour progressif et maîtrisé vers les instances régionales, à l’instar de la CEDEAO, dans le cadre d’une stratégie globale d’intégration continentale.

 

Une puissance régionale qui s’affirme sans s’aligner aveuglément

Dans ce contexte, Rabat ne joue pas un camp contre un autre. Il choisit de jouer sa propre carte. Une carte marquée du sceau de la souveraineté, de la stabilité et de l’indépendance stratégique. Car si le Maroc écoute, il décide seul. Cette ligne de crête, qui pourrait sembler périlleuse, s’avère au contraire être un levier de puissance tranquille. Elle permet au Royaume de s’imposer comme une puissance moyenne à vocation internationale, capable de dialoguer avec tous sans jamais se soumettre à quiconque.

La lecture que propose le New York Times vient, à ce titre, confirmer ce que les observateurs régionaux et continentaux constatent depuis plusieurs années, le Maroc n’est plus un simple récepteur de politiques étrangères, mais un émetteur d’orientations, un modeleur de tendances, un bâtisseur de consensus.


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