Enquête : Les systèmes de blanchiment d’argent prospèrent en Afrique du Sud
LA VÉRITÉ
En Afrique du Sud, les systèmes de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale exploitent les produits de luxe et d’ingénieuses techniques de dissimulation pour prospérer, révèle une enquête judiciaire publiée samedi.
L’Afrique du Sud a été inscrite sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) pour non-respect des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Selon l’enquêteur judiciaire Chad Thomas, les méthodes utilisées en Afrique du Sud pour le blanchiment d’argent et la dissimulation de la richesse sont de plus en plus sophistiquées. De nombreuses personnes impliquées dans ce que l’on appelle la criminalité en col blanc, l’évasion fiscale ou les transactions commerciales illicites emploient des tactiques différentes.
«Qu’il s’agisse de contrats gouvernementaux, d’opérations d’évasion fiscale ou même de produits du trafic de drogue, l’objectif est le même : profiter du luxe sans que cela ne revienne les hanter», a déclaré M. Thomas.
Notant que les mécanismes derrière le blanchiment d’argent peuvent être incroyablement sophistiqués et d’une ingéniosité sans précédent, il a indiqué que les entreprises criminelles créent souvent des entreprises d’apparence légitime pour rassembler leurs gains illégaux.
«Ils produisent de fausses factures, déplacent de l’argent entre comptes et l’envoient même à l’étranger. Il n’est pas rare que les fonds finissent en crypto-monnaie ou sur des comptes à l’étranger, ce qui rend leur traçabilité plus difficile», a-t-il expliqué.
Bien que beaucoup considèrent la criminalité en col blanc comme un phénomène sans victime, l’expert a déclaré que son impact dans le monde réel est immense. «La fraude ne se limite pas à l’enrichissement des gens. Elle concerne également les communautés qui ne disposent pas des routes, des écoles ou des hôpitaux dont elles ont désespérément besoin», a-t-il dit.
Selon le GAFI, l’Afrique du Sud doit lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en fonction de son profil de risque, notamment en recherchant de manière proactive la coopération internationale, en saisissant les flux d’argent liquide illicites et en améliorant la disponibilité des informations sur les bénéficiaires effectifs.
Les autorités doivent faire un meilleur usage des produits de renseignement financier fournis par la cellule de renseignement financier du pays, souligne l’organisme chargé de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Dès l’annonce de l’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste grise du Gafi, les partis d’opposition ont dénoncé l’incapacité du gouvernement sud-africain à lutter contre les crimes financiers, qualifiant l’ inscription du pays sur cette liste grise d’acte d’accusation accablant contre le système de justice pénale du pays.
«La liste grise a fait courir un risque important à notre nation, car le reste du monde considère désormais les entreprises et les particuliers sud-africains comme des contreparties à haut risque dans les transactions mondiales», souligne le parti de l’Alliance Démocratique (DA).
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