Clôture du 12e congrès national de l’USFP : le parti du statu quo

LA VÉRITÉ

Sans surprise, Driss Lachgar a été réélu à la tête de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) pour un quatrième mandat consécutif. Réunis à Bouznika du 17 au 19 octobre, les congressistes du Parti de la Rose ont entériné la suppression des dispositions internes limitant le nombre de mandats. Une décision qui consacre le contrôle absolu de Lachgar sur une formation autrefois porteuse d’un souffle réformiste.

En effet, dès la matinée du 18 octobre, le Conseil national a adopté à une large majorité la modification de l’article 217 des statuts et de l’article 212 du règlement intérieur. Ces deux textes, qui fixaient jusqu’ici une limite aux mandats des membres de toutes les instances du parti, ont été amendés, ouvrant ainsi la voie à la reconduction sans obstacle du premier secrétaire sortant.

À 71 ans, Driss Lachgar demeure l’architecte incontesté de la ligne actuelle du parti. Depuis son accession à la direction de l’USFP en 2012, il a su consolider son influence interne tout en recentrant le discours socialiste sur la gestion institutionnelle plutôt que sur la mobilisation populaire.

Ainsi, le 12e congrès n’a pas marqué une rupture, mais plutôt la continuité d’un modèle où la loyauté prime sur le renouvellement. Le futur bureau politique devrait refléter cette orientation : un cercle resserré autour du premier secrétaire, composé de figures fidèles et acquises à sa stratégie.

Dans un contexte politique marocain en quête de renouveau et d’alternance crédible, cette réélection symbolise la difficulté des partis historiques à se réinventer. L’USFP, jadis porte-drapeau du progrès social et de la modernité politique, semble aujourd’hui figée dans une dynamique interne dominée par la préservation du pouvoir.