Dreux célèbre le Maroc : Un défilé de caftans exceptionnel, entre broderies et fils d’or
Du Rif au Sahara, le Caftan, symbole de l'âme marocaine, brille de mille feux à Dreux.

Par Mohammed Taoufiq Bennani
Le vendredi soir à Dreux, 80 km à l’ouest de Paris, le caftan marocain a illuminé la ville de toute sa splendeur. Lors d’un défilé de mode organisé dans le cadre du “Salon du Maroc”, la styliste et designer marocaine, Fatim Zahra Filali Idrissi, fondatrice de “Maison Fatim”, a dévoilé sa collection inédite intitulée “Du Rif au Sahara: l’âme du Caftan Marocain”.
Ces créations uniques, minutieusement brodées à la main et ornées de détails précieux, véritables œuvres d’art mêlant héritage ancestral et modernité, ont transporté l’assistance dans un monde d’élégance, de beauté et de magnificence, offrant une vitrine vivante de la richesse du patrimoine culturel du Royaume, mise à l’honneur avec fierté à Dreux.
L’Année du Maroc à Dreux
Cet événement spectaculaire, point d’orgue du “Salon du Maroc”, s’inscrivait dans le cadre de “L’Année du Maroc à Dreux”. Le Salon lui-même, qui se tenait du 21 au 25 mai 2025 au Parc des Expositions de Dreux, invitait le public à un voyage authentique au cœur de l’artisanat, de la gastronomie et des traditions marocaines.
Lancée en janvier dernier, “L’Année du Maroc à Dreux” a pour objectif de mettre en valeur les richesses des deux pays et de célébrer les liens d’amitié franco-marocaine. Pour Dreux, une ville où 17% de la population est d’origine marocaine, l’accueil de ce Salon et de ce défilé incarne un symbole fort de dialogue interculturel et de renforcement des liens, soulignant l’importance de la préservation de l’héritage artisanal tout en l’inscrivant dans la modernité.

Voyage entre héritage et création
La créatrice marocaine Fatim Zahra Filali Idrissi décrit sa collection comme “un voyage à travers le Maroc, entre héritage et création”, reflétant son attachement à la culture et à l’élégance du caftan marocain. Le défilé a transporté l’assistance dans un monde d’élégance, de beauté et de magnificence.
À travers cette collection, Fatim Zahra rend hommage à la richesse culturelle et artisanale du Royaume. Elle se compose de deux volets. D’une part, des créations contemporaines s’inspirent de la diversité des régions marocaines, chacune reflétant ses couleurs, ses symboles et son identité profonde. D’autre part, des caftans ancestraux, présentés comme de véritables pièces de collection, portent l’empreinte du patrimoine marocain et d’une mémoire artisanale nationale précieuse. Parmi ceux-ci, deux caftans datant de plus de 80 ans ont été dévoilés, des pièces patrimoniales réalisées avec un soin exceptionnel, témoignage d’une mémoire vivante et d’un héritage précieux transmis de génération en génération. Chaque caftan est une pièce unique, minutieusement brodée à la main, ornée de pierres précieuses, de fils d’or et d’accessoires d’exception, mêlant héritage ancestral et modernité.
Immersion dans l’âme marocaine
L’événement du Salon du Maroc à Dreux, et en particulier le défilé de caftans, revêtait d’importants enjeux culturels et politiques, soulignés par les officiels présents.
Pour Rajae Benchaji, Consule générale du Royaume à Orléans, ce Salon était bien plus qu’un simple événement culturel, offrant une “immersion vivante dans l’âme marocaine”. Le défilé de caftans, en tant que point d’orgue, incarnait un “symbole fort de la préservation de l’héritage artisanal tout en l’inscrivant dans la modernité”.
Du côté de la ville de Dreux, Eric Moine, Conseiller spécial du Maire, a souligné que la manifestation illustrait à la fois “l’héritage traditionnel et la modernité du caftan marocain”, et servait de “vitrine vivante de la richesse du patrimoine culturel du Royaume, mise à l’honneur avec fierté à Dreux”. Il a également insisté sur l’importance des projets concrets de coopération décentralisée entre le Maroc et Dreux, notamment avec la région de Dakhla, visant à consolider les liens économiques, culturels et sociaux dans cette ville où 17% de la population est d’origine marocaine.
Cet événement s’inscrit également dans une dimension reconnue par l’UNESCO. Comme l’a mentionné la Consule générale, “L’Année du Maroc à Dreux” célèbre doublement le patrimoine culturel immatériel de l’humanité, à travers des arts culinaires de la France et du Maroc, déjà distingués par l’UNESCO. Cette célébration des savoir-faire culinaires des deux pays a trouvé une illustration concrète lors du dîner de gala, signé conjointement par le chef marocain Khalid Zahir et le Champion du Monde des Arts Sucrés drouais, Alexis Beaufils.
L’impact d’une communauté enracinée
Dreux s’affirme comme un véritable carrefour de la culture marocaine en France, symbolisant l’amitié franco-marocaine et favorisant le dialogue interculturel. Cette dimension est particulièrement pertinente dans une ville où près d’un habitant sur cinq a des racines marocaines, soulignant l’impact profond de cette communauté sur la vie locale, tant sur les plans culturel, économique que social. L’organisation du “Salon du Maroc” et de “L’Année du Maroc à Dreux” met en valeur la richesse humaine des deux pays et célèbre les liens tissés au quotidien.
Au-delà du défilé de caftans, le “Salon du Maroc” a proposé une programmation étendue invitant le public à un “véritable voyage au cœur de l’artisanat, de la gastronomie et des traditions marocaines”.
Parmi les nombreux temps forts, les visiteurs ont pu participer à des ateliers interactifs sur la cuisine marocaine, la calligraphie arabe ou encore les musiques traditionnelles. Des animations folkloriques variées ont résonné dans le Parc des Expositions, mettant en scène des groupes Hassani, Gnawa, Ahidous, Chaâbi, Andalous ou Ahwach, reflétant la diversité des régions marocaines mises à l’honneur chaque jour du salon.
Des conférences ont permis d’approfondir la connaissance de l’histoire et de l’actualité du Maroc. Les échanges et la coopération entre Dreux et le Maroc se projettent également dans l’avenir, notamment à travers des projets concrets de coopération décentralisée avec la région de Dakhla, visant à consolider les liens économiques, culturels et sociaux.
Quand l’héritage fleurit dans la modernité
En définitive, le défilé de caftans de Fatim Zahra Filali Idrissi à Dreux a offert bien plus qu’un simple spectacle de mode. Il a constitué une métaphore éloquente des liens franco-marocains, démontrant comment la richesse de l’héritage artisanal peut s’épanouir dans la modernité.
À travers la collection “Du Rif au Sahara”, la créatrice a proposé un “voyage à travers le Maroc, entre héritage et création”, mettant en lumière la diversité des régions et la mémoire vivante des techniques ancestrales, notamment avec la présentation de caftans datant de plus de 80 ans.
Cet événement exceptionnel, point d’orgue du “Salon du Maroc”, s’inscrit pleinement dans les objectifs de “L’Année du Maroc à Dreux”, célébrant l’amitié et la coopération entre les deux pays. La célébration des arts culinaires franco-marocains, reconnus par l’UNESCO, a notamment marqué les esprits lors du dîner de gala.
Alors que le Salon s’achève le 25 mai 2025, Dreux continuera de “vibrer aux rythmes et aux couleurs du Royaume” dans les mois à venir, à travers une programmation économique, sportive et culturelle continue, témoignant de la vitalité des liens et de la richesse du dialogue interculturel.
Qu’est ce qu’un caftan artisanal ?
Pour reconnaître un caftan artisanal, il faut prêter attention à plusieurs détails qui témoignent du savoir-faire et de l’héritage. Chaque caftan présenté lors du défilé à Dreux était décrit comme une pièce unique, ce qui est un marqueur de l’artisanat par opposition à la production de masse. Les caftans étaient minutieusement brodés à la main, une technique traditionnelle qui demande beaucoup de temps et de précision. De plus, l’utilisation de pierres précieuses, de fils d’or et d’accessoires d’exception indique l’emploi de matériaux nobles et un niveau de finition élevé. L’ensemble de ces éléments, mêlant héritage ancestral et modernité, caractérise les créations comme des œuvres d’art artisanales.
La dimension artisanale et patrimoniale est mise en évidence par la présence de caftans ancestraux dans la collection de Fatim Zahra Filali Idrissi. Deux de ces pièces avaient plus de 80 ans, présentées comme des “pièces patrimoniales à 100%” et de véritables pièces de collection. Leur réalisation avec un soin exceptionnel et le fait qu’elles aient été transmises de génération en génération sont des signes distinctifs de l’artisanat traditionnel et d’une mémoire artisanale précieuse.
Ainsi, un caftan artisanal se reconnaît non seulement par ses techniques de fabrication (broderie main, matériaux précieux) mais aussi par son lien avec l’histoire, l’héritage culturel et la transmission des savoir-faire.