Déficit Budgétaire en hausse, Ajustement de l’Économie de Transformation
La progression des dépenses publiques et le ralentissement de certaines recettes traduisent un rééquilibrage conjoncturel dans la trajectoire économique du Royaume
Par Fayçal El Amrani
À la fin de septembre 2025, la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) a annoncé un déficit budgétaire de 50,5 milliards de dirhams (MMDH), contre 27,3 MMDH à la même période de 2024. Cette évolution reflète moins une dérive qu’un ajustement temporaire dans une économie marocaine engagée dans une phase d’investissement soutenu et de réformes structurelles. Malgré ce creusement, les fondamentaux macroéconomiques du Royaume demeurent solides, soutenus par la croissance des recettes fiscales et la stabilité du cadre budgétaire.
En effet, les recettes ordinaires ont progressé de 17,4 % sur un an, tirées par la hausse des impôts directs (+25,1 %) et des recettes non fiscales (+23,4 %). Ces performances traduisent une mobilisation accrue des ressources internes et une meilleure efficacité du recouvrement fiscal. Toutefois, la hausse parallèle des dépenses publiques, de l’ordre de 9,1 %, notamment celles de fonctionnement (+20 %), exerce une pression temporaire sur les équilibres budgétaires.
Par ailleurs, la charge des intérêts de la dette a augmenté de 13,2 %, conséquence d’un contexte monétaire plus rigoureux et d’un recours accru au financement intérieur, estimé à 46 MMDH. Ce recours traduit la volonté du Trésor de préserver la souveraineté financière du pays, tout en maintenant la trajectoire de désendettement à moyen terme. La maîtrise progressive de la masse salariale et la rationalisation des dépenses demeurent au cœur des priorités budgétaires.
Malgré les tensions conjoncturelles, les dépenses d’investissement ont progressé de 7,2 %, confirmant la détermination de l’État à soutenir les grands chantiers structurants, notamment dans les régions du Sud, l’énergie verte et les infrastructures de transport. Ce choix stratégique traduit la confiance dans la résilience de l’économie marocaine et dans sa capacité à transformer les défis budgétaires en leviers de développement durable.
Vers une consolidation progressive et équilibrée
À terme, la trajectoire budgétaire du Maroc s’inscrit dans une logique de consolidation maîtrisée, conciliant rigueur financière et ambition de développement. Le déficit constaté apparaît ainsi comme le coût transitoire d’un modèle économique en mutation, orienté vers une croissance inclusive et soutenable.
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