Crise politique : Une motion de censure symbolique pour dénoncer les “défaillances” de l’exécutif
La motion de censure, arme politique d'une opposition divisée face à un exécutif affaibli.

Par Yassine Andaloussi
Une initiative à portée symbolique
L’opposition parlementaire marocaine semble décidée à franchir un nouveau cap face au gouvernement d’Aziz Akhannouch. Elle envisage en effet le dépôt d’une motion de censure, estimant que l’exécutif a gravement failli dans ses engagements. Non seulement les griefs portent sur la suspension de textes relatifs à la transparence et à la moralisation de la vie publique, mais également sur un manque flagrant de concertation dans l’adoption de mesures touchant aux droits fondamentaux.
De fait, ces accusations révèlent un malaise institutionnel plus large, doublé d’une perte de confiance dans la gouvernance actuelle. Il est indéniable que la situation socio-économique marquée par une montée du chômage et une baisse des opportunités renforce le sentiment de colère au sein de l’opposition. Elle y voit la confirmation que le gouvernement ne répond plus aux attentes citoyennes, ni aux impératifs du moment.
Une manœuvre calculée
La Constitution encadre strictement la motion de censure : elle nécessite la signature d’un cinquième des députés et son adoption par la majorité absolue. Nul doute que, sur le plan arithmétique, les partis d’opposition devront élargir leur base de soutien pour espérer aboutir. Ce défi est d’autant plus grand que des divergences stratégiques minent leur cohésion.
Par rapport à cet objectif, la position du Parti de la Justice et du Développement, qui refuse d’appuyer la démarche, représente un frein notable. Ce désaccord illustre les tensions internes et les difficultés à fédérer un front uni contre la majorité gouvernementale.
En somme, si l’initiative révèle une volonté d’exiger davantage de responsabilité politique, sa réussite dépendra d’une mobilisation parlementaire complexe et incertaine.