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Crise économique: La presse marocaine dans la mouise

LA VÉRITÉ / MAP


Le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Othmane El Ferdaous a souligné, vendredi à Rabat, que le temps est venu pour les entreprises de presse d’institutionnaliser et d’intégrer l’aspect commercial dans leur logique de gestion.

Intervenant lors d’une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le ministre a souligné que les entreprises de presse devraient différencier entre l’aspect journalistique et l’aspect entrepreneurial qui requiert des compétences spécifiques liées à la connaissance des règles et de la logique du marché dans le but de développer le produit journalistique, notant que dans le cadre de son accompagnement du secteur de la presse, le département de la Communication apporte son soutien à l’entreprise de presse dans le renforcement de son modèle économique “ce qui se traduit par la revalorisation continue des subventions publiques, passées de 45,8 millions de dirhams (MDH) en 2005 à près de 58,71 MDH en 2020”. Un certain nombre de mesures ont été prises en faveur de la presse avant cette crise, a rappelé M. El Ferdaous, expliquant que le département, étant au fait du contexte socio-économique difficile que traversent les supports de la presse écrite et électronique, a annoncé, le 24 avril dernier, l’ouverture, en coordination avec les services du ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, des délais de dépôt de demandes de subventions publiques en faveur des organes de presse déjà bénéficiaires ainsi que pour ceux qui souhaitent bénéficier pour la première fois. Et d’ajouter que le ministère étudie ces demandes en préparatifs à la réunion de la commission conjointe, afin d’accorder des subventions publiques aux entreprises de presse pour faire face à leurs obligations financières et sociales, notamment à l’égard des salariés, et de continuer leurs services.

M. El Ferdaous a expliqué que 135 demandes de subvention ont été reçues, dont 40 relatives à la presse écrite, 22 à la presse régionale, 29 à la presse électronique et 04 demandes des journaux bénéficiaires dans le cadre du pluralisme. Le ministère a également reçu 08 demandes de subventions pour la première fois, et 32 demandes d’organes de la presse électronique, a-t-il ajouté.

Quant aux mesures prévues pour faire face aux répercussions de la pandémie sur l’avenir du secteur de la presse écrite nationale, le ministre a estimé qu’elles devraient se faire en concertation avec les organismes professionnels ayant une bonne connaissance de la situation et des particularités du secteur du journalisme, afin de mettre en place une stratégie et un plan d’action complémentaires, ajoutant à ce titre que le ministère s’apprête à lancer, dans les plus brefs délais, le débat avec les éditeurs et les syndicats professionnels pour évaluer l’impact de la crise sur le secteur, identifier les contraintes actuelles, et élaborer une vision stratégique intégrée visant à proposer des solutions et des plans pour promouvoir le secteur de la presse, selon un calendrier précis, avec des procédures claires dont les résultats et l’impact peuvent être mesurés avec des indicateurs concrets sur le terrain.

S’arrêtant sur le secteur publicitaire, un des principaux éléments pour relancer l’économie, le ministre a affirmé que le département de la communication a contribué à l’organisation de ce secteur en incluant un titre dédié à la publicité dans la presse écrite ou électronique dans la loi de la presse et l’édition, et inséré d’autres dispositions dans la loi n°77.03 relative à la communication audiovisuelle.

Citant les dernières études établies dans le domaine de la publicité, le ministre a relevé que le marché publicitaire a entamé l’année 2020 sur une note positive, ajoutant qu’en dépit du fait que l’impact de la pandémie a commencé à se faire sentir dès la deuxième moitié de mars, le premier trimestre de l’année a enregistré une augmentation des investissements publicitaires estimée à 3%.

Selon une étude réalisée par “Imperium Media” sur les retombées de la crise sur les médias, la publicité sur la télévision sur les supports électroniques a bondi respectivement de 6% et 4%, tandis que la part des autres supports a diminué de manière remarquée, surtout pour la presse écrite qui a été suspendue, et a adopté un format électronique alternatif, a fait savoir le ministre. En conséquence, le taux de repli de cette dernière a atteint -62%, faisant que sa part n’a pas dépassé 11% du budget publicitaire, estimé à 1,4 milliard de dirhams au cours de cette période (contre 1,38 milliard au cours de la même période de 2019), tandis que le taux de la radio était de -38%, et celui des panneaux publicitaires de -32%.

Par ailleurs, M. El Ferdaous s’est également arrêté sur le rôle du pôle public dans l’accompagnement médiatique et l’encadrement culturel et éducatif au temps de la pandémie, grâce à l’intensification de la couverture quotidienne et des correspondances directes des différentes parties du Royaume.

A cet égard, le ministre a mis en avant le rapport réalisé par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle sur l’accompagnement, du 19 mars au 9 avril 2020, des services radiophoniques et télévisuels publics et privés de la situation épidémiologique et les efforts déployés pour endiguer sa propagation.

Dans ce contexte, il a souligné que la société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) a réservé une tranche importante de sa programmation à l’accompagnement de l’évolution de la situation épidémiologique, en diffusant des cours d’apprentissage pour tous les niveaux d’études, (du primaire à l’universitaire), sur les chaines Athaqafia, Arryadia, Laâyoune et Tamazight, afin de contribuer à l’institutionnalisation de l’enseignement à distance et à la diffusion en langues arabe, amazighe et française, ainsi qu’en langue des signes de capsules de sensibilisation tout au long de la journée pour simplifier de nombreux concepts et procédures que le Royaume a adopté.

Tout au long de la période allant de mars au 12 juin, la chaîne Al Aoula a également diffusé 624 journaux télévisés, 80 bulletins exceptionnels comprenant 450 appels en direct avec des experts et des acteurs dans divers domaines et des quatre coins du Royaume, outre l’accueil sur le plateau du JT de 70 invités, la réalisation et la diffusion de 3.050 reportages et couvertures médiatiques, conformément aux principes d’équilibre et de crédibilité, sur la situation épidémiologique et les mesures prises pour surmonter ses répercussions.

M. El Ferdaous s’est félicité que toutes les chaînes radio ont, à leur tour, produit et diffusé un ensemble de programmes d’information et de sensibilisation à la Covid-19 sur les plans social, sanitaire et économique, et diffusé des cours universitaires en coordination avec les présidents d’universités. La programmation des chaînes de télévision nationales a, pour sa part, été modifiée pour s’adapter à l’effort national de confrontation de la pandémie à travers une programmation exceptionnelle de diffusion de programmes ludiques, de capsules, d’émissions de sensibilisation et de JT.

La chaîne 2M, a poursuivi le ministre, a quant à elle diffusé de nombreux programmes d’encadrement à caractère éducatif et culturel destinés aux enfants, aux adolescents, aux jeunes et aux femmes adaptés à la nature du contexte épidémiologique et à ses répercussions, faisant savoir qu’en plus de ses programmes habituels culturels et éducationnels, la chaîne a créé de nouvelles émissions et poursuivi la diffusion d’une série de documentaires.

Le ministre a fait remarquer que les chaînes de télévision marocaines ont réussi, dans le contexte de l’urgence sanitaire, à récupérer un large segment de leur audience, réalisant des taux d’audimat élevés pour bon nombre de leurs programmes, selon les statistiques de la société “Marocmétrie”, spécialisée dans l’audimétrie.

Et M. El Ferdaous de conclure que les mesures de confinement sanitaire ont poussé le téléspectateur marocain à passer plus de temps devant la télévision par rapport aux jours ordinaires, la moyenne d’heures ayant atteint 5 heures, contre 4 heures à 4 heures et demie avant, selon Marocmétrie.


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