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Crise des Petits Pélagiques : Rabat lance un appel pressant pour une stratégie régionale unie face au climat et à la surpêche

Zakia Driouich exige une "approche régionale coordonnée" pour sauver les petits pélagiques, cœur de l'économie bleue africaine.

LA VÉRITÉ


L’avenir des océans, et singulièrement celui de la pêche des petits pélagiques, est au cœur des préoccupations internationales. Ce défi majeur a nécessité une réponse coordonnée. Ainsi, la Secrétaire d’État chargée de la Pêche Maritime, Zakia Driouich, a réclamé une approche régionale unifiée pour faire face à la surexploitation et aux effets dévastateurs du changement climatique. Cet appel urgent a été lancé jeudi à Rabat, le 16 octobre 2025, lors du coup d’envoi de l’atelier international intitulé : « Petits pélagiques face à la surexploitation et aux changements climatiques : un grand défi pour une gestion adaptive et durable ». Cet événement a servi de plateforme essentielle pour croiser les regards et identifier des solutions concrètes. Il s’inscrit pleinement dans la vision du Roi Mohammed VI concernant la protection des océans et la préservation durable de leurs richesses, au bénéfice des générations actuelles et futures.

 

La nécessité d’une approche régionale coordonnée

La gestion des ressources pélagiques migratrices requiert une action collective lucide et efficace. Face aux menaces croissantes, Mme Driouich a insisté sur la nécessité de se fédérer. De ce fait, l’approche régionale qu’elle préconise doit impérativement s’appuyer sur la science, la concertation, et le partage d’expertise. La surpêche, les méthodes de transformation non durables, ainsi que le changement climatique, compromettent gravement ces ressources vitales. La surexploitation met en péril les bénéfices économiques qu’elles génèrent, notamment en termes d’emplois, d’exportations et de sécurité alimentaire. L’objectif de l’atelier international était, par conséquent, de faire émerger une vision partagée, conduisant à une gouvernance collective plus adaptative et plus résiliente.

 

Les petits pélagiques : cœur battant de l’économie bleue

Il est crucial de saisir l’importance stratégique de ces espèces marines. Les petits pélagiques constituent environ 40 % des captures mondiales de poissons. Par ailleurs, ils représentent une source essentielle de protéines pour plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde. Mme Driouich a souligné leur rôle essentiel pour la sécurité alimentaire, la santé des écosystèmes marins et le développement de l’économie bleue. En outre, ces espèces ne sont pas de simples ressources marines. Elles sont le « cœur battant des écosystèmes d’upwelling ». Elles forment le socle de l’économie bleue dans de nombreux pays, spécialement ceux situés sur la façade atlantique Africaine, jouant un rôle déterminant dans la résilience des communautés côtières.

 

Le constat scientifique et le défi de la surexploitation

Le potentiel halieutique des petits pélagiques est considérable, mais l’état actuel des stocks suscite une inquiétude grandissante. Le directeur général de l’Institut National de Recherche Halieutique (INRH), Mohamed Najih, a confirmé que les dernières données scientifiques révèlent une réduction préoccupante de la biomasse. En d’autres termes, la pression de pêche dépasse, dans certaines zones, les limites biologiques confortables. Cette situation s’inscrit dans un contexte mondial alarmant. Le représentant de la FAO au Maroc, Alexandre Huynh, a rappelé que la surexploitation des ressources aquatiques est un défi mondial urgent. De même, 35,5 % des stocks de poissons à l’échelle planétaire sont considérés comme surexploités.

 

Le renforcement de la gestion fondée sur la science

Face à cette urgence, le suivi scientifique est impératif. M. Najih a insisté sur la nécessité d’un suivi scientifique rigoureux, régulier et régionalisé. Ce suivi doit être fondé sur l’analyse des tendances, la modélisation bioéconomique et l’intégration des données climatiques et environnementales. L’INRH œuvre activement pour intensifier ses campagnes d’évaluation acoustique et océanographique. La FAO, de son côté, appuie les pays dans cette lutte. Elle met à disposition des outils essentiels, par exemple le Code de conduite pour une pêche responsable et les directives techniques sur l’approche écosystémique des pêches.

 

Vers une coopération scientifique structurée et opérationnelle

Pour atteindre une gestion durable, une coopération accrue entre les pays est indispensable, particulièrement ceux qui partagent des ressources migratrices. C’est pourquoi l’INRH met l’accent sur la nécessité de bâtir une coopération scientifique régionale plus structurée, plus ambitieuse et plus opérationnelle. La tenue de cet événement a d’ailleurs permis de matérialiser cette volonté. Deux mémorandums d’entente ont été signés. Le premier a été établi entre l’INRH et Mercator Ocean International (France), et le second entre l’INRH et le First Oceanographic Institute (Chine). Ces accords visent à consolider la coopération scientifique et l’échange de données environnementales pour améliorer la gestion durable des pêcheries.

 

En conclusion, l’appel lancé par Zakia Driouich à Rabat réaffirme l’engagement du Maroc en faveur d’une gestion des ressources halieutiques qui privilégie la science, la durabilité et l’inclusion. Cet engagement est aligné avec les objectifs de la Journée mondiale de l’alimentation, qui promeut des systèmes alimentaires résilients et équitables. Finalement, l’atelier international, marqué par des initiatives de coopération concrètes, souligne que le défi de la surexploitation et du changement climatique ne peut être relevé qu’à travers l’effort conjoint et le partage d’expertise.


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