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Covid-19: L’événementiel bat de l’aile

Maha Rachid


Habituellement prospère en cette période de l’année, le secteur de l’évènementiel bat de l’aile pour cause de propagation du nouveau coronavirus et des mesures l’accompagnant. Entre annulations et reports, rien ne va plus pour cette filière.

Le deuxième trimestre de l’année, traditionnellement qualifié de “saison haute” pour la célébration de tous types d’évènements professionnels et personnels, de conférences ou encore rendez-vous d’affaires, a coïncidé cette année avec la propagation de la Covid-19 et des mesures strictes qui en suivent, notamment, l’interdiction des rassemblements sur tout le territoire national.

Or l’événementiel est un secteur dont la vocation principale n’est autre que d’organiser les rassemblements entre personnes. A cet effet, il a été fatalement et lourdement impacté par la crise sanitaire que connaît le Maroc à l’instar des autres pays du monde. Du coup, plusieurs évènements ont été annulés ou reportés et la commande publique (qui représente près de 80% du chiffre d’affaire du secteur) s’est faite rare, voire inexistante.

Fort heureusement, des webinaires organisés pour la majorité par des entreprises d’évènementiel ont pu dans une certaine mesure combler l’absence d’activité, mais la portée est loin d’être satisfaisante.

En outre, si certains secteurs tels que la restauration, le tourisme ou le commerce ont pu relancer progressivement leurs activités en cette période de levée progressive de l’état d’urgence sanitaire, la relance de l’événementiel demeure timide et délicate.

“Le secteur de l’événementiel est intimement lié à l’autorisation de rassemblement”, a déclaré à la MAP El Mekki Lahlou, porte-parole du Groupement professionnel des prestataires de l’événementiel au Maroc (GPPEM) et responsable de la stratégie, du développement et des relations internationales, précisant que sans cette autorisation de la part des autorités compétentes, le secteur continuera à subir de plein fouet les répercussion de la Covid-19.

“Il existe cependant quelques options permettant au secteur de ne pas arrêter complètement son activité, notamment l’organisation de rencontres digitales et virtuelles”, a relevé M. Lahlou, soulignant que le virtuel représente à peine 20% de l’activité économique du secteur. Ainsi 80% de son activité se retrouve en arrêt total.

Si les sociétés d’évènementiel et de conseil doivent s’adapter aux nouvelles méthodes de communication, cela n’est pas sans risques pour l’employabilité du secteur, a-t-il souligné, expliquant que le virtuel nécessite moins de personnel que le présentiel.

“Les emplois du secteur sont extrêmement menacés”, s’inquiète le porte-parole du GPPEM, notant que l’évènementiel représente actuellement un écosystème sollicitant l’hôtellerie, les centres de conférence, le transport aérien et terrestre, les imprimeries, les traiteurs, les sociétés de son, etc.

Abordant la préservation de l’emploi, M. Lahlou a indiqué que le GPPEM a élaboré, dès le 4 mai 2020, un plan de relance qu’il a partagé avec les autorités et les donneurs d’ordres, les invitant à réagir afin d’éviter des faillites et la perte de milliers d’emplois pour l’industrie de l’événementiel durant les prochains mois.

En outre, il affirme qu’un protocole sanitaire dédié à l’événementiel est en cours d’élaboration par le GPPEM en collaboration avec le Ministère de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) et Bureau Veritas.

Ainsi, il souligne que ce protocole permettra la reprise progressive des activités du secteur dans des “conditions bien précises”, dans le respect total des mesures sanitaires et dans un contrôle sanitaire constant avant, pendant et après l’organisation de l’évènement.

Pour sa part, le responsable projet d’une entreprise d’événementiel, Zackaria Dachi, a également affirmé que le secteur de l’événementiel a grandement été impacté par la propagation de la Covid-19, expliquant que la baisse conséquente du chiffre d’affaires, l’annulation de la quasi-totalité des projets et l’absence de réservations sont les principales causes du déclin de cette activité.

“Il y a encore quelques mois, le secteur de l’événementiel représentait au Maroc, un nouveau domaine d’activité prospère et émergent”, a relevé le jeune responsable, déplorant que plusieurs entrepreneurs ayant investis dans le secteur, se voient contraints de mettre la clé sous la porte.

S’agissant de l’évènementiel d’entreprise, principale activité de sa société, M. Dachi a noté que la reprise sera sans doute “longue et coûteuse”, expliquant à cet égard que les entreprises-clientes ont pour la majorité annulé les évènements prévus en cette période.

Le GPPEM a pour objectif de défendre les intérêts des adhérents de l’association, le développement de leurs capacités professionnelles et, en général, mener toutes les activités juridiques, économiques et financières directement ou indirectement liées au domaine d’activité de l’association et visant à atteindre ses objectifs et son développement.


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