Commerce et BTP dominent les créations d’entreprises au T1 2025

LA VÉRITÉ

 

 

Une croissance soutenue dans la création d’entreprises  

Selon le baromètre de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), le Maroc a enregistré 29 103 nouvelles entreprises à fin mars 2025, confirmant sa dynamique entrepreneuriale. Ces créations se répartissent entre 20 951 personnes morales et 8 152 personnes physiques, reflétant une diversité des profils et des projets.

 

En premier lieu, cette performance s’inscrit dans un contexte de relance économique post-pandémique, avec des réformes facilitant l’accès au marché et une digitalisation accrue des démarches administratives.

Répartition sectorielle : Commerce et BTP en tête

Le secteur du commerce domine largement avec 36,11 % des créations d’entreprises, suivi par le BTP et les activités immobilières (19,86 %) et les services divers (17,33 %). Ces trois secteurs cumulent plus de 73 % des nouveaux projets, soulignant une préférence pour les activités liées à la consommation et à l’urbanisme.

 

En outre, les transports (7,36 %) et les industries (7,43 %) affichent des taux similaires, tandis que les TIC (3,13 %) restent sous-représentées malgré leur importance stratégique. Cette répartition met en lumière les défis à relever pour booster l’innovation et la transformation numérique.

Dynamisme régional : Casablanca et Tanger-Tétouan-Al Hoceima leaders

Au niveau régional, la région Casablanca-Settat se démarque avec 9 364 entreprises créées, soit plus de 30 % du total national. Elle est suivie par Tanger-Tétouan-Al Hoceima (3 867 entreprises) et Rabat-Salé-Kénitra (3 644 entreprises), confirmant leur rôle de moteurs économiques.

 

Par ailleurs, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima illustre une spécialisation marquée : 44,60 % des créations concernent le commerce, contre 15,95% pour le BTP. Cette concentration révèle une orientation stratégique vers les échanges commerciaux et les infrastructures.

Formes juridiques : La SARL-AU domine largement

En termes de structure légale, 65,6 % des entreprises optent pour la Société à responsabilité limitée à associé unique (SARL-AU), favorisée pour sa simplicité de gestion et sa flexibilité. Les SARL classiques représentent 33,8 %, tandis que les Sociétés anonymes (SA) ne pèsent que 0,2 %, réservées aux grands groupes ou projets complexes.

 

Cette prédominance de la SARL-AU s’explique par un écosystème entrepreneurial axé sur les PME et les initiatives individuelles, avec un accès facilité au crédit et des formalités simplifiées.

Vers une diversification sectorielle et régionale

Malgré ces résultats positifs, des inégalités persistent. Les régions périphériques comme Guelmim-Oued Noun (213 entreprises) ou Dakhla-Oued Ed-Dahab (409 entreprises) peinent à attirer les investissements. De même, les secteurs innovants (TIC, industries) nécessitent des incitations supplémentaires pour rattraper le retard.

 

Cependant, les autorités annoncent des plans de relance ciblés, notamment via des fonds dédiés aux startups et des zones économiques spéciales. “Il s’agit de renforcer la résilience du tissu entrepreneurial et de promouvoir une croissance inclusive”, précise un expert économique.

Les chiffres de l’OMPIC pour 2025 montrent un Maroc engagé dans une trajectoire de développement entrepreneurial, portée par le commerce et le BTP. Toutefois, pour pérenniser cette dynamique, une diversification sectorielle et régionale reste cruciale. Les réformes en cours, combinées à une coopération internationale renforcée, pourraient positionner le pays comme une référence en Afrique du Nord.