Cap sur 2035 : Une feuille de route climatique audacieuse pour une transition juste

LA VÉRITÉ

Rabat, le 1er juillet 2025. C’est une journée capitale pour l’avenir climatique du Maroc, alors que la capitale a accueilli une réunion stratégique de la Commission Nationale des Changement Climatiques et de la Diversité Biologique (CNCCDB). L’année 2025 marque, en effet, une étape décisive dans la feuille de route climatique du Royaume, caractérisée par la révision des ambitions nationales. La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné que cette rencontre offre une occasion primordiale de réaffirmer l’engagement du pays dans la lutte contre les défis climatiques et la préservation de la biodiversité.

La CDN 3.0, une vision participative et inclusive

La troisième version de la Contribution déterminée au niveau national (CDN 3.0) incarne une approche renouvelée et fondamentalement inclusive. Mme Benali a précisé que “cette démarche est le fruit d’un processus consultatif sans précédent”. De même, plus de 60 consultations bilatérales ont été menées, avec une remarquable participation féminine de 51%. Ce processus consultatif a permis l’identification de projets structurants. Ils concernent non seulement l’atténuation des émissions, mais encore l’adaptation aux changements climatiques. Ces initiatives s’alignent parfaitement avec les priorités socio-économiques et environnementales du Maroc. La préparation de cette CDN 3.0 s’inscrit pleinement dans les engagements du Maroc au titre de l’Accord de Paris, issu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce document stratégique détaille les projets et mesures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation, couvrant la période de dix ans, de 2025 à 2035.

Des objectifs ambitieux et des projets concrets

La nouvelle CDN se distingue par des objectifs ambitieux et concrets. Elle prévoit notamment une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) portée à plus de 53% à l’horizon 2035. Ce nouvel objectif représente une augmentation significative par rapport aux ambitions précédentes du Maroc, qui étaient de 42% en 2016 et de 45,5% en 2021. En outre, la feuille de route fixe des objectifs d’adaptation sectoriels chiffrés et intègre un portefeuille de projets d’adaptation en synergie avec la biodiversité. La ministre a mis en lumière la prise en compte explicite des principes de la transition juste, du genre et de l’inclusion territoriale. Le Maroc dispose également d’un portefeuille de plus de 190 projets bancables, éligibles aux mécanismes de financement climatiques innovants et aux dispositions de l’Article 6 de l’Accord de Paris. Lors de cette réunion, les discussions ont aussi porté sur la feuille de route des secteurs concernés par la décarbonation.

Synergie entre climat et biodiversité pour un avenir durable

Les efforts de lutte contre le changement climatique sont intrinsèquement liés à la préservation de la biodiversité. Le Maroc s’est engagé à réviser son Plan d’Action National pour la Biodiversité (PANB) afin d’assurer sa cohérence avec le Cadre Mondial pour la Biodiversité Kunming-Montréal (CMBKM), adopté lors de la COP15. Ce cadre international vise ainsi à protéger 30% des terres et des océans d’ici 2030, une initiative connue sous le nom “30×30”. Il s’agit également de restaurer les écosystèmes dégradés, de réduire les impacts de la pollution et de la surexploitation, et de mobiliser des financements accrus pour la conservation. Mme Benali a souligné que “la réussite de ces projets repose sur la capacité à œuvrer ensemble de manière inclusive et cohérente”. Elle a en outre insisté sur l’importance de la mobilisation des financements nécessaires, y compris au niveau local, et sur l’implication des jeunes, des femmes et des populations vulnérables dans le processus décisionnel pour une transition territoriale réussie.

Un engagement continu pour un avenir résilient

La nouvelle feuille de route climatique du Maroc pour 2025-2035 témoigne d’un engagement ferme et continu du Royaume dans la lutte contre les changements climatiques, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI. En résumé, cette initiative ambitieuse intègre des objectifs de réduction des émissions et d’adaptation, tout en renforçant la protection de la biodiversité et en assurant une transition juste et inclusive. Dès lors, alors que le Maroc se projette vers 2035 avec cette stratégie consolidée, comment ces objectifs ambitieux se traduiront-ils concrètement en bénéfices pour l’ensemble des citoyens et des écosystèmes du pays ?