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Au cœur de l’âme marocaine : L’Aïta, miroir de l’identité marocaine, en fête à Safi

La 23e édition du Festival National de l'Aïta célèbre les chants traditionnels et rend hommage aux légendes.

LA VÉRITÉ


L’air de Safi résonne de mélodies ancestrales et d’applaudissements nourris. Du 16 au 19 juillet, la ville portuaire accueille la 23e édition du Festival national de l’art de l’Aïta, un événement qui transcende le simple spectacle pour devenir une véritable célébration de l’identité marocaine. Ce festival, placé sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, vise à mettre en valeur l’art authentique de l’Aïta et à consolider sa place sur la scène culturelle nationale. Il s’affirme comme un pilier des industries créatives du Royaume, captivant artistes, acteurs culturels et passionnés venus de toutes les régions du Maroc.

Un héritage séculaire célébré

L’Aïta représente bien plus qu’un art, elle est « un miroir de la mémoire et un vecteur de l’identité marocaine dans toute sa diversité », comme l’a souligné Saïd Laqabi, président de l’Association « Les Amis de Thor Heyerdahl ». Le choix de Safi pour accueillir cet événement n’est pas fortuit. En effet, la ville a toujours été un carrefour de civilisations, accueillant notamment les influences andalouse, portugaise, africaine, amazighe et arabe. La 23e édition s’inscrit aussi dans une vision stratégique du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Cette vision vise à valoriser le patrimoine national, tout en érigeant la culture en catalyseur du développement durable. De même, le ministère œuvre à la préservation du patrimoine culturel non seulement pour sauvegarder l’identité, mais aussi pour le valoriser comme un levier économique et social. Ainsi, de par son enracinement populaire et sa richesse expressive, l’Aïta occupe une place de choix dans cette approche.

Des moments forts et des hommages vibrants

La cérémonie d’ouverture a offert des moments mémorables. Devant le gouverneur de la province de Safi, Mohamed Fettah, des figures emblématiques ont défilé sur scène, notamment Khadija Margoum et la jeune artiste montante Siham Mesfiouia. Le festival a également rendu hommage à des artistes du patrimoine de l’Aïta, tels que Mohamed Mahfoudi, Kabboura Naghimi et Saïd Benhriouida. Par la suite, le public s’est massé sur la place Moulay Youssef pour assister à des prestations enflammées. Des artistes comme Wissal El Abdiya, Hamid Serghini et Idriss El Bouazzaoui ont interprété diverses formes de l’Aïta, incluant l’Aïta Marsaouiya, l’Aïta Hasbaouiya et l’Aïta Zaâriya. La soirée a suscité un grand enthousiasme. Les applaudissements nourris et les reprises collectives des mélodies ont créé des moments de communion intense entre les spectateurs et les artistes de cet art patrimonial toujours vivant. En outre, plusieurs visiteurs ont souligné la forte présence féminine au sein des troupes d’Aïta. Ceci reflète l’évolution de cet art et sa capacité à s’adapter aux mutations contemporaines, tout en conservant son essence.

Au-delà des chants, une vision d’avenir

Le Festival national de l’Aïta est devenu un rendez-vous culturel incontournable à Safi. Il a connu une évolution significative ces dernières années, tant au niveau de sa programmation que de son ouverture à de nouveaux publics. De plus, l’événement propose des activités parallèles. Le programme comprend des volets intellectuels, dont une conférence sur le patrimoine musical et les industries culturelles. Des universitaires et des artistes y participent. Par ailleurs, des ateliers de formation sont prévus pour les jeunes. Ces ateliers couvrent les domaines du théâtre, de la musique, des médias et des métiers de l’art et de la culture, encadrés par des artistes et enseignants spécialisés. Le festival, organisé par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, en partenariat avec la préfecture de la province de Safi et l’Association « Les Amis de Thor Heyerdahl », s’articule autour du thème « Patrimoine musical et industries culturelles ». Les organisateurs espèrent que le festival, grâce à cette édition et aux prochaines, contribuera à « impulser une nouvelle dynamique pour en faire une plateforme internationale d’échange culturel et de promotion du patrimoine marocain ».

Le Festival national de l’Aïta à Safi démontre la vitalité de cet art ancestral. Il réussit le pari de sauvegarder une identité culturelle forte tout en la transformant en un moteur de développement économique et social. Dès lors, on peut s’interroger si cette célébration annuelle continuera à inspirer les jeunes générations et à positionner l’Aïta sur la scène culturelle mondiale, renforçant ainsi son statut d’expression patrimoniale et d’industrie créative d’avenir.


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