Assises nationales de la publicité : Plus qu’une histoire de marketing, c’est une question de culture et de développement
LA VÉRITÉ
Les premiers travaux des Assises nationales de la publicité se sont ouverts dans une ambiance à la fois studieuse et optimiste. Cet événement, attendu par les professionnels du secteur, a réuni des acteurs clés du monde des médias, des agences, ainsi que des représentants institutionnels. Parmi les personnalités présentes, la participation du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a marqué l’importance stratégique accordée par l’État à ce chantier qui lie directement la vitalité des médias à la dynamique économique nationale.
Dès les premières interventions, un consensus s’est dégagé autour d’un constat partagé. La publicité n’est pas un simple levier commercial. Elle constitue aujourd’hui une condition essentielle pour maintenir des médias de qualité, capables de produire une information fiable, diversifiée et indépendante. Plusieurs intervenants ont rappelé que la crise des revenus publicitaires fragilise non seulement les entreprises médiatiques mais aussi l’écosystème démocratique dans son ensemble. Un média sans ressources stables devient vulnérable aux influences et à la précarité éditoriale.
Les échanges ont aussi permis de dresser un état des lieux précis du secteur publicitaire marocain. Les participants ont souligné la nécessité d’adapter la législation aux mutations profondes que connaît le marché, notamment face à la montée du numérique, à la concurrence des plateformes internationales et à l’évolution des comportements des consommateurs. Ces changements imposent une refonte des mécanismes de régulation, une clarification des responsabilités et une meilleure transparence dans la gestion des espaces publicitaires.
Plusieurs panels thématiques ont abordé la question sous différents angles. Le premier s’est concentré sur les lois régissant la publicité au Maroc et sur la manière de les rendre plus cohérentes et adaptées aux réalités actuelles. Les participants ont appelé à une mise à jour du cadre juridique pour encourager l’investissement, protéger la créativité et garantir une concurrence loyale. Un autre panel a mis en avant l’importance de l’éthique et de la déontologie dans la pratique publicitaire. Il a été souligné qu’une publicité responsable doit respecter le consommateur tout en contribuant positivement à la société.
Les recommandations formulées à l’issue de ces discussions convergent vers un objectif commun, celui de bâtir un environnement publicitaire transparent, équilibré et durable. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes, des médias aux annonceurs, en passant par les régulateurs et les créateurs de contenu. Ce dialogue collectif doit permettre de tracer les contours d’un modèle marocain de publicité qui valorise à la fois la créativité nationale et la confiance du public.
Ces Assises marquent ainsi un tournant dans la réflexion sur l’avenir de la communication au Maroc. Elles rappellent que la publicité n’est pas qu’un outil économique, mais un élément de cohésion, de culture et de développement. Le renforcement du secteur publicitaire, s’il s’accompagne d’une vision éthique et moderne, pourrait devenir un moteur essentiel pour soutenir l’indépendance des médias, stimuler l’économie créative et consolider la relation entre l’État, les citoyens et les acteurs de la communication.
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