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Arabie saoudite : Le pari jeune


Le roi Salmane d’Arabie saoudite a procédé à un profond remaniement de la hiérarchie militaire, limogeant notamment le chef d’état-major, et a nommé de jeunes dirigeants, dont une femme, à des postes de responsabilité.

Dans une série de décrets publiés tard lundi 26 février, le souverain saoudien (82 ans) a approuvé un “plan de développement du ministère de la Défense, conformément à une stratégie de défense nationale” initiée par son fils et prince héritier Mohammed ben Salmane (32 ans), selon les médias d’Etat.

Il a notamment limogé le chef d’état-major et promu d’autres officiers supérieurs en leur confiant de nouveaux commandements. Toutes ces décisions ont été prises “sur recommandation” du prince héritier qui est également ministre de la Défense, ont souligné les médias d’Etat. “Fin des services du général Abdel Rahmane ben Saleh alBunyan, chef d’état-major”, a rapporté sèchement l’agence de presse officielle SPA, ajoutant qu’il a été remplacé par Fayyad al-Ruwaili.

Aucune explication n’a été donnée officiellement à ce remaniement dans l’armée, alors que le royaume saoudien intervient militairement au Yémen depuis près de trois ans en soutien au gouvernement contre les rebelles Houthis, appuyés par l’Iran, et qu’il peine à remporter des victoires décisives.

“Une transformation militaire est en cours en Arabie saoudite”, constate auprès de l’AFP Theodore Karasik, analyste chez Gulf States Analytics.

Déjà début novembre, le chef de la Garde nationale et le commandant de la marine avaient été abruptement limogés dans le cadre d’une campagne contre la “corruption”. Le général Al-Bunyan a été démis de ses fonctions après avoir inauguré à Ryad un salon militaire organisé par les Industries militaires saoudiennes (SAMI).

Le développement d’une industrie de défense nationale fait partie de la stratégie du prince héritier, dont le pays est l’un des plus gros clients des fournisseurs d’armes occidentaux.

Réformes économiques et sociales importantes

Le roi Salmane a également procédé à une série de nominations de civils, faisant accéder de jeunes dirigeants à des postes clés comme ceux de vice-ministre, gouverneurs adjoints de provinces et de conseillers à la Cour royale.

Environ 70% de la population saoudienne a moins de 30 ans et le prince héritier s’efforce de promouvoir des personnalités de sa génération. Mme Tamadar ben Yousef al-Ramah a été nommée viceministre du Travail et du Développement social, un poste gouvernemental de haut rang. Elle est l’une des rares Saoudiennes a accéder à un tel poste après Nora al-Fayez, nommée en 2009 vice-ministre de l’Éducation.

Parmi les promus figure aussi le prince Turki ben Talal, frère du prince milliardaire Al Walid ben Talal, qui a été nommé vice-gouverneur de la province d’Assir.

Le prince Al Walid, surnommé “le Warren Buffett d’Arabie Saoudite”, faisait partie des princes, ministres, ex-ministres et hommes d’affaires détenus dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton de Ryad dans le cadre d’une campagne sans précédent contre ce que le gouvernement a appelé “la corruption des élites”.

Sur les 381 suspects interrogés dans le cadre de cette campagne lancée le 4 novembre, 56 sont toujours en détention, mais plus au Ritz-Carlton. Et selon les accords conclus avec certains suspects, les autorités ont annoncé pouvoir récupérer plus de 400 milliards de riyals (107 milliards de dollars), remboursés sous forme d’avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.

Mohammed ben Salmane consolide son emprise sur le pouvoir depuis qu’il est devenu prince héritier en juin dernier. Il fait avancer dans le même temps d’importantes réformes économiques et sociales, qui semblent profiter notamment aux femmes et aux jeunes.

Le prince poursuit une politique régionale affirmée, y compris la conduite depuis mars 2015 de l’intervention militaire au Yémen voisin, considérée comme une guerre par procuration avec l’Iran, l’ennemi juré de Ryad.

Le conflit au Yémen est qualifié par les Nations unies de “pire crise humanitaire au monde”. Plus de 9.200 personnes ont été tuées, près de 53.000 ont été blessées et près de 2.200 autres sont mortes du choléra, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).


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