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Anti-Atlas: Une étude met en évidence un milieu de vie extrême de microorganismes de 571 millions d’années

LA VÉRITÉ / MAP


Une équipe internationale de chercheurs de l’Université de Poitiers/Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France et de l’Université Cadi Ayyad (Faculté des sciences Semlalia de Marrakech) a récemment caractérisé, pour la première fois, les conditions extrêmes dans lesquelles des communautés microbiennes âgées de 571 millions d’années ont prospéré dans l’Anti-Atlas marocain.
L’étude, menée sous la coordination du Marocain Abderrazak El Albani, enseignant-chercheur à l’Université de Poitiers, avec le soutien de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, a démontré que ces microorganismes ont pu non seulement survivre, mais aussi se développer dans un environnement hostile de lac volcanique alcalin sous influence hydrothermale (températures élevées), caractérisé par des concentrations élevées et toxiques d’Arsenic, “des conditions comparables à celles que l’on retrouve sur la planète Mars”, indique un communiqué de l’Université de Poitiers et du CNRS.
Les résultats de cette recherche sont publiés dans le numéro de juin 2023 de la revue “Scientific Report-Nature Publishing Group”, précise la même source.
Les microbialites (accumulation bactérienne) du site étudié d’Amane Tazgart constituent un dépôt non marin, rare et bien préservé, riche en carbonates, qui s’est formé dans un lac volcanique alcalin au cours de la période édiacarienne, explique-t-on, précisant que ces microbialites, qui sont des roches construites par l’activité microbienne, constituent un enregistrement “unique” de l’histoire des communautés microbiennes et de leur adaptation aux conditions extrêmes.
“En utilisant une combinaison d’outils géochimiques, notre équipe a démontré le rôle joué par de multiples facteurs de stress environnementaux, dans l’organisation spatiotemporelle de ces assemblages continentaux précoces de micro-organismes extrêmophiles”, note le communiqué.
Les données révèlent, pour la première fois, une succession spatio-temporelle de l’organisation des écosystèmes liée à l’évolution de la chimie des eaux d’un lac volcanique. Cette séquence se caractérise à sa base, par une communauté thermophile prospérant dans un environnement alcalin anoxique, présentant une salinité et des concentrations élevées et toxiques d’Arsenic, sous climat froid et aride. Au sommet de la séquence, émerge une communauté de microorganismes vivant dans un écosystème d’eau douce à saumâtre entièrement oxygéné, sous climat chaud et humide.
Et de noter que le site étudié constituerait un “exemple” pour l’étude des implications environnementales sur l’adaptabilité et la résilience des organismes extrêmophiles susceptibles d’exister sur d’autres planètes, telle que Mars.
Compte tenu de la particularité et de la qualité de conservation exceptionnelle de ce gisement Édiacarien (571 millions d’années), les chercheurs appellent à la préservation ce site unique, estimant que sa reconnaissance en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO permettrait de le préserver pour les générations futures.

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