African Lion 2025 : F-16, Abrams, HIMARS… le Maroc et les USA ont fait rugir les troupes
Cap Draâ : African Lion 2025 s'achève en force, montrant la puissance du partenariat Maroc-USA

Par Mohammed Taoufiq Bennani
Sous le soleil de Cap Draâ, près de Tan-Tan, les Forces Armées Royales et les forces américaines ont orchestré, vendredi 23 mai 2025, la grandiose cérémonie de clôture de l’exercice combiné “African Lion 2025”. Cet événement majeur a démontré la puissance de leur coopération militaire, marquant la fin de manœuvres aériennes et terrestres de grande envergure qui ont captivé l’attention et souligné l’importance stratégique de ce partenariat.
Une édition sous hautes instructions
La 21ᵉ édition d’African Lion s’est déroulée conformément aux instructions du Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des Forces Armées Royales. Débuté le 12 mai 2025 à Agadir, l’exercice a mobilisé plus de 10 000 participants dans plusieurs régions du Royaume, notamment Cap Draâ, Tiznit, Kénitra, Ben Guerir et Tifnit. Des militaires de plus de 52 pays y ont pris part, aux côtés du Maroc, des États-Unis et de l’OTAN, soulignant la dimension multinationale cruciale de ces entraînements.
La simulation au cœur de l’action
À Cap Draâ, le point d’orgue de la clôture a été une simulation intense d’une opération de riposte contre un ennemi fictif. Des unités terrestres, puissamment appuyées par des avions F-16 des Forces Royales Air, ont manœuvré avec précision. Le général de Corps d’armée Mohammed Berrid, Inspecteur Général des FAR, et le général Michael Langley, commandant d’US AFRICOM, ont supervisé ces opérations.
Tactiques et technologies modernes déployées
La simulation a vu le déploiement d’un arsenal varié et coordonné. Des forces spéciales conjointes ont neutralisé une station radar ennemie conçue pour détecter les drones. Un lance-roquettes américain HIMARS a démontré ses capacités de tirs de longue portée. Les unités d’artillerie M109 des FAR ont ensuite préparé le terrain par des tirs intenses. Le génie militaire a ensuite ouvert des brèches dans des champs de mines, permettant aux chars Abrams, accompagnés de l’infanterie et de véhicules blindés, de mener l’assaut final.
Soutien logistique et formation avancée
L’exercice a également mis l’accent sur le soutien logistique combiné. Des simulations d’évacuation rapide de blessés depuis le champ de bataille, utilisant des hélicoptères Puma et des véhicules terrestres, ont été pratiquées. L’évacuation et le remorquage de véhicules endommagés pour réhabilitation ont également fait partie intégrante de ces entraînements conjoints. Ces sessions ont mis l’accent sur la simulation dans des environnements de combat diversifiés. Des formations à la décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) ont aussi eu lieu.
Un partenariat profondément ancré
Les responsables présents ont souligné la force du partenariat. Le général Langley a affirmé que l’exercice a démontré les “compétences en matière de combat, d’intégration air-sol, de tirs et de manœuvre”. Il a ajouté qu’une “coordination et une planification intenses” ont permis de faire de cette édition un succès qui approfondit “notre partenariat avec les FAR”. La chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis, Aimee Cutrona, a rappelé que “le Maroc est l’un de nos alliés les plus proches et plus anciens”, soulignant “la profondeur et la solidité de cette relation”. Le lieutenant-colonel Younes Benayad a noté l’opportunité de consolider les acquis après “vingt ans de coopération bilatérale”. Pour la première fois, l’exercice a intégré des opérations de forces spéciales conjointes et de forces de liaison rapide dans des scénarios classiques.
Répondre aux défis évolutifs
L’exercice African Lion est une réponse aux défis sécuritaires actuels. Le général Langley a averti que “l’environnement opérationnel et stratégique mondial évolue” avec des menaces qui “ne cessent de se développer et d’émerger dans toute la région du Sahel, entraînant une exacerbation de l’instabilité”. African Lion permet de “planifier et de travailler avec nos partenaires africains… sur la manière d’y faire face”. En marge des activités militaires, l’exercice a également inclus des actions humanitaires, comme l’installation d’un hôpital militaire de campagne.
Une coopération essentielle pour la stabilité régionale
La clôture réussie d’African Lion 2025 confirme la solidité du partenariat entre le Maroc et les États-Unis et leur engagement commun pour la sécurité régionale. En renforçant l’interopérabilité et les capacités d’intervention multinationale, cet exercice prépare les forces à affronter les menaces complexes d’aujourd’hui et de demain. Alors que les défis dans le Sahel et au-delà continuent d’évoluer, comment cette coopération renforcée influencera-t-elle durablement la stabilité en Afrique ?