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A Oslo, Oum séduit un public avide d’émotions


Un vent musical festif a soufflé sur la capitale norvégienne, en fin de semaine dernière, le temps d’un concert donné par la chanteuse marocaine Oum, où sensualité et force se sont mêlées pour emporter le public dans un voyage intemporel d’émotions.

Le long d’une soirée musicale d’environ une heure et demie au palais culturel de Soria Moria, “Oum portait un message : Celui d’une femme forte à l’image de bon nombre d’autres femmes marocaines”, a confié à la MAP Anna Sienkiewicz, directrice de production de Cosmopolite Scene, la fondation à l’origine de l’événement.

“En invitant Oum, a-t-elle ajouté, nous souhaitons montrer au public norvégien la diversité de la culture marocaine, à quel point celle-ci est moderne, ainsi que le grand changement que la musique peut opérer au sein d’une société”.

S’il est vrai que cette artiste marocaine, aux origines sahariennes, s’est déjà produite à Oslo il y a quatre ans, son retour dans ces contrées glaciales pour présenter son nouvel album “Daba” a, incontestablement, été un succès qui marquera pour longtemps les esprits de nombre de ses fans, avides de sons, de chaleur et de lumières.Et il y a de quoi.

Sa musique dégage une véritable énergie positive comme une ode à l’optimisme, à l’humanisme. C’est un univers où le luth côtoie la trompette, la basse et le saxophone, qu’elle agrémente du son des castagnettes (qraqeb) et de danses libérant un charme quasi-mystique fait d’intimité et de raffinement.

Ce métissage puissant s’entrelace habilement avec la voix cristalline de cette artiste qui tisse des étoffes de musiques du monde, célébrant la diversité marocaine. Bien qu’Oum chante en dialecte marocain, et parfois en Amazigh, nul besoin pour les spectateurs de déchiffrer les paroles : ils en ressentent la force et l’émotion marquant le rythme des mains, quand le tempo s’accélère.

Cette euphorie constitue l’essence même de son nouveau projet, sorti fin août. “Daba” (maintenant) est une invitation au voyage des sens et de l’esprit, à vivre pleinement l’instant présent, combien précieux, dira Oum El Ghaït Bennessahraoui.

“Considérer l’instant, de façon responsable et à la fois apaisée, pour être en mesure d’accueillir un avenir porteur de changements”, soutiendra l’artiste drapée dans sa Melhfa marron, devant une salle archi-comble et cosmopolite où jaillit l’odeur boisée de l’Oud, rappelant les senteurs enivrantes de l’Orient.

La chanteuse, dont Anna Sienkiewicz salue les grands talents, s’est d’abord destinée à l’architecture avant de choisir d’embrasser une carrière dans la musique, où elle s’est imposée par l’élégance et la spiritualité de ses mélodies alternant rythmes séculaires et esthétiques contemporaines.

Après “Soul of Morocco” en 2013 et “Zarabi” en 2015, avec ce troisième album pensé à Casablanca, conçu à Paris et enregistré à Berlin, cette artiste marocaine, africaine, et avant tout femme du monde, expose avec grâce son humanisme, son féminisme, sa sensualité et son souci constant d’une nature mystique.

Si Oum compose sa musique, elle a confié la direction artistique de “Daba” à la poétesse, chanteuse et luthiste palestinienne Kamilya Jubran. La musique poétique et dansante est servie avec raffinement par Yacir Rami (luth), Damian Nueva (basse), Camille Passeri (trompette) et Carlos Mejias (saxophone).

Portés au meilleur d’eux-mêmes sous les applaudissements et les youyous d’un public visiblement avide de sons et de lumières, Oum et son ensemble ont marqué un retour triomphal sur scène, à la fin de leur concert, pour faire durer, quelques minutes de plus, un plaisir qui ne semblait pas s’estomper !

Par Wahiba RABHI


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