A Madrid, une effervescence particulière gagne les mosquées
Par Khalid EL HARRAK
À Madrid et sa région, l’avènement de Ramadan instaure une ambiance des grands jours dans les mosquées et les centres islamiques, où les fidèles affluent en nombre chaque soir pour accomplir la prière surérogatoire des Tarawih et vivre l’ambiance spirituelle de ce mois sacré.
Moment de retrouvailles, de partage intense et de repas joyeux en soirée, Ramadan est aussi synonyme de spiritualité et de recueillement pour les musulmans de la capitale espagnole, qui se précipitent vers les 140 mosquées de la région madrilène, certains avant même le coucher de soleil pour accomplir la prière d’Al Maghreb et prendre part aux Iftars collectifs, avant d’accomplir la prière d’Al Icha et de tarawih.
Dans les petites villes de la communauté de Madrid à forte présence marocaine, notamment à Fuenlabrada, Parla, Getafe, Leganés et autres, l’ambiance dans les mosquées est la plus proche de qui marque le mois sacré au Maroc.
C’est dans ce même cadre que la Fédération de l’union des mosquées d’Espagne a accueilli à la veille de Ramadan à Madrid une délégation de 28 imams et morchidates, venus du Royaume, spécialement pour officier aux prières et animer des conférences dans les différentes mosquées et lieux de culte musulman.
Ainsi, avant le coucher de soleil, l’engouement se veut de taille pour les mosquées de la capitale, à l’instar de la mosquée M-30, relevant du centre culturel islamique de Madrid, la mosquée centrale de la capitale dans le quartier Estrecho, ou celles d’Al Sunna ou Al Ouma à Fuenlabrada, où les membres de la communauté marocaine se donnent rendez-vous en masse.
La soif de recréer l’ambiance ramadanesque de leurs origines et de renouer avec la culture et les traditions musulmanes, ils s’en donnent à cœur joie pour remplir les mosquées et s’imprégner du ressenti fraternel qu’ils éprouvent lors de la prière des tarawih, symbole de dévotion et de piété durant le mois sacré.
A 19H00 heure locale, des jeunes et moins jeunes mettent les bouchées doubles dans un local relevant de la mosquée Al Sunna de Fuenlabrada, dans la banlieue de Madrid, pour que les repas soient prêts à l’heure de la rupture du jeûne.
“Nous offrons des ftours à tous les gens qui se présentent dans notre mosquée”, a déclaré à la MAP, Mohamed Kharchich, le responsable du centre culturel islamique.
En préservant ces traditions, “nous voulons surtout renforcer l’attachement des Marocains d’Espagne à leurs racines, leur inculquer les vertus du Ramadan et les sensibiliser à la signification spirituelle de ce mois béni et ses bienfaits”, a-t-il dit.
Les Iftars collectifs s’ajoutent aux autres activités organisées par le Centre et destinées aux membres de la communauté marocaine en particulier, et musulmane en général, dont l’enseignement de la langue arabe et des préceptes de l’Islam.
C’est le cas aussi de la mosquée Annour, dans la petite commune de Mejorada del Campo, qui offre des Iftars collectifs chaque jour.
“Nous veillons à maintenir ce rituel grâce à la générosité des bienfaiteurs et l’engagement des bénévoles”, insiste Taleb Alami, le responsable de la mosquée, qui abrite aussi une école de langue arabe.
En effet, selon des fidèles approchés par la MAP, outre ses fonctions de lieu de culte, la mosquée remplit aussi un rôle social, en s’érigeant en un espace de socialisation, dans la mesure où des réseaux de solidarité et de relations privilégiées naissent et se développent, particulièrement le jour du vendredi et durant le mois béni.
Cette dimension de solidarité entre musulmans confirme l’importance symbolique de la mosquée comme espace de convivialité et de solidarité, qui renforce le sentiment d’appartenance à une communauté de valeurs.