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5G : Le Maroc entre dans l’ère du très haut débit national

Par Fayçal El Amrani


Le Maroc s’apprête à franchir une étape décisive dans sa transformation numérique avec le lancement officiel de la 5G prévu pour novembre 2025. Ce déploiement, qui coïncidera avec la célébration du 50e anniversaire de la Marche verte, symbolise la convergence entre modernité technologique et vision souveraine du développement. 

Après des mois d’attente et de tests techniques, les opérateurs sont désormais en ordre de marche pour allumer les premiers réseaux commerciaux dans les grandes agglomérations du Royaume.

L’Agence nationale de réglementation des télécommunications a acté depuis l’été 2025 l’attribution des licences à Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi dans le cadre d’un processus encadré et transparent. Le coût global de cette opération avoisine 2,1 milliards de dirhams mais les investissements nécessaires au déploiement complet du réseau dépasseront largement les 70 milliards sur la prochaine décennie. Les opérateurs ont pris des engagements précis : atteindre environ 45 % de la population couverte d’ici fin 2026 puis 85 % à l’horizon 2030. Ces chiffres traduisent l’ampleur du chantier à venir et la volonté des acteurs publics de faire de la 5G un levier d’inclusion et de compétitivité.

Dès les premières semaines, la couverture ciblera les grands centres urbains comme Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir, Fès et Oujda ainsi que les zones économiques et logistiques stratégiques. Les premières offres commerciales reposeront sur une architecture dite « Non Stand Alone » combinant les infrastructures 4G existantes avec le nouveau cœur 5G avant une transition vers des réseaux entièrement autonomes au fur et à mesure que la demande et les usages se développeront. Les opérateurs multiplient déjà les accords avec les équipementiers internationaux. Ericsson, Nokia et Huawei se disputent le marché marocain à coups d’innovations et d’essais pilotes chacun cherchant à s’ancrer dans le futur écosystème africain.

La 5G ne sera pas une simple amélioration de confort pour les particuliers. Elle promet de redessiner le paysage économique notamment dans l’industrie, les transports, la santé et l’énergie. Les connexions ultrarapides et stables permettront de développer des usines intelligentes, des systèmes de transport automatisés, des applications de télémédecine ou encore des réseaux de capteurs capables d’optimiser la gestion de l’eau et de l’énergie. L’enjeu est de faire émerger un tissu d’innovations locales capable d’exploiter cette nouvelle infrastructure. Le Maroc ambitionne de se positionner comme un pôle numérique régional en attirant des investissements technologiques et en formant une nouvelle génération d’ingénieurs et d’entrepreneurs.

Cette mutation n’est toutefois pas sans défis. Le coût des terminaux compatibles, la formation technique, la cybersécurité et la gestion des données sensibles exigeront des réponses rapides et coordonnées. Les opérateurs devront aussi convaincre les entreprises et les collectivités d’adopter la 5G dans leurs modèles d’exploitation, ce qui suppose un accompagnement et une tarification adaptée. Le gouvernement, de son côté, devra veiller à la souveraineté des infrastructures critiques et à la régulation d’un marché où les flux de données deviennent stratégiques.

Le lancement de novembre prochain ne marquera donc pas un aboutissement mais le début d’une décennie d’intégration technologique. En inscrivant la 5G dans la continuité de la vision royale de modernisation et de souveraineté numérique, le Maroc fait le pari d’une révolution durable. Le très haut débit mobile ne sera pas seulement un signe de modernité, il sera un instrument de puissance, d’innovation et de cohésion nationale.


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